Bolet dépoli

Boletus impolitus

Boletus impolitus, à présent recombiné en Hemileccinum impolitum, de son nom français bolet dépoli ou bolet feutré, est un champignon agaricomycète du genre Boletus et de la famille des Boletaceae.

Taxinomie

Binômes acceptés

Boletus impolitus Fr. 1838[1] (Basionyme)

Hemileccinum impolitum (Fr.) Šutara 2008[2] (nom actuel)

Synonymes et binômes obsolètes

  • Boletus suspectus Krombh. 1836
  • Tubiporus obsonium Paulet (1808) [1793], Traité des champignons, 2, p. 372, tab. 171, fig. 2-3. B
  • Leccinum impolitum (Fr.) Bertault 1980
  • Tubiporus impolitus (Fr.) P. Karst. 1882
  • Xerocomus impolitus (Fr.) Quél. 1888

Description

  • Chapeau : 7-12 (18) cm, longtemps hémisphérique-convexe, puis étalé et plus ou moins lobé à la fin, rarement bosselé. Cuticule mate et remarquablement filamenteuse sous la loupe, à feutrage dense, imbriqué et apprimé, souvent condensé en très fines méchules aranéuses, de couleur terne et assez variable, typiquement gris-beige, gris-verdâtre, rarement rosâtre à brun-violacé ou bai, comme Boletus appendiculatus, virant temporairement au violacé sombre aux vapeurs de NH3. Marge typiquement anguleuse-tranchante chez le jeune, puis un peu arrondie à la croissance complète des tubes. Marginelle variable, généralement peu développée[3],[4],[5].
Un panier de Bolets mélangés dont de jeunes cèpes de Bordeaux et une majorité de Hemileccinum impolitum.
  • Tubes sublibres, de longueur moyenne, dépassant rarement l'épaisseur de la chair à mi-rayon, jaune assez clair puis jaune verdâtre, enfin olivâtre, non bleuissants à la coupe. Pores concolores aux tubes, roussissant parfois légèrement avec l'âge ou les intempéries, ouverts dès le début, fins (0,5 à 1 mm), légèrement polygonaux à maturité, non composés[6],[5],[7].
  • Chair ferme, presque blanche ou jaune très clair, jaune plus foncé sous les tubes, en haut du pied et parfois aussi à l'extrême base, non bleuissante (sauf rares exceptions). Base du pied souvent colorée de rougeâtre, plus rarement les morsures. Réactions macro-chimiques nulles. Saveur douce, à peine acidulée, odeur nettement iodée, principalement dans le pied[8],[9].
  • Stipe cylindracé, parfois un peu renflé vers le milieu, robuste mais non obèse à maturité, court ou long, non sinueux, à base arrondie, rarement terminée par une courte pointe. Surface rugueuse-granuleuse ou seulement floconneuse, jaune en haut, blanchâtre-rosâtre ailleurs, avec une zone annulaire rougeâtre-vineux, souvent discrète, vers le haut. Base parfois piquetée de rougeâtre, rarement envahie de rouge-vineux jusqu'à mi-pied[10],[7],[8].
  • Microscopie : spores 11-16 x 4,5-6 µm, de forme bolétoïde, sporée olivâtre. Pleurocystides peu abondantes, de longueur variable, étroites, à col progressivement atténué, ou plus moins longuement lagéniformes. Cuticule filamenteuse[8],[10],[11].

Habitat

Espèce peu commune, dispersée ou en petites troupes, parfois dès juin, mais surtout d'août à octobre, sous feuillus thermophiles en plaine, mais aussi talus, parcs et bords des routes, tous types de sols et d'essences (chênaies thermophiles préférentielles?), fidèle à ses stations. Toute l'Europe et pourtour méditerranéen[12].

Comestibilité

Comestible médiocre[13] en raison de sa chair acidulée et son odeur iodée.

Observations et confusions possibles

Cet élégant Bolet de la plaine, calcicole-sabulicole, et thermophile se distingue facilement à son odeur nettement iodée (phénolée) à la base du pied. Il est très proche du Bolet chauve, dont la structure de la cuticule, macroscopiquement glabre, est nettement subcelluleuse au microscope d'où son chapeau typiquement bosselé, martelé[3],[14].

Notes et références

  1. Basionyme : E.M. Fries: in: Epicr. syst. mycol. (Upsaliae):421, 1838
  2. selon : Sutara, J. Xerocomus s. l. in the light of the present state of knowledge, in Czech Mycol. 60(1):29–62, 2008 nom actuel
  3. Bulletin de la Société Mycologique de France 101 (4) p. 394-395
  4. Phillips, Roger, 1932- ... et Grosman, Samuel. (trad. de l'anglais), Les champignons, Paris, Solar, , 288 p. (ISBN 2-263-00640-0 et 978-2-263-00640-1, OCLC 419839717, lire en ligne), p. 196
  5. Alessio C.L., 1985 : Fungi Europaei, Tome 2, Boletus
  6. Alessio C.L., 1985 : Fungi Europaei, Tome 2, Boletus, FE 2 pl. 39 ;
  7. Courtecuisse, Régis., Guide des champignons de France et d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 2-603-00953-2 et 978-2-603-00953-6, OCLC 468130231, lire en ligne), p. 1678
  8. Eyssartier, Guillaume (1971-....)., Le guide des champignons : France et Europe, Paris, Belin, dl 2011, 1119 p. (ISBN 978-2-7011-5428-2 et 2-7011-5428-6, OCLC 758320103, lire en ligne), p.86
  9. Bon, Marcel, 1925- ..., Champignons de France et d'Europe occidentale, Paris, Flammarion, dl 2004, 368 p. (ISBN 2-08-201321-9 et 978-2-08-201321-5, OCLC 469943883, lire en ligne), p.37
  10. Marchand, André., Champignons du Nord et du Midi, Tome 2. Les meilleurs comestibles, Société mycologique des Pyrénées méditerranéennes, (ISBN 84-399-5721-1 et 978-84-399-5721-8, OCLC 31454545, lire en ligne), p. 158
  11. éd. par J. Breitenbach et F. Kränzlin ; trad. française J. Keller, Champignons de Suisse : contribution à la connaissance de la flore fongique de Suisse / T. 3, Bolets et champignons à lames 1ère partie : Strobilomycetaceae et boletaceae, paxillaceae, gomphidiaceae, hygrophoraceae, tricholomataceae, polyporaceae (lamellées) : 450 espèces particulièrement de la Suisse centrale, photographiées en couleurs, dessinées et décrites., Mykologia, cop. 1991 (ISBN 3-85604-130-3 et 978-3-85604-130-4, OCLC 715284449, lire en ligne)
  12. Cetto B., 1971-1973 : I funghi dal vero en 7 volumes 270 2459 ;
  13. (ISBN 978-87-983961-3-0) Galli R 1998 : I Boleti ; 2006, p. 197 ;
  14. Le Bolet chauve se met martel en tête, mais reste poli

Liens externes

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