Bernard Barny de Romanet

Bernard Henri Marie Léonard Barny de Romanet[1], né le à Saint-Maurice-de-Satonnay, Saône-et-Loire, et mort le à Étampes, Essonne, est un pilote qui figure parmi les plus glorieux as français de la Première Guerre mondiale.

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Bernard Barny de Romanet

Bernard de Romanet près de son biplan Spad, en 1920.

Naissance
Saint-Maurice-de-Satonnay
Décès
Étampes Essonne
Origine France
Arme Aviation militaire
Grade Lieutenant
Années de service 1913 – 1918
Commandement Escadrille SPA 167
Conflits Première Guerre mondiale
Faits d'armes 18 victoires aériennes homologuées
Distinctions Légion d'honneur (Chevalier),
Médaille militaire,
Croix de Guerre

Biographie

Enfance et éducation

Élève doué et très studieux, il fit ses études à Chalon-sur-Saône, au collège des Minimes, puis chez les Jésuites à Villefranche-sur-Saône (au collège de Mongré que fréquentèrent notamment Pierre Teilhard de Chardin et Antoine de Saint-Exupéry) avant de venir passer, son baccalauréat de philosophie en poche, celui de mathématiques élémentaires au lycée Lamartine de Mâcon.

Première Guerre mondiale

Entré dans l’armée en octobre 1913, il est cavalier au 16e régiment de chasseurs à cheval en 1914 lorsque la guerre éclate ; avec le grade de maréchal des logis, il s’y distingue par sa bravoure. Il est cité à la suite d'un combat au cours duquel, mettant pied à terre, il relève l'un de ses cavaliers blessés. On le voit aussi, se retournant sur sa selle, tuer net un uhlan qui le poursuivait.

Il entre dans l’aviation en juillet 1915. L'aéronautique le passionnait depuis qu'il avait pu assister en 1912 à une exhibition du pilote Marius Lacrouze sur avion Déperdussin. Il effectua un premier vol d’entraînement le 14 décembre 1915 et fut breveté pilote le mois suivant. En juillet 1916, en tant que sous-officier observateur, il fut engagé dans l’aviation d’observation sur le front de la Somme ; au sein de l'escadrille C 51, il y effectua des vols de reconnaissance et de réglage d'artillerie. Mais il voulut s’adonner à la chasse et, devenu officier pilote, il obtint en avril 1917 d’être affecté dans une autre escadrille : l’Escadrille Spa37 (en), formation au sein de laquelle, le 3 mai 1917, au-dessus de Craonne, il remporta sa première victoire aérienne, ce qui lui valut la médaille militaire. Entre mars et octobre 1918, il descendit seize autres appareils ainsi qu’un drachen. Totalisant dix-huit victoires officielles, Bernard Barny de Romanet termina la guerre à la dix-septième place au classement des meilleurs as français de la Grande Guerre. En octobre 1918, il est promu au grade de lieutenant et le commandement de l’escadrille Spa167 lui est confié, escadrille créée à cette date pour devenir la cinquième escadrille du groupe de chasse 12 ; entre le 4 et le 29 octobre, il y remporta ses huit dernières victoires.

Voici le détail de ses dix-huit victoires homologuées :

  1. contre un EA (Craonne) ;
  2. contre un Albatros (Rollot) ;
  3. contre un ballon (Fère-en-Tardenois) ;
  4. contre un Fokker (Villers-Cotterêts) ;
  5. contre un Fokker D.VII (Chouy) ;
  6. contre un DFW C (Laval) ;
  7. contre un EA ;
  8. contre un EA (Mortmed) ;
  9. contre un Fokker ;
  10. contre un biplace (Soissons) ;
  11. contre un Fokker (Saint-Étienne-à-Arnes) ;
  12. contre un biplace (Bignicourt-Laneuville) ;
  13. contre un Fokker (Les Allez-Bois de Voncq) ;
  14. contre un Fokker D.VII (Civry-sur-Aisne) ;
  15. contre un biplace (au sud de Le Chesne) ;
  16. contre un Fokker D.VII (Attigny) ;
  17. contre un biplace (au nord d’Attigny) ;
  18. contre un biplace (au sud du Bois de Loges).

Après-guerre

Inauguration du monument de Romanet au Bourget par le ministre de l'Aéronautique Maurice Bokanowski (1927)

Après la guerre, Bernard de Romanet – dont la famille résidait l’hiver au premier étage de l’Hôtel Senecé, siège de l’Académie de Mâcon – devint pilote d’essai et s’attaqua à plusieurs records. Il entra en juin 1919 chez Breguet comme conseiller commercial puis chez Nieuport comme pilote de compétition. Participant à de nombreuses épreuves, il fut trois fois recordman du monde de vitesse sur avion en 1919 et 1920 (vitesses atteintes : de 268 à 309 kilomètres à l’heure) puis sur hydravion (211 kilomètres à l’heure en avril 1920). Le 9 octobre 1920 notamment, il battit le record de vitesse pure, atteignant la vitesse de 292,62 kilomètres à l’heure à bord d’un SPAD-Herbemont doté d'un moteur Hispano-Suiza de 300 CV de puissance, record de nouveau battu le lendemain par l'aviateur Sadi-Lecointe (296,69 kilomètres à l'heure)[2]. Un peu plus tard, le 28 septembre 1920, il se classa deuxième au classement de la Coupe aéronautique Gordon Bennett organisée à Étampes, sur avion Spad S.XX bis-5, juste derrière Joseph Sadi-Lecointe.

C’est à Étampes-Villesauvage (Essonne), alors qu’il s’entraînait en vue de la Coupe Deutsch de la Meurthe, que Bernard Barny de Romanet se tue le , l’entoilage de son avion, à savoir un appareil modifié de 300 chevaux passé de biplan à monoplan pour être plus rapide, s’étant arraché en vol, provoquant sa chute de quelque 100 mètres d'altitude[3]. Il était âgé de vingt-sept ans.

Bernard Barny de Romanet repose à Mâcon, au cimetière Saint Brice.

Décorations

La tombe de Bernard Barny de Romanet, visible au cimetière Saint Brice de Mâcon.

Bernard Barny de Romanet avait été fait chevalier de la Légion d'honneur. Voici sa citation :

« Officier d'élite, qui a reçu la notification dans la cavalerie au début de la guerre par des reconnaissances "bold", puis dans l'aviation d'observation, et finalement dans l'aviation de poursuite où ses qualités brillantes en tant que pilote, sa fraîcheur, et ses audacieux dans le combat sont toujours cités comme exemples. Il inspire ses patrouilles attaquer les avions ennemis très supérieurs en nombre les mettant au vol et le flamboyant d'entre eux. En outre, récemment il a avalé successivement deux avions allemands, rapportant en conséquence ses 16e et 17e victoires. Médaille militaire pour des exploits de guerre. Six citations. »

Il avait également été décoré de la médaille militaire, le 23 mai 1917 :

« Pilote d'élite, aussi brillant dans l'aviation de poursuite qu'il l'était dans la reconnaissance. A, lors de nombreux combats, et toutes les circonstances, fournit des preuves des qualités militaires les plus élevées. Le 3 mai 1917, il a attaqué, au-dessus de leurs lignes, deux scouts ennemis et a abattu l'un d'entre eux. Déjà cité trois fois dans les ordres. »

Il portait la Croix de guerre avec treize citations.

Notes et références

Bibliographie

Liens externes

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