Bete Giyorgis

Bét Giyorgis (amharique : ቤተ ጊዮርጊስ, Saint-Georges) est l’un des onze bâtiments rupestres de Lalibela, aujourd'hui tous utilisés comme églises, en Éthiopie dans l'ancienne province du Lasta, à 2 600 m d'altitude. Elle a été taillée dans la roche au début du XIIIe siècle et est la plus célèbre et la plus récente des onze églises de la « nouvelle Jérusalem ».

Église Saint-Georges
ቤተ ጊዮርጊስ
Présentation
Nom local Bétä Giyorgis
Culte Église orthodoxe unifiée d'Éthiopie
Type Église rupestre monolithique
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XIIIe siècle
Géographie
Pays Éthiopie
Région Amhara
Ville Lalibela
Coordonnées 12° 01′ 53,98″ nord, 39° 02′ 28,15″ est
Géolocalisation sur la carte : Éthiopie

Histoire

Selon l'histoire culturelle éthiopienne, Bétä Giyorgis a été construite pendant le règne du roi Gebre Mesqel Lalibela de la dynastie des Zagwé. Celui-ci aurait eu une vision divine lui ordonnant de construire les églises. Selon la légende, la construction fut rapidement terminée, saint Georges (saint "patron céleste de l'Éthiopie") lui-même, dirigeant des escouades d'anges, ayant participé aux travaux.

Cette église ainsi que les autres monuments du site sont classées par l’UNESCO au patrimoine mondial sous l'intitulé « Églises creusées dans le roc de Lalibela ». Lalibela est un site de pèlerinage pour les chrétiens éthiopiens, en particulier lors de la fête de Timqet.

Description

L'église se trouve dans un puits trapézoïdal de 22 mètres par 23 mètres de côté creusé dans le tuf volcanique rose du plateau de Lasta. L'édifice suit un plan cruciforme (croix grecque) d'environ 11 m de côté (14 m pour le socle). Sa hauteur est de 11 mètres[1]. 3 400 m3 de rocher durent être enlevés pour détourer l’église extérieurement et ainsi constituer la cour et ses environs, et 450 m3 pour sculpter et décorer l'intérieur de l'église.

C’est une structure indépendante, qui n’est rattachée à la roche que par sa base. Elle est entièrement excavée dans le plateau rocheux. Elle a l'aspect général d'une tour à étages de largeur décroissante qui émerge d'un socle très haut à trois gradins. On y accède par une tranchée précédée d'un tunnel. Elle est située un peu à l’écart à l’ouest des deux groupes (la « Jérusalem céleste » et la « Jérusalem terrestre ») des autres églises. Elle est reliée par une succession de tunnels au groupe de quatre églises situé au nord-est, sur l'autre rive du Yordanos.

Bete Giyorgis.
Illustration de saint Georges visible dans l'église.

L'archéologue R. Sauter la décrit ainsi : « Église monolithe tout à fait remarquable par son élégance, ses fenêtres ogivales à fleurons, son imposant perron, son plan cruciforme, son intérieur dépourvu de colonnes ou de piliers, ses plafonds plats et sa coupole sanctuaire, tous ornés de croix en relief »[2].

Sur la toiture sont présentes des gargouilles sur les arêtes sud, nord et ouest[3]. L'église n'abrite ni peintures, ni sculptures susceptibles de distraire le regard de l'harmonie et de la simplicité de ses lignes. Au plafond, chaque bras de la croix est coupé par une arche en plein cintre taillée dans le prolongement des pilastres qui s'élèvent aux quatre coins de l'espace central.

Ce motif de la croix grecque est répété à l'extérieur trois fois sur le toit de l'église. Alors que les fenêtres inférieures de l'édifice sont de style axoumite, les fenêtres supérieures sont en ogive fleuronnée et rappellent celles de Biet Golgothà[4].

Références

  1. André Miquel, « Reconnaissance dans le Lasta (décembre 1955) », Annales d'Éthiopie, vol. 3, , p. 136 (DOI 10.3406/ethio.1959.1304).
  2. Sauter 1963, p. 265.
  3. Raunig 2005, p. 124.
  4. Kassaye Begashaw, « Éthiopie : La “nouvelle Jérusalem” », Le Courrier de l'Unesco, , p. 31–34.

Bibliographie

  • (en) Milena Batistoni, A Guide to Lalibela, Addis Abeba, Arada Books, , 183 p. (ISBN 978-99944-8-660-1 et 99944-8-660-8)
  • (en) Claire Bosc-Tiessé, Marie-Laure Derat, Laurent Bruxelles, François-Xavier Fauvelle, Yves Gleize et Romain Mensan, « The Lalibela Rock Hewn Site and its Landscape (Ethiopia): An Archaeological Analysis », Journal of African Archaeology, vol. 12, no 2, , p. 141–164 (DOI 10.3213/2191-5784-10261)
  • R. Sauter, « Où en est notre connaissance des églises rupestres d'Éthiopie », Annales d'Éthiopie, vol. 5, , p. 235-292 (DOI 10.3406/ethio.1963.1336)
  • Walter Raunig (dir.) (trad. de l'italien par Henriette Devedeux-Pompei), L'Art en Éthiopie [« Etiopia, storia, arte, cristianesimo »], Paris, Hazan, , 319 p. (ISBN 2-7541-0047-4)

Liens externes

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