Bibliothèque d'Alexandrie

La bibliothèque d'Alexandrie, fondée à Alexandrie, en Égypte, en 288 avant notre ère et définitivement détruite au plus tard entre 48 avant notre ère et 642 après, est la plus célèbre bibliothèque de l'Antiquité et réunissait les ouvrages les plus importants de l'époque. La bibliothèque faisait partie d'un ensemble plus vaste nommé le Mouseîon dédié aux Muses, les neuf déesses des arts. La librairie acquiert rapidement de nombreux rouleaux de papyrus grâce à la politique volontariste des rois ptolémaïques, on estime leur nombre entre 40 000 et 400 000 à son apogée.

Ne doit pas être confondu avec Bibliotheca Alexandrina.

Bibliothèque d'Alexandrie

Ptolémée Ier Soter, fondateur de la bibliothèque.
Présentation
Coordonnées 31° 12′ 32″ nord, 29° 54′ 33″ est
Pays Égypte antique
Ville Alexandrie
Fondation v. 288 avant notre ère
Fermeture entre 48 avant notre ère et 642

Description

Origine

Ayant reçu l'Égypte en partage à la mort d'Alexandre le Grand en 323 avant notre ère, Ptolémée, un de ses généraux, devenu roi sous le nom de Ptolémée Ier Sôter, s'attacha à faire d'Alexandrie la capitale culturelle du monde hellénistique, à même de supplanter Athènes.

En 288 avant notre ère, Démétrios de Phalère[1], qui a dirigé Athènes de 317 à 307 avant notre ère, exilé à Alexandrie et disciple d'Aristote, persuade le roi d'Égypte de le laisser construire un édifice qui pourrait rassembler toutes les œuvres historiques, poétiques et philosophiques connues.

Il fait construire le Musée d'Alexandrie (Museîon, le « palais des Muses »), abritant des activités d'enseignement et de recherche, ainsi qu'une bibliothèque[2] (estimée à 400 000 volumes[3] à ses débuts, et jusqu'à 700 000 au temps de César[4],[5]). Située dans le quartier du Bruchium près des palais royaux (basileia)  Épiphane de Salamine la place au Broucheion[6] , celle-ci a pour objectif premier de rassembler dans un même lieu l'ensemble du savoir universel. La constitution du fonds s'opéra essentiellement par achat, mais également par saisie ou ruse : Ptolémée aurait ainsi demandé à tous les navires qui faisaient escale à Alexandrie de permettre que les livres contenus à bord soient recopiés et traduits ; la copie était remise au navire, et l'original conservé par la bibliothèque[7]. Ce mode d'acquisition, dénommé le « fonds des navires », est l'ancêtre du dépôt légal, par l'intervention de la puissance publique conjuguée à la reconnaissance du livre comme patrimoine commun[8]. Le fonds s'enrichit également par la copie d'exemplaires acquis ou prêtés.

La bibliothèque ne commença à fonctionner que sous Ptolémée II Philadelphe[9] qui, selon Épiphane, aurait demandé « aux rois et aux grands de ce monde » qu'ils envoient les œuvres de toutes les catégories d'auteurs[6] et aurait fixé un objectif de 500 000 volumes[10].

Le livre est ainsi considéré comme un instrument de pouvoir au service de la monarchie. L'esprit de cette politique sera poursuivi par les successeurs de ces rois, notamment Ptolémée V, qui interdira même l'exportation de papyrus égyptien, afin que la bibliothèque d'Alexandrie n'ait pas de rivale dans le monde[11].

Développement

Le musée devint un centre académique de hautes recherches où les savants étaient défrayés par le prince (il avait de plus fait édifier dans le complexe du Museîon appartements et réfectoire à leur intention) et où ils trouvaient les instruments, collections, jardins zoologiques et botaniques nécessaires à leurs travaux[12]. La bibliothèque ne ressemblait pas à celles d'aujourd'hui avec une salle et un mobilier spécifique. Selon Strabon, les livres étaient dans des niches dans l'épaisseur des murs des peripatos péripate », portiques à colonnes servant de promenoir couvert), les lecteurs les lisant probablement dans ce « péripate » ou dans les allées ombragées des jardins[13]. Il faut dire qu'avant Ambroise de Milan, on lisait à voix haute, et donc souvent dans les jardins.

La traduction en grec de tous ces ouvrages fut un travail colossal qui mobilisa la plupart des intellectuels et savants de chaque pays ; il fallait que ces hommes maîtrisent à la perfection leur propre langue ainsi que le grec. La bibliothèque fut dirigée par des érudits comme Zénodote d’Éphèse, puis Aristophane de Byzance, Aristarque de Samothrace et Apollonios de Rhodes[14]. Dès Zénodote, une attention toute particulière est accordée à l'édition des grands classiques de la littérature grecque, notamment des poèmes homériques[15] : afin de proposer une édition du texte la plus fidèle possible, les vers à l'authenticité contestée sont marqués d'un obèle, trait horizontal placé à gauche du vers. C'est également au sein de la Bibliothèque qu'à l'instigation du souverain lagide Ptolémée II Philadelphe[16], sans doute vers -281[17], fut traduit en grec le Pentateuque hébreu, donnant naissance à la Septante ; selon la légende, six représentants de chaque tribu juive se seraient enfermés sur l'île de Pharos pour accomplir cette traduction, et l'auraient exécutée en soixante-douze jours.

Catalogage

Évocation de la bibliothèque d'Alexandrie sur une gravure du XIXe siècle.

Le poète grec Callimaque de Cyrène, qui selon la tradition aurait d'abord été simple grammatikos, enseignant la lecture et l'écriture, fut reçu par Ptolémée II et donna des leçons de poésie dans le musée : il eut Apollonios de Rhodes et Aristophane de Byzance comme disciples[18]. Successeur de Zénodote au poste de bibliothécaire d'Alexandrie à la mort de celui-ci, tout en continuant à donner des cours, il entreprit de classer l'énorme quantité de volumes de la bibliothèque. Il rédigea le premier catalogue raisonné de la littérature grecque, les Tables des personnalités dans chaque branche du savoir et liste de leurs écrits. Ces Tables ou Pinakes (du grec Pinax qui signifie liste ou registre) couvraient quelque cent vingt rouleaux. Il ne nous en est parvenu que quelques fragments cités par des auteurs anciens. On sait ainsi que ces listes comprenaient des informations biographiques sur les auteurs et une description bibliographique : titre, incipit, nombre de lignes de chaque rouleau, genre littéraire ou discipline et sujet. Les auteurs à l'intérieur d'une même catégorie et les titres des œuvres d'un même auteur étaient classés en ordre alphabétique, conformément à des pratiques déjà embryonnaires chez Aristote, qui avait établi des pinakes de poètes et chez Théophraste. Avec Callimaque, c'est la première fois que le classement alphabétique est utilisé pour une aussi vaste collection de données. La mise au point de ces tables a dû se faire en plusieurs étapes : inventaire, tri par sujet et classement alphabétique[19]. Toutefois, ces listes ne comportaient pas d'indication sur le nombre d'exemplaires des ouvrages ni sur leur emplacement[20].

Le système des pinakes a été repris dans les bibliothèques les plus importantes de la période hellénistique et a contribué à répandre l'usage du classement alphabétique dans les ouvrages de lexicographie produits dans l'Empire byzantin, et notamment la Souda[21].

Concurrence de Pergame

Au début du IIe siècle avant notre ère, sur l'autre rive de la mer Méditerranée, Eumène II de Mysie fonda la bibliothèque et centre de recherche de Pergame, en faisant une concurrente à la bibliothèque d'Alexandrie[22]. Cette concurrence aurait pu stimuler le développement de la bibliothèque, mais aussi également l'affaiblir, car les Ptolémées étaient en pleine décadence pendant ce siècle. À la même époque fut créée une annexe à la bibliothèque dans le Sérapéum d'Alexandrie. Cette bibliothèque-fille abritait 42 800 rouleaux et était destinée aux simples lecteurs[23].

Sous le règne de Ptolémée V, les tensions avec la bibliothèque de Pergame atteignent leur sommet, les relations entre le souverain égyptien et le roi de Pergame, Eumène II, sont animées par l’intense rivalité des deux bibliothèques. Ptolémée V décide donc d’arrêter les exportations de papyrus, qui sont essentielles au bon fonctionnement de la bibliothèque de Pergame. En réponse, Eumène II va utiliser la peau de jeunes animaux pour créer des parchemins qui sont plus solides que le papyrus mais aussi plus cher.

Les deux institutions se disputaient aussi sur la question de la possession de textes anciens. Une de ces querelles porte sur l’acquisition d’une nouvelle Philippique de Démosthène, qui était pensée disparue mais fut acquise par la bibliothèque de Pergame. Pourtant, selon Luciano Canfora, à Alexandrie les pensionnaires affirment que cette philippique est déjà présente dans le septième livre des Histoire philippique d’Anaximène de Lampsaque. Cet épisode est révélateur du conflit qui oppose les deux bibliothèques sur l'acquisition de sources nouvelles, elles n’hésitaient d’ailleurs pas à recourir aux services de faussaires par crainte que la bibliothèque rivale ne se fournisse des faux en premier[24].

Un autre aspect clef de cette rivalité réside aussi dans la lecture des textes : tandis qu’à Alexandrie les pensionnaires du musée et de la bibliothèque étaient réputés pour leurs analyses grammaticales, Pergame se contentait d’analyses davantage portée sur le fond des textes étudiés.

Vers 145 avant notre ère, Ptolémée VIII Évergète II expulsa les savants (« philologues ») d'Alexandrie[25]. Ptolémée VIII nomma un militaire du corps des lanciers, Cydas, comme bibliothécaire. Il est possible que le fonctionnement de la bibliothèque ait été interrompu pendant un certain temps. Des volumes auraient pu être emportés par les savants et leurs disciples. D'autres pertes auraient pu être occasionnées par les pillages des miliciens et par négligence de surveillance.

En 86 avant notre ère, la bibliothèque retrouve sa place après le sac d'Athènes par Sylla qui a fait venir des érudits athéniens à Alexandrie.

Directeurs de la bibliothèque

Le papyrus d'Oxyrynchus, X, 1241 donne une liste de directeurs de la bibliothèque d'Alexandrie[26] :

Destructions de la bibliothèque

Contexte scientifique du débat

Les sources sont extrêmement limitées et les positions des historiens toutes aussi tranchées les unes que les autres[27].

La seule certitude est qu'aucune trace matérielle de la bibliothèque d'Alexandrie n'a été, à ce jour, identifiée ou retrouvée[28]. L'absence d'élément matériel met donc les chercheurs dans l'impossibilité de valider, infirmer ou corroborer les dires des sources qui, au fil du temps, ont pu être manipulées, incomprises ou interprétées (dans un sens ou un autre). Aussi, pour les historiens, certains documents, surtout s'ils étaient dans la bibliothèque depuis les origines, devaient se dégrader avec le temps, et on ignore dans quelle mesure, et s'il y avait des restaurations de ces documents, tout comme on ignore l'évolution du nombre d'ouvrages présents dans cette même bibliothèque[réf. nécessaire].

De nos jours, dans les bibliothèques modernes, le souci est encore de préserver les ouvrages de l'usure du temps. Des restaurations de documents sont donc indispensables. On ignore quels étaient les documents les plus anciens, d'autant plus qu'ils pouvaient être sous une autre forme que le papyrus : par exemple, les Sumériens écrivaient sur des tablettes d'argile.

Résumé des différentes hypothèses

L'évêque d'Alexandrie Theophilus, une bible en main, se tenant debout triomphalement sur le Sérapéum. Le dieu Sarapis est représenté couronné à l'intérieur du temple (en bas de l'image). Illustration en marge d'une chronique écrite à Alexandrie au début du Ve siècle.

Des hypothèses sur la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie :

  • la guerre civile romaine entre César et Pompée (env. 50 avant notre ère) ;
  • les massacres d'Alexandrie de 215, par l'empereur Caracalla : il visita sans respect le tombeau d'Alexandre, mais les données historiques manquent en ce qui concerne le sort de la bibliothèque d'Alexandrie, car pour les rares sources de l'époque, il n'est pas fait état d'une visite de l'empereur en cette bibliothèque, ou d'évocation de celle-ci[réf. nécessaire] ;
  • le conflit entre l'empereur Aurélien et Zénobie de Palmyre au IIIe siècle (env. 273)[29];
  • les conflits de primauté politique et religieuse entre paganisme et christianisme (IVe siècle/Ve siècle) ;
  • les conséquences de la conquête arabe (642) ;
  • plusieurs séismes et raz-de-marées destructeurs, entre 115 et 630 de notre ère, dont celui de 365 ;
  • plusieurs destructions.

Guerre civile entre César et Pompée

À la fin de la guerre civile entre César et Pompée, après la bataille de Pharsale en 48 avant notre ère, César, vainqueur, pourchassa son rival jusqu'à Alexandrie où il le trouva assassiné sur ordre du jeune Ptolémée XIII. Une guerre s'engagea peu après entre Ptolémée et César, ce dernier soutenant le parti de Cléopâtre VII en conflit avec son frère Ptolémée. Le général romain sortit vainqueur de l'affrontement, et détrôna le jeune souverain au profit de Cléopâtre et du plus jeune de ses frères. En 47 avant notre ère, les troupes de Jules César incendient la flotte d'Alexandrie ; le feu se serait propagé aux entrepôts et, selon la tradition rapportée par Plutarque, Suétone et Aulu-Gelle, aurait détruit une partie de la bibliothèque. Luciano Canfora, par sa critique des sources, réfute cette tradition, rappelant que Cicéron, Strabon ou Lucain ne la mentionnent pas dans leurs écrits et se fondant sur Dion Cassius qui mentionne bien un incendie, mais celui uniquement de « dépôts de blé et de livres », soit 40 000 rouleaux de papyrus — des copies destinées à l'exportation et entreposées au port. L'incendie qui s'est produit était sur le front de mer et loin de la bibliothèque. Les preuves documentaires montrent qu'elle était encore florissante plusieurs décennies après l'expédition de César en Égypte. L'incendie causé par César et les différents affrontements (antérieurs ou postérieurs) auraient ainsi mené à la perte d'environ 40 000 à 70 000 rouleaux dans un entrepôt à côté du port (et non pas dans la bibliothèque elle-même)[30].

Une bibliothèque de 200 000 rouleaux fondée à Pergame par les Attalides fut mise à contribution pour les remplacer, ainsi que la bibliothèque du gymnase de Ptolémée, à Athènes[réf. nécessaire]. En outre, César construisit justement une nouvelle bibliothèque, le Césaréum, ce qui rend donc fort peu plausible l'hypothèse de la destruction de la totalité de la collection.

Conflits de primauté politique entre paganisme et christianisme

Les tensions croissantes entre le pouvoir impérial romain païen et l'influence religieuse et politique grandissante des chrétiens ont suscité des affrontements qui se sont traduits, par exemple, par l'édit de Théodose en 391 ordonnant, entre autres, la destruction des temples païens. L'hypothèse avancée par certains auteurs est que la bibliothèque d'Alexandrie aurait finalement disparu au cours de ces différents affrontements, tel le Sérapéum détruit à l'initiative de l'évêque Théophile d'Alexandrie[31],[32].

C'est la thèse exposée par le poète Gérard de Nerval dans la première lettre d'Angélique, dans Les Filles du feu (1854) :

« La bibliothèque d'Alexandrie et le Sérapéon, ou maison de secours, qui en faisait partie, avaient été brûlés et détruits au IVe siècle par les chrétiens, — qui, en outre, massacrèrent dans les rues la célèbre Hypatie, philosophe pythagoricienne —. »

Le psychologue Gustave Le Bon soutient cette hypothèse :

« Sous la domination romaine, Alexandrie reprit un nouvel essor, et devint bientôt la seconde ville de l'Empire romain ; mais cette prospérité devait être éphémère encore. Elle se laissa envahir par la manie des querelles religieuses, et, à partir du troisième siècle, les émeutes, les révoltes s'y succédèrent constamment, malgré les sanglantes répressions des empereurs. Quand le christianisme devint la religion officielle, l'empereur Théodose fit détruire, comme nous l'avons dit, tous les temples, statues et livres païens. »

 La Civilisation des Arabes, Livre III, 1884, rééd. de 1980, p. 468.

Toutefois, on ne sait pas combien de livres se trouvaient dans le Sérapéon, ni même s'il y en avait, au moment de sa construction, et les érudits de l'époque ne mentionnent pas explicitement la bibliothèque[33],[34].

Conséquences de la conquête arabe

En 1203, ʿAbd al-Latîf al-Baghdâdî, historien arabe[35], puis Ibn al Qiftî[36] imputent la destruction de la bibliothèque au calife Omar ibn al-Khattâb qui aurait donné en 642 l'ordre de détruire la bibliothèque à son général 'Amr Ibn al-'As. Les positions quant à ce récit restent tranchées, selon la valeur accordée à ce témoignage.

Les recherches, nombreuses sur le sujet[37], soulignent le manque de documents ou témoignages probants relatant ce récit. Il n'est mentionné par aucun historien, qu'il soit musulman ou chrétien[38], entre le VIIe et le XIIIe siècle. Al-Baghdâdî et Ibn Al-Qiftî auraient forgé ce récit pour des raisons politiques[39]. Selon une autre hypothèse, avancée par Mostafa El-Abbadi, l'histoire serait un faux fabriqué par les Croisés visant à discréditer les Arabes et à les dépeindre comme des ennemis de la culture[40].

Le récit est repris presque tel quel par l'historien Ibn Khaldûn[37] dans sa Muqaddima (XIIIe siècle). Il en change cependant le cadre, il ne s'agit plus d'Alexandrie, mais de Ctésiphon[37] en Irak actuel, et ce n'est plus 'Amr Ibn al-'As, mais Sa'd Ibn Abî Waqqâs qui dirige l'armée. En voici l'extrait :

« Cependant, quand les musulmans eurent conquis la Perse et mis la main sur une quantité innombrable de livres et d'écrits scientifiques, Sa'd Ibn Abî Waqqâs écrivit à 'Umar Ibn al-Khattâb pour lui demander des ordres au sujet de ces ouvrages et de leur transfert aux musulmans ? 'Umar lui répondit : « Jette-les à l'eau. Si leur contenu indique la bonne voie, Dieu nous a donné une direction meilleure. S'il indique la voie de l'égarement, Dieu nous en a préservés. » Ces livres furent donc jetés à l'eau ou au feu, et c'est ainsi que les sciences des Perses furent perdues et ne purent parvenir jusqu'à nous. »

 Ibn Khaldûn, Le Livre des Exemples, T. I, Muqaddima VI, texte traduit et annoté par Abdesselam Cheddadi, Gallimard, novembre 2002, p. 944.

Si le contexte change, la phrase qui relate la réponse de 'Umar Ibn al-Khattâb est reprise mot pour mot de la chronique d'Al-Baghdâdî, ce qui vient renforcer qu'il s'agit d'une légende construite de toutes pièces. Tel est l'avis, entre autres, d'Ahmed Djebbar, chargé d'études en histoire des mathématiques à l'université des sciences et des technologies de Lille[37] et auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire des sciences ou de Richard Goulet[41] directeur de recherche émérite au CNRS.

La destruction de la bibliothèque d'Alexandrie par les troupes musulmanes est contredite dès le début du XVIIIe siècle par Eusèbe Renaudot[42], puis à la fin du XIXe siècle par le sociologue Gustave Le Bon[43].

Dans la première moitié du XXe siècle d'autres études abondent en ce sens, comme celle en 1911 de Victor Chauvin[44], celle d'Alfred Joshua Butler en 1902[45], celle de Paul Casanova en 1923[46] et celle d'Eugenio Griffini en 1925[47].

À l'opposé, l'historienne Mireille Hadas-Lebel dans son ouvrage en 2003 sur Philon d'Alexandrie écrit que la bibliothèque après sa destruction en 390 fut reconstituée au VIe siècle puis incendiée lors de la conquête arabe en 641[48]. Selon Martine Poulain dans sa recension de l'ouvrage de El-Abbadie :

« Malgré les limites des sources, les historiens estiment en effet généralement qu'Alexandrie fut détruite lors des invasions arabes du VIIe siècle sur ordre du calife Omar. »

Luciano Canfora (directeur scientifique de l'École supérieure d'études historiques de l’université de Saint-Marin), semblait admettre en 1988 la destruction de la bibliothèque par les Arabes[49], tout en considérant l'histoire comme « douteuse »[50] ; la différence de traitement du sujet entre les deux parties de son ouvrage ont ainsi pu faire considérer sa position comme équivoque[50], certaines recensions estimant ainsi au contraire qu'il admettait l'hypothèse de la destruction au cours du conflit entre Aurélien et Zénobie de Palmyre (IIIe siècle) comme la plus vraisemblable[51]. Canfora semble clarifier ultérieurement sa position en affirmant que la destruction date bien du conflit du IIIe siècle[52].

Ahmed Dejbbar estime que la bibliothèque d'Alexandrie n'existait plus au moment de la conquête arabe, victime d'un incendie qui se produisit avant l'avènement de l'islam[53]. On peut également citer Bernard Lewis[54], la longue étude de Mostafa el-Abbadi et Omnia Mounir Fathallah[39] ou Paul Balta (qui comme Mostafa El-Abbadi[40] rejette la piste des armées de 'Umar et privilégie celle du patriarche Théophile d'Alexandrie)[55].

Conquête « turque » (868)

Selon une version erronée probablement introduite par Sprengel[56] dans un article de l'Allgemeine Encyclopädie der Wissenschaften und Künste (1819), la bibliothèque, après avoir été brûlée par les Arabes en 641, aurait cependant été reconstituée par le calife Al Mutawakkil vers 845, avant d'être à nouveau détruite par les Turcs d'Ahmad Ibn Touloun en 868[57]. Selon Paul Casanova, il pourrait s'agir d'une confusion avec le pillage par ses mercenaires turcs de la bibliothèque du calife Al-Mustansir Billah, au XIe siècle.

Évocations artistiques

Spectacles

  • En 1723, Haendel, dans son opéra Giulio Cesare, évoque l'incendie qui détruisit la bibliothèque d'Alexandrie.

Littérature

  • En 2002, l'astrophysicien et écrivain Jean-Pierre Luminet a publié Le Bâton d'Euclide : le roman de la bibliothèque d'Alexandrie (éditions Claude Lattès) se fondant sur l'hypothèse de la destruction de la bibliothèque lors de la conquête arabe, où il met en scène trois personnages  un philosophe chrétien, un médecin juif et une mathématicienne et musicienne nommée Hypatie  qui tentent de défendre la bibliothèque[58] .

Télévision

  • En 2007, dans la cinquième saison de Kaamelott, le jurisconsulte joué par Christian Clavier évoque l'incendie de la bibliothèque au père Blaise, afin de lui faire prendre conscience que les documents en papier prennent feu facilement.

Cinéma

  • La bibliothèque d'Alexandrie est au cœur du film fictif Agora (2009), réalisé par Alejandro Amenábar, qui suit le destin d'Hypatie, femme de sciences et de philosophie[59]. Le film est sorti en France en 2010. Il se fonde sur l'hypothèse de la destruction par les chrétiens de la plus grande partie des œuvres lors de la fermeture du Sérapéum d'Alexandrie qui abritait une annexe de la bibliothèque.

Bande dessinée

Jeux vidéo

  • Dans Tomb Raider : La Révélation finale, Lara Croft découvre plusieurs sites d'Alexandrie, dont la Grande bibliothèque, à l'intérieur de laquelle elle explore de vastes salles. Elle y découvre également les appartements de Démétrios de Phalère.
  • Dans Assassin's Creed Origins, le héros, Bayek, a pour quête d’entrer dans la bibliothèque d’Alexandrie ; on y découvre donc la bibliothèque comme elle aurait été construite avant sa première destruction en 48 av. J.-C.

Manga

Dans le manga One Piece d'Eiichiro Oda, le massacre de l'île d'Ohara et la destruction de l'arbre bibliothèque rappelle ce qu'il se passa pour la bibliothèque d'Alexandrie.

Notes et références

  1. Selon la Lettre d'Aristée, 9 : « […] Δημήτριος ὁ Φαληρεὺς ἐχρηματίσθη πολλὰ διάφορα πρὸς τὸ συναγαγεῖν, εἰ δυνατόν, ἅπαντα τὰ κατὰ τὴν οἰκουμένην βιβλία· » (« […] Démétrios de Phalère reçut des sommes importantes pour réunir, au complet si possible, tous les ouvrages parus dans le monde entier »).
  2. , Frédéric Barbier, Histoire des bibliothèques : d'Alexandrie aux bibliothèques virtuelles, Paris, Armand Colin, dl 2016, 304 p. (ISBN 978-2-200-61625-0 et 2200616252, OCLC 957671961, lire en ligne), p. 30
  3. Un volume correspondait à un rouleau constitué d'une série de feuilles de Papyrus collées les unes aux autres (cf. Alain Blanchard, « Les papyrus littéraires grecs extraits de cartonnages : études de bibliologie » dans M. Maniaci – P. F. Munafò (eds.), Ancient and Medieval Book Materials and Techniques (Erice, 18-25 September 1992), 1, Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, 1993, p. 37-39.
  4. Ammien Marcellin, XXII, 16 : « in quo bybliothecae fuerunt inaestimabiles: et loquitur monumentorum ueterum concinens fides septingenta uoluminum milia, Ptolomaeis regibus uigiliis intentis conposita bello Alexandrino, dum diripitur ciuitas sub dictatore Caesare, conflagrasse ».
  5. Aulu-Gelle, Nuits attiques, VII, 17 : « Ingens postea numerus librorum in Aegypto ab Ptolemaeis regibus uel conquisitus uel confectus est ad milia ferme uoluminum septingenta ».
  6. De mensuris et ponderibus, PG XLIII 252.
  7. Galien, Galeni In Hippocratis Epidemiarum librum III commentaria III, Corpus Medicorum Graecorum V, 10, 2, 1, p. 78-80 (traduction de Jean-Luc Fournet, dans Pascale Ballet, La Vie quotidienne à Alexandrie (-331/-30), Hachette, collection « Pluriel », 2003, p. 120) :
    « On raconte que Ptolémée, alors roi d'Égypte, était si fier de ses livres, qu'il avait ordonné que les livres de toute personne qui débarquait lui soient apportés, qu'on en fasse une nouvelle copie sur papyrus, que ce soit la copie qui soit restituée à leur propriétaire […], qu'on dépose les livres saisis dans les bibliothèques et qu'on y appose la mention des navires. […] Ce Ptolémée mit beaucoup d'ardeur dans l'acquisition de tous les livres anciens comme en témoigne bien le récit de ce qu'il fit aux Athéniens : leur ayant versé une caution de quinze talents d'argent en échange des exemplaires de Sophocle, d'Euripide et d'Eschyle pour en faire une unique copie avant de les rendre immédiatement en parfait état, il fit copier à grands frais sur le plus beau des papyrus ; il garda ce qu'il avait reçu des Athéniens et leur renvoya les copies, les invitant à garder les quinze talents et à accepter, à la place des anciens exemplaires qu'ils lui avaient donnés, les neufs. »
  8. Jean Sirinelli, « Un regard sur la Bibliothèque d'Alexandrie », Publications de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 5, no 1, , p. 82–93 (lire en ligne, consulté le )
  9. Nina L. Collins, The Library in Alexandria and the Bible in Greek (Supplements to Vetus Testamentum, vol. LXXXII), Brill Academic Publishers, 2000, p. 110-114.
  10. W. W. Tarn, « Ptolemy II », The Journal of Egyptian Archaeology, 14(3/4), 1928, p. 246-260.
  11. Sonia Darthou, « La bibliothèque d'Alexandrie », HISTOIRE & CIVILISATIONS, , p. 60
  12. Danièle Auger et Étienne Wolff, Culture classique et christianisme, Picard, , p. 203
  13. Luciano Canfora, op. cit., p. 101
  14. Leur succession est relativement bien connue grâce à deux sources : d'une part, la Souda byzantine, mais également un papyrus trouvé à Oxyrhynque et datant de l'époque romaine, P. Oxy., X, 1241, col. II (p. 99-108) ; si le début du texte est altéré — les deux premiers épimélètes (Zénodote d'Éphèse et Callimaque) n'y figurent pas —, la liste couvre les règnes allant de Ptolémée III Évergète à Ptolémée IX Sôter II : « […] Apollonios, fils de Silleos, d'Alexandrie, appelé le Rhodien, l'élève de Callimaque ; il [était aussi le précepteur du troisième] roi. Lui succédèrent Eratosthène, puis Aristophane, fils d'Apelle, de Byzance, et Aristarque ; puis Apollonios d'Alexandrie surnommé l'Eidographe [le « classificateur »] ; puis Aristarque, fils d'Aristarque, d'Alexandrie, mais originaire de Samothrace ; il [devint] aussi le précepteur des enfants de Philomètôr. Il fut suivi par Cydas, du corps des lanciers ; c'est sous le neuvième roi que se situe l'acmé des grammairiens [grammatikoi] Ammonios, Zénodote, Dioclès et Apollodore. »
  15. Jean Irigoin, « Les éditions de poètes à Alexandrie », dans Gilbert Argoud et Jean-Yves Guillaumin (eds.), Sciences exactes et sciences appliquées à Alexandrie. Actes du colloque international de Saint-Étienne (6-8 juin 1996), Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne (Centre Jean Palerne), 1998, p. 405-413.
  16. Nina L. Collins, op. cit., ch. V, « Who wanted a translation of the Pentateuch in Greek? », p. 115-181.
  17. Nina L. Collins, op. cit., p. 56-57.
  18. Meillier 1979.
  19. Blair 2010, p. 17.
  20. Blair 2010, p. 16.
  21. Blair 2010, p. 21.
  22. Leonard Whibley, A Companion to Greek Studies, 1916, tr. 123.
  23. Luciano Canfora, La Bibliothèque d'Alexandrie et l'histoire des textes, Éd. de l'Université de Liège, , p. 19
  24. Luciano Canfora, La véritable histoire de la bibliothéque d'Alexandrie, Paris, Desjonquères,
  25. Pierre Jouguet, L'impérialisme macédonien et l'hellénisation de l'Orient, Paris, Albin Michel, 1972, p. 281.
  26. Papyrus d'Oxyrynchus X, fr. 1241, col ii
  27. Cf. M. Poulain, La fin et le feu, dans sa recension de l'ouvrage de Mostafa El-Abbadi, et Continuons à voyager…. La nouvelle Alexandrie p. G. Leroux, Département de Philosophie, UQAM in bulletin n°64 (sept. 2004) de la Société des Études Anciennes du Québec : « La référence antique n'est pas facile à établir, car nous ne savons presque rien de l'édifice construit par les Ptolémées. Il faut souhaiter à Jean-Yves Empereur d'avoir pour l'ancien musée le flair qu'il a eu pour le phare, car pour l'heure aucun vestige important n'a pu être mis au jour et les hypothèses sur la destruction de la bibliothèque présentent toutes des difficultés en apparence insurmontables. » (« La nouvelle Alexandrie », Bulletin de la Société des études anciennes du Québec, no 64, automne 2004, p. 18)
  28. Cécile Marcoux, « Alexandrie, poïétique des savoirs », Revue française de psychanalyse, vol. 78, no 2, , p. 502 (ISSN 0035-2942 et 2105-2964, DOI 10.3917/rfp.782.0502, lire en ligne, consulté le )
  29. , Frédéric Barbier, Histoire des bibliothèques : d'Alexandrie aux bibliothèques virtuelles, Paris, Armand Colin, dl 2016, 304 p. (ISBN 978-2-200-61625-0, OCLC 957671961, lire en ligne)
  30. Bernard Legras, L'Égypte grecque et romaine, Armand Colin, , p. 126
  31. Cf. Éd. Gibbon, ch. 28 et El-Abbadi, Vie et destin de l'ancienne Bibliothèque d'Alexandrie ; voir également la recension de ce dernier ouvrage par Martine Poulain, BBF, 1994, no 1, p. 99-100.
  32. Cf. compte-rendu de l'ouvrage de L. Canfora.
  33. Paulus Orosius, vi.15.32
  34. (en) Mostafa el-Abbadi, The Life and Fate of the Ancient Library of Alexandria, Paris, Unesco/UNDP, , 2, illustrated éd., 250 p. (ISBN 92-3-102632-1)
  35. Silvestre de Sacy, Relation de l'Égypte par Abd-Allatif, p. 183
  36. Ibn al Qifti’s Ta’rih al-Hukama, von Dr Julius Lippert, Leipzig 1903, in-8, p. 8 de l’introduction
  37. Ahmed Djebbar, Les mathématiques arabes (5/6) sur dailymotion
  38. Bernard Lewis, The Vanished Library, 27 septembre 1990, dans The New York Review of Books.
  39. Mostafa El-Abbadi et Omnia Mounir Fathallah, What Happened to the Ancient Library of Alexandria ?, Brill, 2008, p. 214-217.
  40. Mostafa El-Abbadi, Vie et destin de l'ancienne bibliothèque d'Alexandrie, Paris, UNESCOA - PNUD, 1992, 248 p.
  41. Richard Goulet, La Conservation et la transmission des textes philosophiques grecs, cité dans Cristina D'Ancona Costa, The Libraries of the Neoplatonists: Proceedings of the Meeting of the European Science Foundation Network "Late Antiquity and Arabic Thought : Patterns in the Constitution of European Culture", Brill, 2007, p. 33.
  42. Bernard Lewis, The Vanished Library, 27 septembre 1990, dans The New York Review of Books.
  43. La Civilisation des Arabes, livre III, 1884 rééd. de 1980, p. 466-467 Gustave Le Bon : « Lorsque le christianisme devint la religion officielle de Constantinople, l'empereur Théodose fit abattre, en 389, tous les temples et statues des anciens dieux de l'Égypte, et tout ce qui pouvait rappeler ces derniers. Les monuments trop solidement construits pour pouvoir être détruits facilement eurent leurs inscriptions et leurs personnages martelés. L'Égypte est encore couverte des débris de cette fanatique dévastation. Ce fut un des plus tristes actes d'intolérance et de vandalisme qu'ait connus l'histoire. Il est regrettable d'avoir à constater qu'un des premiers actes des propagateurs de la religion nouvelle, qui venait de remplacer les anciens dieux de la Grèce et de Rome, fut la destruction de monuments que la plupart des conquérants avaient respectés depuis cinq mille ans. […] Quant au prétendu incendie de la bibliothèque d'Alexandrie, un tel vandalisme était tellement contraire aux habitudes des Arabes, qu'on peut se demander comment une pareille légende a pu être acceptée pendant si longtemps par des écrivains sérieux. Elle a été trop bien réfutée à notre époque, pour qu'il soit nécessaire d'y revenir. Rien n'a été plus facile que de prouver, par des citations fort claires, que, bien avant les Arabes, les chrétiens avaient détruit les livres païens d'Alexandrie avec autant de soin qu'ils avaient renversé les statues, et que par conséquent il ne restait plus rien à brûler. »
  44. Victor Chauvin, Le Livre dans le monde arabe, Publication du musée du livre, 1911, p. 3-6.
  45. Alfred J. Butler, The Arab Conquest of Egypt and the last thirty years of the Roman dominion, Clarendon, Oxford, 1902 (nouvelle édition publiée par P. M. Fraser "with a critical bibliography and additional documentation", Clarendon, Oxford, 1978), p. 401-425.
  46. Paul Casanova, L'Incendie de la bibliothèque d'Alexandrie par les Arabes, Comptes Rendus de l'Acedémie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1923, p. 163-171.
  47. Eugenio Griffini, Fî sabîl al-Haqq wa't-ta'rîkh : al-Haqîqa fî harîq maktabat al-Iskandariyya, Al-Ahram, 21 janvier 1925.
  48. Mireille Hadas-Lebel, Philon d'Alexandrie, un penseur en diaspora, éd. Fayard, 2003, (ISBN 978-2-213-64938-2)
  49. D'après M. Desgraves dans sa recension de l'ouvrage de L. Canfora :
    « Selon L. Canfora, la bibliothèque ne fut pas détruite pendant l'incendie de la ville, au moment de la campagne de César en Égypte, mais les rouleaux furent sacrifiés, au VIIe siècle de notre ère, par l'émir Amr ibn al-As, sur l'injonction du calife de Bagdad. »
  50. « The Vanished Librery », sur nybooks.com (consulté le )
  51. M.-Cl Lambrechts-Baets, revue de l'ouvrage in Revue belge de philologie et d'histoire (en ligne)
  52. Luciano Canfora et Nathaël Istasse, « La Bibliothèque d'Alexandrie et l'histoire des textes », dans Cahiers du CEDOPAL No.1 - Vol. 1, Éditions de l'ULG, 2004, p. 26.
  53. Ahmed Djebbar, L'âge d'or des sciences arabes, Le Pommier, Paris, 2013, p. 15.
  54. Bernard Lewis, « The Vanished Library », 27 septembre 1990, dans The New York Review of Books.
  55. Paul Balta, « Alexandrie : Éloge du cosmopolitisme », cité dans Confluences Méditerranée, no 10, Villes exemplaires, villes déchirées, Printemps 1994.
  56. Paul Casanova, L'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie par les Arabes, Comptes Rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1923, p. 167.
  57. A.E.W.K. Tome III, article Alexandrinische Schule, p. 54 (en ligne)
  58. « Le bâton d'Euclide », sur JC Lattès, Le Masque, (consulté le )
  59. Agora (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • (fr + ar) Mostafa el-Abbadi, Vie et destin de l'ancienne bibliothèque d'Alexandrie, Paris, UNESCO - PNUD, , 248 p. (ISBN 92-3-202632-5, présentation en ligne)
  • (en) Ann M. Blair, Too much to know : Managing Scholarly Information before the Modern Age, New Haven, Yale University Press, , 397 p. (ISBN 978-0-300-16539-5)
  • Luciano Canfora (trad. de l'italien par J.-P. Manganaro et D. Dubroca), La Véritable histoire de la Bibliothèque d'Alexandrie, Paris, Éd. Desjonquères, , 214 p. (ISBN 2-904227-24-5)
  • Étienne-Louis Chastel, Destinées de la bibliothèque d'Alexandrie, Paris, (lire en ligne)
  • Edward Gibbon, Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain
  • Pierre Jouguet, L'impérialisme macédonien et l'hellénisation de l'Orient, Paris, Albin Michel,
  • Isabelle Laborie, La Bibliothèque, catalogue d’exposition « La Gloire d’Alexandrie », Agde, 1998
  • Claudine Le Tourneur d'Ison, « Le grand projet culturel des Ptolémées », Historia, no 767, , p. 30-35.
  • Claude Meillier, Callimaque et son temps : Recherches sur la carrière et la condition d'un écrivain à l'époque des premiers Lagides, Université Lille III,
  • Mathieu Tillier, « Qui a (vraiment) détruit la bibliothèque d’Alexandrie ? », Historia, « Les assassins de la mémoire », spécial no 24, juillet-août 2015, p.30-33.

Articles connexes

Liens externes

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