Bitard


Selon la légende, le Bitard (ou Outarde) serait un animal mythique qui vivrait dans la forêt de Ligugé[1] près de Poitiers. Il a donné son nom à une confrérie étudiante, l'ordre du Vénéré Bitard, inspirée des écrits de Rabelais.

L'ordre et le Bitard

Selon Le Nouvel Observateur, l'ordre du Bitard est une association créée en 1922, pour « donner vie à l’héritage orgiaque et pantagruélique laissé par Rabelais, étudiant de Poitiers en 1431 »[2].

Les dignitaires de l'ordre du Bitard, surnommés les bitards, maintiennent à Poitiers des traditions historiques, comme la course au Bitard, des traditions vestimentaires[évasif] et s'inspirent de Rabelais[style à revoir]). Ces coutumes pourraient être en fait les plus vieilles traditions estudiantines encore perpétuées[réf. nécessaire]. Par respect ou par dérision, le nom du Vénéré (le Bitard), les bitards s'imposent de toujours faire suivre le nom du Bitard, oralement ou par écrit, de l'abréviation « LST ! » qui signifie « Loué soit-il ! ».

Semaine estudiantine

Chaque année, au printemps, a lieu une semaine festive toujours nommée 69e Semaine estudiantine. La ville de Poitiers est alors renommée Bitardbourg.

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La Semaine commence devant la fontaine, qui se trouve devant l'église Saint-Porchaire, dont l'eau est « changée en vin ». Une « œuvre d'art » est offerte à la ville et exposée sur la place d'Armes[3].

Le mardi les dignitaires de l'ordre du Bitard sont reçus par les autorités : d'abord au commissariat de police, sur la façade duquel se trouvait un Manneken-pis, qui recevait un costume d'agent de police, puis à la préfecture, et enfin à l'hôtel de ville, parfois au Rectorat.

Le mercredi les étudiants se rendent à la Pierre levée pour banqueter dessus.

Le jeudi les étudiants se rendent dans les bois de Ligugé, afin de « chasser le Bitard ». Celui qui rapporte le Bitard devient le grand bitardier pour un an.

Parmi les cérémonies et animations organisées pendant la Semaine figurent aussi les joutes sur le Clain, l'envahissement de la cité des filles, la soirée musicale (à laquelle a participé Boby Lapointe par exemple).

Hiérarchie

L'ordre du Vénéré Bitard est dirigé par le grand maistre. Il est composé de commandeurs et de chevaliers, les dignitaires de l'ordre, et des novices et chabousses d'autre part[4].

L'étudiant peut rejoindre l'ordre du Bitard en tant que novice, si l'ordre l'accepte. Il doit alors choisir un nom qui lui restera toute sa vie. Plus tard, il pourra éventuellement être investi chevalier au cours d'une cérémonie d'intronisation dont les rites sont tenus secrets.

Le grand maistre est élu parmi les dignitaires lors de la rentrée étudiante. Lors de la même nuit est désigné un grand conseil composé, en plus du grand maistre, par :

  • Le grand bitardier : protecteur du Vénéré et garant de la gent noviciale
  • Le grand chantre : nommé pour l'apprentissage des paillardes
  • Le grand escriturier : responsable du courrier et des archives
  • Le grand intendant : responsable de la logistique
  • Le grand sommelier : désigné pour abreuver les « estudiants pictaves »
  • Le grand argentier : chargé des finances

D'autres nominations peuvent aussi avoir lieu, en fonction des besoins du moment, comme celle du grand stratège.

Le titre de « grand thymballiest » désigne celui qui a été grand maistre, le « petit thymballiest », celui qui a été grand bitardier.

La relation historique entre l'ordre du Vénéré Bitard et les faluchards.

Il existe une relation historique étroite entre l'ordre du Vénéré Bitard et les faluchards, créés les mêmes années de la fin du XIXe siècle. Tous sont attachés au personnage rabelaisien et par conséquent au respect des libertés individuelles et collectives.

Les femmes

L'acceptation des femmes (les chabousses) dans l'ordre est récente et remonte aux années 1980.[réf. nécessaire]

Depuis 2012, deux femmes ont accédé au titre de grand maistre de l'ordre du Vénéré Bitard .

La musique

Les Chiures de Mouche lors d'un concert impromptu dans la Grand'Rue.

Parallèlement à l'ordre par lui-même, se perpétue une fanfare hétéroclite. Y sont admis tous ceux qui savent jouer d'un instrument ou veulent apprendre à en jouer. Et au-delà de cette fanfare, se font et se défont des cliques, orchestres, jazz bands de toutes sortes, sans cesse renouvelés par les nouvelles générations d'estudiants pictaves.

Parmi les repères de l'ordre et des musiciens de l'ordre, il faut citer les Haricots rouges et les Pépères.

Les fanfares issues de l'ordre ont porté et portent encore les noms suivants : Les Chiures de Mouches et le Old Serpillères jazz Band Band entre autres.

L'influence de l'ordre sur Poitiers

Un château d'eau est dédié au Bitard[5]. On peut également admirer une fresque représentant la chasse au Bitard sur un mur intérieur du restaurant universitaire Roche-d'Argent (situé dans le centre-ville de Poitiers, à proximité du baptistère Saint-Jean). Une statue en béton représentant un phallus, nommée « quéquette » ou « blanche verge et les sept mains », érigée par l'ordre du Bitard en 1976 sur le campus de Poitiers, est un symbole folklorique pour les étudiants poitevins. La sculpture accidentellement détruite, lors de travaux, en octobre 2015, fut reconstruite, en avril 2016[6].

Traditions vestimentaires

Les dignitaires portent une faluche, coiffe traditionnelle des étudiants de France. Chaque faluche est personnelle et ornée comme le veulent les usages et les traditions bitardes. La faluche des dignitaires porte un chevron. À cette coiffure richement décorée et ornée, les dignitaires associent une cape de couleur différente selon le rang.

Dans les arts

Dans les années 1950, le peintre Yvan Gallé a peint une immense fresque intitulée La Chasse au Bitard qui orne l'un des murs de la salle du restaurant des résidences universitaires Roche d'Argent à Poitiers[7].

Notes et références

Bibliographie

  • Manuel Ségura, La Faluche, une forme de sociabilité estudiantine, sous la direction de Mlle Pietri, mémoire de maîtrise d'Histoire contemporaine, Poitiers, 1994, 152 pages.
  • Manuel Ségura, Le Folklore estudiantin poitevin : l'exemple de l'Ordre du Vénéré Bitard (Loué Soit-Il !) du début des années 1920 à la fin des années 1980, sous la direction de J-N Luc, mémoire de DEA d'Histoire contemporaine, Poitiers, 1998, 124 pages.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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