Barrages du Maroc

Les grands barrages du Maroc en fonctionnement sont en 2011, selon le gouvernement marocain, au nombre de 148 et offrent une capacité totale d'environ 17,2 milliards de m3[1]. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dénombrait quant à elle, en 2005, 104 grands barrages d'une capacité totale de 16,904 milliards de m3, ainsi que 17 petits et moyens barrages et 67 barrages ou lacs collinaires, d'une capacité totale de 9,9 millions de m3[2].

Le barrage Youssef Ibn Tachfin dans la province de Tiznit.

Histoire

Depuis 1920, les autorités coloniales françaises, soucieuses des efforts de la Première Guerre mondiale, trouvaient dans le Maroc un grand réservoir compensateur des déficits en matière de production agricole.

Dans le cadre de la campagne du Maroc, la France a occupé les grandes plaines marocaines susceptibles de fournir les produits agricoles, tâche prise en charge par les colons encouragés par la propagande. Les régions occupées présentaient tous les avantages d'une agriculture prometteuse pour les investisseurs coloniaux. Le Maroc, avec ses potentialités hydrologiques et la fertilité de ses terres, manquait d'infrastructures adéquates pour assurer l'irrigation des plaines marocaines, notamment la plaine de Tadla, la plaine d'Abda Doukala, de la Chaouia et celle des plaines atlantiques considérées comme zones faisant partie du Maroc utile.

[réf. nécessaire]

L'introduction des aménagements modernes a débuté avec la réalisation des premiers grands barrages réservoirs dont l'objectif est de fournir de l'eau potable, de l'eau pour l'irrigation et de produire de l'électricité.

À partir des années 1950, les gouvernements successifs mettent en place une politique de construction et d'édification de barrages. Mais la véritable révolution est menée pendant le règne du roi Hassan II (1961-1999)[3]. Notamment avec l'objectif, annoncé en 1974 mais déterminé dès la fin des années 1960[4], d'atteindre le million d'hectares irrigués d'ici la fin du siècle[5],[6]. Cette politique est visible dès le plan quinquennal 1968-1972, dans lequel les investissements publics liés à l'irrigation représentent 41 % (2,088 milliards de dirhams) de l'enveloppe budgétaire prévisionnelle ; jusqu'à 400 millions de dirhams par an sont consacrés à la construction de barrages[4].

La construction de grands ouvrages est largement préférée ; le soutien apporté à la petite et moyenne hydraulique y est bien inférieur[4]. L'eau est essentiellement destinée à l’agriculture : dans les années 2010, la superficie agricole irriguée avoisine 550 000 hectares ; les barrages alimentent également en eau villes et usines[5].

Liens externes

Voir aussi

Notes et références

  1. « Les grands barrages du royaume (introduction) », sur www.water.gov.ma (consulté le )
  2. « Fiche Aquastat », sur fao.org, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, (consulté le )
  3. « 128 grands barrages au Maroc, 1.5 million d'hectares irrigués et un plan d'économie d'eau », sur lavieeco.com, (consulté le )
  4. Jean-Jacques Pérennès (préf. Jacques Bethemont), L'eau et les hommes au Maghreb. Contribution à une politique de l'eau en Méditerranée, Paris, Éditions Karthala, coll. « Hommes et sociétés », , 646 p. (ISBN 2-86537-357-6), p.  170-172
  5. Georges Mutin, L'eau dans le monde arabe : menaces, enjeux, conflits, Éditions Ellipses, coll. « Carrefours », , 2e éd., 176 p. (ISBN 978-2-7298-6525-2), p. 119
  6. A Benhadi, « La politique Marocaine des barrages », Annuaire de l'Afrique du Nord, Paris, Centre national de la recherche scientifique ; Centre de recherches et d'études sur les sociétés méditerranéenes (CRESM), vol. 1, , p.  275 (lire en ligne)
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