Bolex International

Bolex International, S. a., anciennement S. a. Paillard-Bolex, est une entreprise suisse de Sainte-Croix près d'Yverdon-les-Bains dans le canton de Vaud, fabricant des caméras de la marque Bolex et anciennement de machines à écrire de la marque Hermès.

Bolex International

Création 1925
Fondateurs Charles Haccius
Jacques Bogopolsky
Siège social Yverdon-les-Bains
 Suisse
Activité Caméra
Produits Caméra
Site web bolex.com

Historique

La société en commandite E. Paillard & Cie fut fondée en 1862 sur la base des commerces commencés en 1814 à Sainte-Croix par Moïse Paillard. L'entreprise produit des mécanismes de montres et de boîtes à musique[1].

Fondée en 1920, Paillard SA est la dernière version d'une succession de sociétés familiales qui remontent a Moise Paillard, horloger-artisan à Sainte-Croix (Jura) et, à partir des années 1810, fabricant de boites a musique. En installant en 1875 a Sainte Croix une première usine, ses petits enfants transforment la fabrique artisanale en entreprise industrielle. À la génération suivante, Ernest Paillard, pour lutter contre la crise qui frappe le secteur des boites à musique dans les années 1890, se lance dans la fabrication des gramophones. La transformation de la société en commandite en société anonyme, réalisée en 1920, permet de maintenir le caractère familial de l'entreprise tout en accroissant sa capacité de production. Une deuxième usine est alors construite a Yverdon. Sous la direction d'Albert Paillard, fils d'Ernest, l'entreprise adopte dans les années 1920 et 1930 une politique de diversification. Les boites à musique disparaissent, la production massive de gramophones s'accompagne de recherches en vue de la fabrication de machines à écrire, et de tentatives infructueuses de production de roulements a billes et de moteurs électriques pour gramophones. Le repli des gramophones, dans les années 1930, est compensé par l'essor du secteur machines à écrire (Hermès) et le développement progressif de la fabrication d'appareils de radio et de cinéma (Bolex)[2].

Machines à écrire

Hermes Baby fabriquée par Paillard-Bolex
Hermes 3000
Hermes Standard

En 1914 l'entreprise Paillard commence à fabriquer des machines à écrire[3]. En 1935, l'entreprise sort la machine à écrire Hermès Baby, à ce jour la plus petite machine à écrire du marché[4], utilisée par de grands noms de la littérature, par exemple Ernest Hemingway ou John Steinbeck[3], Max Frisch, Larry McMurtry, Jack Kerouac, Eugène Ionesco ou Hô Chi Minh pour la politique[5]. Sa production cesse en 1989[3]. De nombreuses machines de la marque se trouvent au Musée de la machine à écrire de Lausanne.

Caméras

En 1924, l'ingénieur ukrainien Jacques Bogopolsky (il change plus tard son nom en Bolsky puis Bolsey), vivant à Genève, demande un brevet pour une caméra 35 mm destinée aux amateurs, dénommée « Cinégraphe Bol »[6],[7]. En 1927, il s'associera avec le financier Charles Haccius pour fonder la Société Bolex, marque sous laquelle ses produits seront fabriqués et vendus. En 1927, il conçoit l'Auto Ciné, une caméra 16 mm, en 1928 l'Auto Ciné B et, en 1930, il vend la société BOL à E. Paillard & Cie qui gère les activités ciné dorénavant comme Paillard-Bolex[1].

La version traditionnelle de l’histoire tendait à présenter la situation de manière plutôt simple : Bolex est le nom d’une marque produite par l’entreprise Paillard, marque représentée surtout par une caméra qui fut inventée par Jacques Boolsky. L’inventeur prétendu de la Bolex n’inventa en fait rien de la caméra qui dès 1935 se fera connaître sous ce nom. Les brevets vendus par Boolsky s’avérant inutilisables et les machines défectueuses, Paillard dut en effet repartir de zéro pour inventer une Bolex qui n’avait gardé de « l’invention » de Boolsky que le nom. La Bolex telle qu’on la connaît est l’invention des ingénieurs de Paillard[8].

Marc Renaud, l’ingénieur qui met au point la célèbre caméra modèle H, s’inspire directement des mécanismes horlogers pour établir la dimension du barillet et la force du ressort devant activer la caméra, ainsi que l’emplacement des axes et des engrenages sur la platine. S’inspirant des méthodes d’assemblage des mouvements de montre, Renaud choisit de fixer le mécanisme entier de la caméra entre deux platines. Ce choix technique permet non seulement de monter le mécanisme indépendamment du bâti, mais aussi d’assurer une très grande stabilité et un parfait alignement des axes.[9]

La série H est la plus connue et sera produite pour les formats 16 mm et 9,5 mm. Différentes versions furent produites, mais la série des H 16 REX à visée reflex, lancée en 1956, est la plus célèbre et la plus utilisée aussi bien dans le monde de la télévision que du documentaire et aussi de l'animation. Il y eut la H 9 et dès 1938 la H 8 pour le format mm. En 1971, Paillard-Bolex unifié avec Eumig de Vienne début janvier 1970, est sortie une version à moteur électrique intégré appelée « H 16 EBM » puis, en 1975, une version électronique H 16 EL.

De 1930 à 1970, l'entreprise produira aussi des projecteurs et des caméras grand public mm et Super 8.

En 1970, Bolex International va passer dans le giron de son concurrent autrichien Eumig. Les caméras Bolex 16 mm seront encore fabriquées à Sainte-Croix jusqu'en 1974, y compris la nouvelle EL électronique. Un nouveau projecteur fabriqué par Microtecnica en Italie sera aussi commercialisé sous la marque Bolex.

En 1980, les dettes de la firme autrichienne s'élèvent à plus de cent cinquante millions de francs et les banques coupent les crédits. Une année plus tard, c'est la faillite.

M. René Ueter, cadre de l'entreprise moribonde, rachète ce département. Plus tard dirigée par son fils Marc, Bolex International SA à Yverdon poursuit la vente et la gestion des pièces de rechange et des accessoires, ainsi que la vente de la Bolex 16 mm, qui trouve sa place sur un marché dit « de niche ».

Aujourd'hui, Bolex International continue de réparer des caméras 16 mm et Super 16 et les distribue notamment en Europe et aux États-Unis. Bolex International est également spécialisé dans la conversion (transformation) des anciennes caméras H 16 Reflex au format 16/9 du super 16, un format largement utilisé par les milieux professionnels.

Chronologie des modèles[1]

1926
Bolex Auto-Ciné Camera 16 mm
1928
Bolex Auto-Ciné B 16 mm
1935
Paillard Bolex H-16 16 mm
Paillard Bolex H-9 9,5 mm
1938
Paillard Bolex H-8 mm caméra
1942
L-8 mm
1947
H-8 Leader mm
H-16 Leader 16 mm
1949
H-8 Standard mm
H-16 Standard 16 mm
1950
H-8 De luxe mm
H-16 De luxe 16 mm
1953
Bolex B8
B-8 mm
1954
H-16 Supreme 16 mm
C-8 mm caméra
1956
H-16 Reflex 16 mm
1957
B-8VS mm
1958
B-8L mm caméra
H-8 T mm caméra
H-16 T 16 mm caméra
H-16 M(marine) 16 mm caméra
C-8S 16 mm caméra
1959
Bolex H16 Reflex
H-16 REX 16 mm
C-8SL mm
B-8SL mm
D-8L mm
1961
D-8LA mm
B-8LA mm
C-8LA mm
P1 Zoom Reflex mm
1962
H-8 Reflex mm
1963
P2 Zoom Reflex mm
K1 Automatic mm
H-16 S 16 mm
H-8 S mm
H-16 REX-2 16 mm
1964
P3 Zoom Reflex mm
K2 Automatic mm
S1 Automatic mm
H-8 REX-3 mm
H-16 REX-3 16 mm
H-16 M-3 16 mm
H16 REX-5 mécanique à tourelle
1965
P4 Automatic mm
H-16 REX-4 16 mm
H-8 REX-4 mm
H-16 M-4 16 mm
1967
H-16 REX-5 16 mm
H-16 M-5 16 mm
150 Super super mm
1968
155 Macrozoom super mm
1969
7.5 Macrozoom super mm
1970
160 Macrozoom super mm

Notes et références

  1. (en) « Timeline », BolexCollector.com
  2. Laurent Tissot, E. Paillard & de, SA. Une entreprise vaudoise de petite mécanique, Éditions Delvak
  3. Frédéric Ravussin, « 1935: Un petit bijou de Baby », 24 heures, (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Paillard-Bolex - nur der Mythos ist geblieben », sur swissinfo.ch, (consulté le ).
  5. Erwan Le Bec, « Icônes littéraires, les machines Hermès flambent dans les enchères », 24 heures, (lire en ligne, consulté le ).
  6. Brochure Cinégraphe Bol, Genève, Suisse [image]
  7. (en) Bol Cinégraphe 35 mm cine caméra - National Media Museum
  8. « Compte rendu Thomas Perret, Roland Cosandey, Paillard Bolex Boolsky, Yverdon-les-Bains, La Thièle, 2013 », sur https://www.decadrages.ch, Decadrages
  9. Benoit Turquety, « Histoire des machines et archéologie des pratiques : Bolex et le cinéma amateur en Suisse », sur http://wp.unil.ch/cinematheque-unil/projets/bolex-et-le-cinema-amateur/

Sources et bibliographie

Fonds : Paillard-Hermes-Precisa (1930-2007) [en particulier PP 680/1532-1553, PP 680/ 2291-3010, PP 680/2539-25345 : dossiers administratifs, techniques, promotionnels, photographies à l’intérieur du fonds]. Cote : PP 680. Archives cantonales vaudoises (présentation en ligne).

Thomas Perret, Roland Cosandey, Paillard, Bolex, Boolsky : la caméra de Paillard et Cie, le cinéma de Jacques Boolsyky, Yverdon-les-Bains : Ed. de la Thièle, 2013, 188 p.

Liens externes

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