Édifice Gaston-Miron

L'édifice Gaston-Miron est le nouveau nom officiel de l'ancienne bibliothèque centrale de Montréal qui était la bibliothèque principale de Montréal avant la venue de la Grande Bibliothèque en 2005. L'édifice est situé au 1210 rue Sherbrooke Est, face au parc La Fontaine. Il loge, depuis , le Conseil des arts de Montréal et le Conseil du patrimoine de Montréal[1].

Historique

Le , la première bibliothèque publique de Montréal est inaugurée dans les locaux du Monument national[2],[3]. En 1910, la Ville fait l'acquisition de la collection de Philéas Gagnon. La collection comprend environ 12 500 pièces qui sont des ouvrages sur l'histoire et la géographie de l'Amérique française ainsi que des incunables canadiens publiés entre 1764 et 1820[4]. L'ouverture de cette bibliothèque a été retardée à plusieurs reprises, et même compromise, à cause des réticences de l'évêque de Montréal, Mgr Paul Bruchési, qui s'opposait à la fréquentation d'un lieu public considéré comme un outil de propagande anticléricale[5].

Faute de place, la Collection Gagnon est entreposée dans les chambres fortes de la Royal Trust. La bibliothèque déménage en 1911, dans les locaux de l'École technique de Montréal[6]. Malgré tout, la Collection Gagnon n'est toujours pas accessible au public. À la suite de l'intervention de l'échevin Victor Morin, la Ville s'engage à faire construire un bâtiment pour loger la bibliothèque[4]. Le bâtiment est dessiné par l'architecte Eugène Payette, concepteur de la Bibliothèque Saint-Sulpice. La construction commence en 1914, la Ville prend possession de l'édifice le [7]. L'inauguration officielle a lieu le en présence du maréchal français Joseph Joffre [8],[9]. L'ouverture à la population se tient le [10].

L'édifice Gaston Miron en 1937.

Le , une bibliothèque pour enfants est ouverte dans le sous-sol de l'édifice[4]. En 1947, une cinémathèque s'y installe. En 1984, une annexe à la Bibliothèque Centrale est aménagée à quelques mètres de l'édifice, pour pallier le manque de plus en plus criant d'espace. Durant la seconde moitié des années 1980, le gouvernement du Québec rationalise son engagement envers les bibliothèques, ce qui complique les perspectives d'obtenir d'un nouveau bâtiment. En 1993, la Bibliothèque entreprend des rénovations importantes et doit fermer ses portes pour une période de près de trois ans[11]. La cinématique et la Centrale-annexe sont fermées, en 1996 à la suite de compressions budgétaires. En mai 1996, le Comité sur la Bibliothèque centrale de Montréal remet un rapport recommandant un éventuel aménagement au centre-ville. Également, pour pallier la situation, le Comité recommande l'ouverture d'un avant-poste de la Bibliothèque centrale axé sur une bibliothèque électronique, un centre emploi-carrière, un service aux adolescents et une phonothèque. Alors que le gouvernement du Québec a un problème d'espace similaire avec la Bibliothèque nationale du Québec, des pourparlers s'entament avec la ville de Montréal pour évaluer la pertinence de déménager les deux collections sous un même toit[12].

Le , un mois avant l'ouverture officielle de la Grande Bibliothèque du Québec, la Bibliothèque Centrale ferme ses portes après 88 ans d'existence[13]. La bibliothèque pour les jeunes déménage en janvier 2009, dans de nouveaux locaux adjacents à l'Association sportive et communautaire du Centre-Sud et est intégrée à ce qui devient la nouvelle bibliothèque familiale Père-Ambroise[14],[15].

Intérieur

Verrières du plafond de l'atrium

Le plafond de l'atrium est percé de nombreuses verrières qui représentent les armoiries de sept provinces de France, sept provinces du Canada, Champlain, Maisonneuve, Mgr de Laval, Marguerite Bourgeois, Montcalm et Wolfe[16].

Utilisation contemporaine

Après plus de 18 mois de travaux et un investissement de 3,1 millions $, on inaugure en le nouvel espace rénové qui portera désormais le nom du poète Gaston Miron. L'édifice Gaston-Miron loge désormais le Conseil des arts de Montréal et le Conseil du patrimoine de Montréal. Il accueille l'organisme Diversité artistique Montréal et comprend des salles de répétition, dont celles des Ballets jazz de Montréal. L'immense atrium sert, quant à lui, d'espace d'exposition[1].

Le Grand Costumier

Logo

En 2016, la collection de costumes de Radio-Canada (70 000 vêtements et accessoires[17]) déménage dans l'édifice Gaston-Miron[18]. Deux ans plus tôt, Radio-Canada avait annoncé son intention de fermer l'entrepôt du costumier ; ce qui ne plaisait pas du tout aux milieux du théâtre et du cinéma qui ont besoin de ces costumes...

Un nouvel organisme a été créé : Le Grand Costumier, une initiative de la Corporation de développement économique communautaire Centre-Sud/Plateau Mont-Royal, de Culture Montréal et d'un regroupement de producteurs (KOTV, Fair-Play et Salvail et Co.) soutenue par le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal[19]. La directrice générale est Marie Houde[20],[21].

Notes

  1. Mario Cloutier, « Montréal inaugure l'édifice Gaston-Miron », La Presse, (ISSN 0317-9249, lire en ligne)
  2. « Résumé des procès-verbaux des séances de la Chambre et du Conseil », Bulletin de la chambre de commerce du district de Montréal, , p. 102 (lire en ligne)
  3. « C'est demain soir que se fera l'inauguration de la bibliothèque municipale », La Presse, , p. 1 (lire en ligne)
  4. Michèle Lefebvre et Martin Dubois, La Grande Bibliothèque, Publications du Québec, Sainte-Foy, 2006 (ISBN 2551197236)
  5. La littérature nationaliste et les bibliothèques québécoises
  6. « La Bibliothèque », La Presse, , p. 12 (lire en ligne)
  7. « Déménagement de la bibliothèque », Le Devoir, , p. 7
  8. Ville de Montréal, « Bibliothèque Centrale de Montréal » (consulté le )
  9. Héritage Montréal, « Bibliothèque centrale municipale - Histoire » (consulté le )
  10. « On ouvre la bibliothèque », Le Devoir, , p. 1
  11. André Pépin, « Les Montréalais retrouvent enfin leur Bibliothèque centrale », La Presse, , A7 (lire en ligne)
  12. Hélène Roussel, « Une grande bibliothèque publique », Documentation et bibliothèques, vol. 51, no 1, , p. 49–50 (ISSN 0315-2340 et 2291-8949, DOI https://doi.org/10.7202/1030122ar, lire en ligne, consulté le )
  13. Gilbert Lefebvre, Chronique d’une fermeture annoncée ou itinéraire d’un bibliothécaire municipal, 2005 (page consultée le ) < http://www.asted.org/Publications/nouvelles/v24n01/chronique.htm >
  14. Alain Perron, Déménagement de la bibliothèque centrale-jeunes : Les enfants du Plateau devront se rendre plus loin, (page consultée le ) < http://www.leplateau.com/article-72158-Demenagement-de-la-bibliotheque-centralejeunes.html>
  15. Stéphane Baillargeon, « La bibliothèque Centrale-Jeune de Montréal déménage », Le Devoir, , B2 (lire en ligne)
  16. Marc Beaudoin, « L'art héraldique : plus qu'une science auxiliaire de l'histoire », Histoire Québec, Vol. 22, No 4, , p. 19 (ISSN 1201-4710)
  17. grandcostumier.com
  18. « Le Grand Costumier amasse 30 000$ » (consulté le )
  19. ici.radio-canada.ca
  20. journaldemontreal.com
  21. culturemontreal.ca

Articles connexes

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