Benedetto Stay

Benedetto Stay ou Benedetto Staj (en croate Benedikt Stojković) est un religieux catholique, né à Raguse en 1714 et mort le à Rome, fonctionnaire à la Curie romaine et auteur de deux poèmes didactiques en latin consacrés à la philosophie de Descartes et à celle de Newton.

Biographie

La famille Stay est originaire de la ville de Bar, incluse dans l'empire ottoman, qui fait aujourd'hui partie du Montenegro ; Benedetto Stay porte le prénom de son grand-père, qui était peintre à Raguse[1] ; il a deux frères, Christoph (mort à Rome en 1777)[2], dont il publiera un texte, De poesi didascalica dialogus dans le volume III de ses Philosophiæ recentioris versibus traditæ libri X[3] et Franz (1722-1793)[4].

Né dans la république de Raguse, Benedetto Stay passe sa vie active à Rome dans les États pontificaux.

Formé chez les Jésuites à Raguse, où il reçoit une solide culture classique, particulièrement en latin[5], Benedetto Stay publie à l'âge de 30 ans un poème didactique en latin, en 6 livres, consacré au système cartésien, qui attire l'attention sur lui[5] ; le cardinal Silvio Valenti-Gonzaga, secrétaire du pape Benoît XIV, le fait nommer en 1746 à la chaire d’éloquence et d’histoire du collège de La Sapienza à Rome[6],[7]. Avec l'appui de son compatriote Roger Joseph Boscovich, Stay est nommé chanoine de la Confraternité croate de San Girolamo[8] ; le pape Clément XIII lui confie le poste de secrétaire aux lettres latines, puis Clément XIV le nomme responsable de la secrétairerie des lettres latines et des brefs aux princes à la Curie romaine. Il reçoit les titres de chanoine de Sainte-Marie-Majeure, de prélat domestique, et exerce les fonctions de consulteur de l’Index[n 1] et de dataire de la Pénitencerie apostolique.

Il meurt le à Rome[9]. Il est inhumé dans la basilique Sainte-Marie-Majeure[10]. Une rue de Rome (Via Benedetto Stay) porte son nom.

Œuvre

Benedetto Stay est l'auteur de deux poèmes didactiques en latin, l'un sur la philosophie de Descartes, imité de Lucrèce, en 1744 ; l'autre sur celle de Newton[11], publié en 3 volumes de 1755 à 1792, avec des commentaires de Roger Joseph Boscovich[12],[n 2]. Ce livre lui vaut le surnom de « Lucrèce croate »[13].

Il a également prononcé et publié trois discours en latin : sur la mort du pape Clément XII, sur l'élection de son successeur Clément XIII et sur la mort d'Auguste III, roi de Pologne.

Poèmes philosophiques

  • sur le système de Descartes : Philosophiæ versibus traditæ libri VI, Venise, 1744, en 10 249 hexamètres ; édition augmentée (11 229 hexamètres) à Rome en 1747 [14] et à Venise en 1749 ;
  • sur le système de Newton : Philosophiæ recentioris versibus traditæ libri X, cum adnotationibus et supplementis Rog. Boscovich, Rome, Niccolo et Marco Pagliarini, 1755-1792 (tome I, 1755 ; t. II, 1760 ; t. III, 1792 ; 2e édition, 1792.

Discours

  • In funere Friderici Augusti III Poloniæ regis oratio : habita in Quirinali sacello, Rome, Generoso Salomoni, 1764.
  • Oratio in funere Clementis XIII ... habita in basilica Vaticana XVI. Kal. Mart. MDCCLXIX, Rome, Ottavio Puccinelli, 1769.

Notes et références

Notes
  1. Canoniste (personne compétente en droit canon) commis pour donner son avis sur des questions de foi et de discipline ; voir CNTRL, « Consulteur »
  2. La revue française Le Journal des savants, combiné avec les Mémoires de Trevoux donne une recension du second volume paru en 1760, dans ses numéro de mai, p. 413-426 Lire en ligne, et septembre 1761, p. 137-146 Lire en ligne
Références
  1. Francesco Maria Appendini 1802-1803, p. 160-170.
  2. (de) « Stay, Christoph », dans Biographische Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, 1878, p. 275 Lire en ligne sur Wikisource.
  3. (en) Claudia Schindler, « Didactic Poetry as Elitist Poetry: Christopher Stay's De poesi didascalica dialogus in the context of classical and neo-latin didactic discourse », dans Neo-Latin and the Vernaculars: Bilingual Interactions in the Early Modern Period, Brill, 2018, p. 232-250 Lire en ligne.
  4. (de) « Stay, Franz », dans Biographische Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, 1878, p. 275 Lire en ligne sur Wikisource
  5. Biographische Lexikon des Kaiserthums Oesterreich 1878, p. 273-275.
  6. Encyclopédie Treccani.
  7. Yasmin Annabel Haskell 2003, p. 179.
  8. Yasmin Annabel Haskell 2003, p. 179 note 3.
  9. Giovanni de Bizzarro, In morte di Benedetto Stay insigne filosofo e poeta ode libera, Venise, Stampe Cominottiane, 1802, 8 p. Lire en ligne.
  10. (it) Oreste Raggi, « Benedetto Stay », dans Monumenti sepolcrali eretti in Roma agli uomini celebri per, Rome, 1841, vol. 1, n° XXXIII, p. 221-225 Lire en ligne.
  11. Ildefonso Tacconi 1934.
  12. Salvo D'Agostino 1989.
  13. (en) Darko Zubrinic, « Benedikt Stay-Stojković », sur Croatian humanists, ecumenists, latinists, and encyclopaedists, .
  14. Lire en ligne

Bibliographie

  • (it) Esercizio accademico sulla morte di Monsig. Benedetto Stay insigne filosofo e poeta, Raguse, Antonio Martecchini, 1802 Lire en ligne.
  • (it) Francesco Maria Appendini, Notizie istorico-critiche sulla sntichità, storia, e letteratura de' Ragusei, Raguse, 1802-1803, vol. 2, p. 160-170 Lire en ligne.
  • (de) « Stay, Benedict », dans Biographische Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, 1878, p. 273-275 lire en ligne sur Wikisource.
  • « Benedetto Stay », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Administration du grand dictionnaire universel, 15 vol., 1863-1890 [détail des éditions].
  • (it) Ildefonso Tacconi, « I poemi filosofici latini di Benedetto Stay, il Lucrezio ragusino » dans Per la Dalmazia con amore e angoscia. Tutti gli scritti editi e inediti di Ildebrando Tacconi, Udine, Del Bianco, 1934, p. 331-372.
  • (en) Salvo D'Agostino, « From Boskovic's notes on the work of Benedict Stay: a criticism of one of Newton's alleged proofs of absolute motion » dans Memorie della Società Astronomia Italiana, vol. 60, 1989, p. 759-769 Lire en ligne.
  • (it) « Stay, Benedetto », sur Encyclopédie Treccani.
  • (en) Yasmin Annabel Haskell, Loyola's bees : ideology and industry in Jesuit Latin didactic poetry, Oxford, Oxford University Press, 2003, p. 178-180 Lire en ligne.

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