Benedetto Averani

Benedetto Averani né à Florence le et mort à Pise le est un philologue italien du XVIIIe siècle.

Biographie

Né à Florence, le , d’une honnête et ancienne famille, montra dès sa tendre jeunesse la plus grande inclination pour l’étude. Au lieu de partager les amusements des jeunes gens de son âge, il lisait continuellement l’Arioste et le Tasse, ou étudiait seul et sans maître l’arithmétique. Envoyé à l’école des jésuites, il y fit des progrès surprenants. Ses compositions, tant en prose qu’en vers, étaient des modèles que son professeur donnait à imiter aux autres élèves. A peine avait-il fini sa rhétorique, qu’un dominicain l’engagea à faire un poème en l’honneur de St. Thomas d’Aquin. L’ouvrage fut composé en deux jours, quoiqu’il fût de plus de trois cents vers. L’auteur y expliquait, avec une clarté surprenante, les mystères les plus secrets de la théologie. En philosophie, il ne se contenta point des leçons qu’on lui donnait ; il voulut recourir aux sources mêmes, c’est-à-dire aux ouvrages d’Aristote et de Platon ; la doctrine de ce dernier eut pour lui un attrait particulier, et devint dans la suite le sujet favori de ses méditations ; il voulut avoir aussi des connaissances en géométrie, en astronomie, et dans toutes les parties des mathématiques ; il les apprit sans maître et par la seule force de son génie. Il étudiait de même la jurisprudence à Pise, où il fut ensuite reçu docteur, lorsque le cardinal Léopold de Toscane, grand protecteur des lettres, ayant apprécié son mérite, l’engagea à ne pas négliger les études purement littéraires, parce qu’il lui destinait une chaire de belles-lettres dans cette université. Ce fut alors qu’Averani apprit le grec, également sans maître. Au bout de six mois, il fut en état de l’enseigner ; et nommé, en 1676, professeur de littérature grecque, il expliqua l’Anthologie, Euripide et même Thucydide. Il passa ensuite à la chaire d’humanités, et donna sur Tite-Live, Cicéron et Virgile, des leçons qui ont été imprimées. Il mourut à Pise, le , et fut enterré solennellement dans le Campo Santo. Son buste fut placé sur son tombeau, où l’on grava une longue inscription contenant l’éloge de son savoir, des services qu’il avait rendus aux sciences et de ses vertus. Il était membre de l’académie des Apatisti de Florence et de celle de la Crusca. Il fut aussi de celle des Arcades, dès le commencement de son institution, et y prit le nom de Corileo Nassio. Il était doué d’un esprit étendu et d’une mémoire prodigieuse. Quoiqu’il n’eût point fait d’extraits des auteurs qu’il avait lus, il les citait de mémoire dans ses discours, ou trouvait avec une extrême facilité dans les auteurs mêmes les passages dont il avait besoin. Il cultivait aussi la poésie latine et italienne, et improvisait facilement dans ces deux langues. Il s’était formé, de tous les systèmes anciens de philosophie morale, un système particulier qui approchait du stoïcisme. Naturellement taciturne et ennemi des discours inutiles, il n’avait cependant rien de rude dans les manières, il savait jouir d’une conversation intéressante, et aimait à rendre les soins qu’il recevait de l’amitié.

Œuvres

  • Dissertationes habitæ in Pisana academia, in quibus græcæ, latinæque eloquentiæ principes explicantur et illustrantur, etc. ; accesserunt ejusdem Orationes et Carmina omnia iterum edita, etc., Florence, 1716 et 1717, 3 vol. in-fol.
  • Dieci lezioni composte sopra il quarto sonetto della prima parte del Canzoniere del Petrarca, Ravenne, 1707, in-4° ;
  • sept Leçons dans le vol 3e volumes de la seconde partie des Prose fiorentine, et quatre autres dans le 4e volume, sur différents sujets, tels que la théologie des païens, la doctrine de Platon, les antiquités, etc.
  • plusieurs compositions en vers et en prose, restées manuscrites ou publiées dans divers recueils.

Voir aussi

Bibliographie

  • « Benedetto Averani », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]

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