Biélorusses

Les Biélorusses (parfois nommés Bélarusses[13], Bélarussiens[14], Biélorussiens ou Biélarussiens) sont les habitants autochtones de la Biélorussie (ou Bélarus). Ce sont des Slaves orientaux, tout comme les Russes et les Ukrainiens. Ils représentent environ 81 % de la population de la Biélorussie. Des communautés importantes de Biélorusses existent en Russie, Pologne, Ukraine, Lettonie et Lituanie ; les Biélorusses ont beaucoup émigré dans les pays de la CEI ainsi qu'aux États-Unis et au Canada.

Cet article concerne le peuple biélorusse. Pour la langue biélorusse, voir Biélorusse.

Biélorusses (Bélarusses)

Populations significatives par région
Biélorussie 7 957 252 (2009)[1]
États-Unis 650 000-750 000 (2005)[2]
Russie 521 443 (2010)[3]
Ukraine 275 763 (2001)[4]
Lettonie 68 174 (2011)[5]
Kazakhstan 62 694 (2012)[6]
Pologne 47 000 (2011)[7]
Lituanie 36 200 (2011)[8]
Ouzbékistan 20 397 (2000)[9]
Canada 15 565 (2011)[10]
Estonie 12 171 (2016)[11]
Moldavie 5 000-6 000 (2004)[12]
Population totale 10 000 000 environ (2009)
Autres
Langues biélorusse, russe
Religions Majoritairement orthodoxes, minorité catholique
Ethnies liées Slaves, Slaves orientaux

Histoire

L'origine des Biélorusses se trouve sur le cours supérieur du Niémen, du Dniepr et de la Dvina.

Les Biélorusses font remonter leur culture au grand-duché de Lituanie, anciennement Rus' de Kiev et Principauté de Polotsk. La plupart des Biélorusses descendent de tribus slaves orientales  Drégovitches (en), Krivitches et Radimitches (en)  ainsi que des tribus baltes de Yotvingiens (en) qui vivaient à l'Ouest et au Nord-Ouest du territoire de la Biélorussie contemporaine[15].

Les Biélorusses ont commencé à apparaître en tant que peuple pendant les XIIIe et XIVe siècles sous le grand-duché de Lituanie sur le cours supérieur du Niémen, du Dniepr et de la Dvina[16].

Du XIIIe siècle au XVIIIe siècle, les Biélorusses étaient connus sous les noms de Litvines (en) ou Lituaniens, et Ruthéniens (en), terme faisant référence à la partie orientale du grand duché de Lituanie, dont la Ruthénie blanche, la Ruthénie noire et la Polésie faisaient partie depuis les XIIIe et XIVe siècles, et où le ruthène s'est développé et est peu à peu devenu la langue dominante, remplaçant le latin. À partir de 1630, le ruthène commença à être remplacé par le polonais, car la culture polonaise acquit un certain prestige qu sein de la République des Deux Nations.

Se basant sur la prédominance du ruthène (qui évolua par la suite, donnant naissance au biélorusse et à l'ukrainien) et de la culture ruthénienne du grand duché de Lituanie, certains chercheurs biélorusses ont avancé l'idée que le grand duché était un État biélorusse[17],[18],[19].

Entre 1791 et 1917, la majeure partie de la Biélorussie tomba sous domination de l'Empire russe au cours d'une série de conquêtes militaires et de manœuvres diplomatiques, et se située dans la région appelée Zone de Résidence.

Après la Première Guerre mondiale, les Biélorusses eurent à nouveau un État relativement indépendant, que ce soit sous la forme de la République populaire biélorusse (1918-1919), puis de la République socialiste soviétique de Biélorussie (1919-1991), qui devint membre de l'URSS en 1922. La Biélorussie devint complètement indépendante en 1991 après la chute de l'URSS, et forme aujourd'hui la République de Biélorussie.

Culture

Bronislav Tarachkevitch, à l'origine de la première standardisation du biélorusse (Tarachkievitsa).

Langue

La première codification de la langue biélorusse, commune sous le nom de « Tarachkievitsa », s'est faite en 1918. En 1933, une réforme orthographique (en) fut menée pour le biélorusse du russe, instaurant la version contemporaine de la langue.

Selon les données du recensement de 2009 de Biélorussie, 60,8 % des Biélorusses qualifient le biélorusse de langue maternelle ; de plus, 23,4 % de la population totale de Biélorussie parle cette langue au foyer, et 66,7 % indique parler couramment le biélorusse[1]. Ces données montrent que le biélorusse a tendance à être moins utilisé si on les compare au recensement de 1999, où 85,6 % des Biélorusses considéraient le biélorusse comme leur langue maternelle, et 36,7 % de la population totale de Biélorussie parlait le biélorusse au foyer[20].

Le bilinguisme est très répandu parmi les Biélorusses, en particulier dans les grandes villes, où le russe est très utilisé. Selon une étude de 2009, seuls 6 % des Biélorusses utilisent le biélorusse en permanence[21]. La trasianka, dialecte mélangeant le russe et le biélorusse, est également très répandue parmi les Biélorusses[22].

Religion

La majorité des Biélorusses est orthodoxe. Selon les données de l'Église catholique, en 2009, les catholiques représentaient 14,5 % de la population de Biélorussie, soit environ 1,4 million de personnes[23]. Selon les données de la CIA, en 2011, la Biélorussie compterait 48,3 % d'orthodoxes, 7,1 % de catholiques, et 41,1 % d'athées[24].

La khata, maison traditionnelle biélorusse.

Maison traditionnelle

La maison traditionnelle, appelée khata[25], a beaucoup évolué au fil des siècles, passant d'un simple caveau à un habitat à une, puis deux à trois pièces. Au début du XXe siècle, les khatas typiques comportaient une à trois pièces, avaient un toit à double pente ou, plus souvent, quadruple pente.

L'habitat paysan était traditionnellement composé d'une khata, d'un grenier, d'un appentis et d'une étable.

Costume traditionnel

Série de timbres de la République de Biélorussie représentant les costumes nationaux.

Les costumes nationaux traditionnels se sont constitués entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle.

Le costume traditionnel masculin se compose d'une chemise, d'un pantalon et d'une veste sans manches. Les chaussures pouvaient être des laptis, des bottes ou des valenki (en) l'hiver. Différents couvre-chefs pouvaient être trouvés, allant du chapeau de paille au chapeau de feutre (magerka (ru)), la chapka de fourrure s'avérant indispensable l'hiver.

Le costume traditionnel féminin est plus varié. Quatre ensembles peuvent être distingués : robe et tablier ; robe, tablier et veste sans manches ; robe à corset ; poniova (ru) (robe typique russe), tablier et veste. Les deux premiers ensembles sont communs à toute la Biélorussie, et les deux derniers sont originaires des régions de l'Est et du Nord-Est. La coiffe des jeunes filles peut être un bandeau étroit ou une couronne de fleurs ; les femmes mariées cachaient leurs cheveux sous une charlotte ou un foulard. Les chaussures de la vie quotidienne étaient aussi des laptis, les bottes se portaient les jours de fête.

Biélorusses connus

Notes et références

(en)/(ru) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Belarusians » (voir la liste des auteurs) et en russe « Белорусы » (voir la liste des auteurs).
  1. (ru) « Résultats préliminaires du recensement de la population de Biélorussie de 2009 » (version du 17 septembre 2010 sur l'Internet Archive).
  2. (en) Mihaela Robila, Eastern European Immigrant Families, Londres, Routledge, , 195 p. (ISBN 978-0-415-99406-4, 0-203-86991-5 et 978-0-415-99406-4, lire en ligne), p. 32.
  3. (ru) « НАЦИОНАЛЬНЫЙ СОСТАВ НАСЕЛЕНИЯ РОССИЙСКОЙ ФЕДЕРАЦИИ » Données du recensement de population de 2010 de la Fédération de Russie »] [[xls]] (consulté le ).
  4. (uk) « Recensement par nationalité et par langue en Ukraine », (consulté le ).
  5. (en) « On key provisional results of Population and Housing Census 2011 », sur Central Statistical Bureau of Latvia (consulté le ).
  6. (ru) Agence de statistiques de la République du Kazakhstan, « Effectifs de population par ethnie au 1er janvier 2012 » (version du 15 novembre 2012 sur l'Internet Archive).
  7. (pl) GŁÓWNY URZĄD STATYSTYCZNY, « Wyniki Narodowego Spisu Powszechnego Ludności i Mieszkań 2011 » (version du 16 juin 2012 sur l'Internet Archive).
  8. (en) « Population at the beginning of the year by ethnicity » (consulté le ).
  9. (ru) « Peuples d'Ouzbékistan : Biélorusses » (consulté le ).
  10. (en) « 2011 National Household Survey: Data tables », sur Statistique Canada (consulté le ).
  11. (et) « Rahvaarv rahvuse järgi, 1. jaanuar, aasta », sur Eesti statistika, (consulté le ).
  12. (ru) « Concitoyens de Moldavie », sur Ambassade de la République de Biélorussie en Moldavie (consulté le ).
  13. « Liste des noms de pays, des capitales et des gentilés », sur btb.termiumplus.gc.ca (consulté le ).
  14. « Bélarussien », Le Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
  15. (ru) « Biélorusses », sur Encyclopédie Krugosvet (consulté le ).
  16. (be) К. Бандарчык et al., Беларусы : у 10 т., t. 4 - Вытокі і этнічнае развіццё, Minsk, Беларус. навука, 1994–2007, p. 36, 49.
  17. (en) Cheryl Renshaw, « The Grand Duchy of Lithuania : 1253-1795 », Baltic studies, University of Washington, (lire en ligne, consulté le ).
  18. Ivan Saverchanka "décrit le grand duché de Lituanie comme un État biélorusse fort en Europe centrale", dans (de) Zejmis et Jakub, Historiographie nationale biélorusse et le grand duché de Lituanie en tant qu'État biélorusse, Zeitschrift für Ostmitteleuropa-Forschung, , chap. 48, p. 392–383.
  19. (en) Elena Gapova, The Nation in Between : Over the Wall/After the Fall: Post-Communist Cultures Through an East-West Gaze, Indiana University Press, , p. 65.
  20. (ru) Comité national des statistiques de la République de Biélorussie, « Répartition de la population de la République de Biélorussie par nationalité et langage en 1999 » (consulté le ).
  21. (ru) « Sociologie : les Biélorusses aiment, mais ne se défendent pas », Euroradio, (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Biélorussie : Les langues », sur Biblio Monde (consulté le ).
  23. (pl) « Dane statystyczne, dotyczące Kościoła Rzymskokatolickiego na Białorusi (stan na 1 marca 2009r.) », sur catholic.by (consulté le ).
  24. (en) « The World Factbook : Belarus », sur CIA (consulté le ).
  25. Albert K. Baïbourine et Andreï L. Toporkov (trad. Janine Neboit-Mombet), Aux sources de l'étiquette : études ethnographiques, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, coll. « CRLMC / Textes », , 325 p. (ISBN 2-84516-235-9, lire en ligne), p. 315.

Voir aussi

Articles connexes

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