Bibliothèque de Pergame
A l'image de celle d'Alexandrie, la bibliothèque de Pergame est une des plus importantes bibliothèques de l'Antiquité. Cette dernière est également le fait d'une dynastie hellénistique, les Attalides qui prennent le pouvoir sur la cité de Pergame et sa région à l'issue du conflit des diadoques.
Historique
La bibliothèque de Pergame était située dans la polis (cité-État) de Pergame (aujourd'hui Bergama en Turquie). Son histoire est moins connue que celle de la bibliothèque alexandrine[1].
Attale Ier (241-191 av. J.-C.), roi de Pergame, était un protecteur des arts et des sciences[2]. Il fit venir dans sa ville de nombreux savants, dont Antigone de Caryste et Cratès de Mallos[1]. Il a peut-être lancé lui-même le projet d'une bibliothèque[1] mais son successeur, Eumène II (191-159 av. J.-C.), la construisit et chercha sans succès à y faire venir Aristophane de Byzance, qui était le bibliothécaire d'Alexandrie[1].
On connait peu de choses du fonctionnement et des ouvrages de la bibliothèque de Pergame. Les fouilles ont montré qu'elle était composée de quatre salles, sous le portique nord du temple d'Athéna auquel elle était associée[1]. La plus grande salle devait servir de salle de lecture ou de festivités, les trois plus petites pour abriter les ouvrages[1]. Il est possible aussi que l'arcade Nord ait servi d'espace de lecture. On ne connait le nom que d'un seul des bibliothécaires, Athénodore de Tarse dit Cordylion, un philosophe stoïcien[1].
Ptolémée V, pharaon d’Égypte, de peur que cette nouvelle bibliothèque ne fasse de l'ombre à celle d'Alexandrie, interdit l'exportation de papyrus[1],[3]. Selon Pline l'Ancien, Pergame perfectionna donc une technique d’origine orientale pour se passer de papyrus, le parchemin (dont l’origine étymologique est « pergamus », (peau) de Pergame).
Il est probable que la liste des documents conservés était établie sur une collection de tablettes parfois baptisées pinax, pinakes au pluriel[4], tout comme cela se faisait à Alexandrie.
On ne connait pas le nombre d'ouvrages que possédait la bibliothèque. La seule mention qui en est faite (Plutarque citant un historien inconnu, Calvisios) est que Marc-Antoine offrit à Cléopâtre en 41 av. J.-C. 200 000 volumes pris à la bibliothèque de Pergame[1], pour se pardonner de l'incendie de -47, sans que l'on sache si cela représentait la totalité de la collection. Mais le médecin Galien et le grammairien Teleus travaillèrent plus tard à la bibliothèque, qui devait donc encore posséder des ouvrages[1]. Cette bibliothèque et son alter ego alexandrin constituèrent sans doute un modèle d'organisation pour les bibliothèques qui se développèrent dans différentes cités de l'empire romain[5].
Bibliographie
- (de) Richard Bohn, Das Heiligtum der Athena Polias Nikephoros (vol. 2 de : Altertümer von Pergamon), Berlin, 1885 :
Notes et références
- Harry H. Gamble (trad. Pascale Renaud-Grosbras), Livres et lecteurs au premier temps du christianisme : Usage et production des premiers textes chrétiens antiques, Genève, Labor et Fides, 355 p., p. 241
- (en) Lionel Casson, Libraries in the Ancient World, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-08809-0, OCLC 952733520, lire en ligne), pp. 48-49
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle, XIII, 21, 70
- (en) Lionel Casson, Libraries in the Ancient World, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-08809-0, OCLC 952733520, lire en ligne), p. 52
- « Bibliothèques princières ou royales », sur www.univ-montp3.fr (consulté le )
Liens externes
- Bibliothèques princières ou royales, Université de Montpellier
- J.-F. Bradu, Pergame, une ville prestigieuse, Université de Montréal
- Les cités Hellénistiques : Pergame
- Sciences de l’information et bibliothèques
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