Bible d'Étienne Harding

La Bible d'Étienne Harding est un manuscrit enluminé de la Bible, réalisé à Cîteaux lorsque Étienne Harding en était l'abbé, entre 1109 et 1112. Le manuscrit se trouve à la Bibliothèque municipale de Dijon (ms. 12 à 15).

Historique

La rédaction de cette bible réalisée sous la conduite d'Étienne Harding, élu à la charge d'abbé de Cîteaux en 1108. Le monitum ou avertissement situé à la fin du premier tome (f.150 du ms.3) est daté de l'année 1109 et précise les conditions de réalisation du manuscrit. Il indique qu'il a procédé à la rédaction à partir de plusieurs textes afin de se rapprocher au plus prêt de la Vulgate de Jérôme de Stridon. Il indique aussi qu'il a fait appel à des Juifs expérimentés pour effectuer des comparaisons avec les textes hébraïques. Le second tome (ms.14-15) est achevé deux ans plus tard. Ce dernier a été copié par le même scribe que le manuscrit des Morales sur Job de Cîteaux daté lui par son colophon de 1111. Il s'agit de l'une des toutes premières réalisation du scriptorium de l'abbaye cistercienne. Le manuscrit est ensuite régulièrement utilisé lors de la liturgie monastique, notamment à l'occasion des lectures lors des repas comme l'indique une note marginale (Ms.14 f.166)[1].

À la fermeture de l'abbaye à la Révolution, les manuscrits de sa bibliothèque sont transférés à Dijon et conservés à la bibliothèque municipale.

Description

La bible était à l'origine composé de deux tomes qui ont été reliés en 4 volumes[2] :

  • volume 1, ms.12 : 115 feuillets contenant les prologues de saint Jérome et l'Octateuque.
  • volume 2, ms.13 : 150 feuillets contenant les livres des Rois et des prophètes, s'achevant par l'encyclique d'Étienne Harding (f.150v.)
  • volume 3, ms.14 : 204 feuillets contenant les livres de Job, Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique, Daniel, Chroniques (Paralipomènes) I et II, Esdras I et II (Néhémie), Esther, Sagesse, Ecclésiastique (Siracide), Judith, Tobie, Maccabées I et II
  • volume 4, ms.15 : 132 feuillets contenant le Nouveau Testament

Les mains de trois copistes ont été distinguées et ainsi que celles de deux enlumineurs. Le premier a réalisé les décorations du premier tome, composées uniquement de lettrines ornées de rinceaux, d'animaux et d'une seule tête humaine (ms 13, fol. 132v)[1]. Le second tome du manuscrit contient 2 miniatures en pleine page, 6 petites miniatures et 29 lettrines historiées qui montrent une grande influence de l'enluminure anglo-saxonne. Elles pourraient être l'œuvre d'un moine anglais et les historiens de l'art ont avancé l'hypothèse qu'il pourrait s'agir d'Etienne Harding lui-même[3].

Voir aussi

Bibliographie

  • Yolanta Zaluska, L'Enluminure et le scriptorium de Cîteaux au XIIe siècle, Commentarii Cistercienses, 1989, Notices 1 et 2
  • Yolanta Zaluska, Manuscrits enluminés de Dijon. Paris : CNRS, 1991. N° 22-23 p. 49-56
  • Matthieu Cauwe, « La Bible d'Étienne Harding. Principes de critique textuelle mis en œuvre aux livres de Samuel », Revue Bénédictine, vol. 103, nos 3-4, , p. 414-444 (ISSN 0035-0893, DOI 10.1484/J.RB.4.01292)
  • (en) Melanie Holcomb (dir.), Pen and Parchment : Drawing in the Middle Ages, New York, Metropolitan Museum of Art, , 188 p. (ISBN 978-1-58839-318-0, lire en ligne), p. 79-81 (notice 18)
  • Alessia Trivellone, « La Bible d’Étienne Harding et les origines de Cîteaux : perspectives de recherche », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, no 13, (DOI 10.4000/cem.11101)
  • Alessia Trivellone, « Images et exégèse monastique dans la Bible d’Étienne Harding », dans Gilbert Dahan et Annie Noblesse-Rocher, L’exégèse monastique au Moyen Âge (XIe-XIVe siècle), Paris, Institut d'études augustiniennes, (lire en ligne), p. 85-111
  • Alessia Trivellone, « Styles ou enlumineurs dans le scriptorium de Cîteaux ? Pour une relecture des premières miniatures cisterciennes Actes du colloque Gestes et techniques de l’artiste à l’époque romane, XLIIIes Journées romanes de Cuxa (6-13 juillet 2011) », Cahiers de Saint Michel-de-Cuxa, no 43, , p. 83-93 (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. Trivellone 2009.
  2. Notice de la BM de Dijon
  3. Trivellone 2012.
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