Bernard Bonnet

Bernard Bonnet, né le à Grünstadt en Allemagne, est un préfet français.

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Il est le père de la journaliste Anne-Laure Bonnet[1].

Biographie

Carrière

Fils de militaire, il commence sa carrière en travaillant pendant cinq ans comme inspecteur des impôts avant d'entrer à l'ENA dans la promotion Guernica de 1976. Il effectue ensuite une carrière au sein de l’administration centrale de la police au Ministère de l'Intérieur. Il dirige d’abord le cabinet du préfet de Vendée, puis, en 1978, celui du Pas-de-Calais, avant d’être nommé, en 1979, secrétaire général de l’Aude. De janvier 1991 à octobre 1992, il est adjoint à la sécurité pour les préfets de Haute-Corse et de Corse-du-Sud avant d'être nommé préfet des Pyrénées-Orientales en 1993 par Charles Pasqua. Selon Libération son passage dans ce département est controversé, notamment lorsqu'il envoie une lettre à tous les maires les menaçant de supprimer des subventions si les conseils municipaux utilisaient le catalan[2].

Préfet de Corse

Il est nommé préfet de Corse le 9 février 1998 par Jean-Pierre Chevènement, trois jours seulement après l’assassinat de son prédécesseur, Claude Érignac, pour « rétablir l’État de droit ». Il utilise notamment l'article 40 du Code de procédure pénale qui lui permet de dénoncer à la justice tous les actes répréhensibles dont il a connaissance.

Devant l’Assemblée de Corse, le 31 octobre 1998, il répond aux élus nationalistes de Corsica Nazione qui lui demandent avec provocation quand il « compte partir » : « Je partirai quand vos amis cesseront le racket, quand vos amis cesseront d’assassiner dans les fêtes de village, quand vos amis cesseront de déposer des explosifs ».

Affaire des paillotes et condamnation

Après l'« Affaire des paillotes » en avril 1999, Bernard Bonnet et son directeur de cabinet Gérard Pardini sont placés en garde à vue, puis mis en examen et écroués pour « complicité de destruction de biens par incendie en bande organisée ». Il quitte la Corse au bout de 14 mois.

Il est condamné le 15 janvier 2003 pour avoir, en tant que préfet de Corse, ordonné en 1999 de mettre le feu à deux paillotes (« Chez Francis » et « Aria Marina ») construites illégalement sur le domaine public (qui auraient dû être démolies le 4 mai 1995[3]), jugement confirmé par la chambre criminelle de la Cour de cassation le 13 octobre 2004. Condamné à trois ans de prison, dont un an ferme, il a bénéficié d'une mesure de libération conditionnelle qui lui permet d'éviter de retourner en prison, après deux mois de détention provisoire à la prison de la Santé à Paris le 5 mai 1999, sur ordre du juge d'instruction Patrice Camberou.

Le 13 octobre 2004, la Cour de cassation rejette le pourvoi formé par l'ancien préfet de Corse contre sa peine. Il a sollicité de Jacques Chirac, en mars 2005, une grâce présidentielle qui lui a été refusée et il s'est vu déchu de ses décorations.

Retraite

Bernard Bonnet est mis à la retraite d'office en octobre 2005.

Il fait un retour médiatique, dans les émissions C à vous et Ce soir (ou jamais !), le 27 septembre 2011, à l'occasion de la sortie sur France 3 de Mission sacrée.

Bibliographie

Écrites par lui
  • Bernard Bonnet, La formation professionnelle des adultes, L'Harmattan, 1999.
  • Bernard Bonnet, Préfet en Corse, Lafont, 1999.
  • Bernard Bonnet, À vous de juger, Flammarion, 2001.
  • Bernard Bonnet, Le Sang et le Pilori, L'archipel, Belfond, 2005.
  • Bernard Bonnet, Colonna. Les silences du doute, Archipel, 2011.
Autre
  • Marc Duran, Bernard Bonnet, un préfet chez les Catalans, Éditions de la tempête, 2000.

Téléfilm

  • Téléfilm de fiction, 1h 30: Mission sacrée, France 3, 27 septembre 2011.

Références

  1. « Le foot au féminin sur Bein Sports », Paris-Match, (lire en ligne, consulté le )
  2. Libération, 11 mai 1999
  3. tempsreel.nouvelobs.com/societe/20021118.OBS2842/chronologie-de-l-affaire-des-paillotes.html

Liens externes

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