Barrage de Kossou

Le barrage de Kossou se situe dans la circonscription de Yamoussoukro, à une quarantaine de kilomètres de la ville, au centre de la Côte d'Ivoire.

Carte de Côte d'Ivoire avec le lac de Kossou sur le Bandama.

Caractéristiques

Sur le Bandama Blanc, la retenue de 30 milliards de m3 d'eau forme un lac de 150 kilomètres de long, recouvrant 1 700 kilomètres carrés de terre.

Il permet :

  • pour l'agriculture, l'irrigation de 50 000 hectares de terre ;
  • pour la pêche, 20 000 tonnes de poisson par an ;
  • une production d'électricité de 535 millions de kilowattheures.

La construction du barrage a entraîné le déplacement de plus de 75 000 habitants[1].

Le barrage de Kossou est le troisième de Côte d'Ivoire. Sa construction a débuté en 1969. Kossou, par la création en pays Baoulé d'un plan d'eau aussi étendu que le lac Léman, a modifié bien des choses. Plusieurs dizaines de milliers de paysans ont dû accepter d'abandonner leurs villages et leurs habitudes, de se regrouper et de pratiquer d'autres cultures ; certains sont devenus pêcheurs.

Déroulement des travaux

Afin de loger ses travailleurs pendant la durée du chantier, l'entreprise construisit un village. Le barrage terminé, les hommes partirent et le village devint désert. Félix Houphouët-Boigny raconte :

"Lorsque nous avons décidé la construction du barrage de Kossou, j'ai appelé Aoussou Koffi. Sa famille, arrivée dans la région avec les compagnons de Boigny N'Dri, s'est installée à une vingtaine de kilomètres de Yamoussoukro ; il est mon cousin. C'est lui que j'ai affecté à la direction de la nouvelle Autorité pour la Vallée du Bandama (AVB) parce que je savais qu'il allait devoir affronter un problème très délicat : celui de l'immersion des tombes. Lorsqu'il fallut aborder avec les villageois baoulés la question des tombes de leurs ancêtres qui allaient disparaître sous les eaux, nous rencontrâmes l'hostilité de tous."

"Je les comprenais : les Baoulés ont le culte des morts, et il faut être Baoulé pour ressentir la peine immense causée par l'idée de ne plus pouvoir voir les tombes de leurs parents. Mais je leur ai dit que la Reine Pokou a dû sacrifier son unique enfant dans les flots du fleuve Comoé pour obtenir le passage des Baoulés. Et je leur ai dit qu'on leur demandait aujourd'hui de sacrifier les tombes de leurs aïeux."

Ils se sont retirés, et en revenant, ont dit : "Nous ne ferons pas moins que la Reine". Deux cents villages ont été immergés.

Achèvement

En 1978, soit neuf ans après le début de sa construction, le rendement de la centrale hydro-électrique n'est pas aussi élevé que prévu ; un prélèvement intensif d'eau pour le complexe sucrier de Ferkessédougou en est responsable.

Une partie des villages reconstruits sont appelés villages AVB ; il s'agit entre autres de Kossou, Bocabo, Angossé, Attrénou, Kongouanou et Suibonou. Trois mille six cents anciens paysans, en général baoulés, sont devenus pêcheurs. Leur production en 1978 s'est élevée à 10 000 tonnes.

En 2010, une navette nautique est mise en place entre les deux rives du lac, de Bouaflé à Sakassou[2].

Année Niveau du lac (en mètres)
1973 188
1975 189
1977 186,5

Critiques

Le barrage, en ralentissant le débit du fleuve Bandama, a contribué à l'aggravation de l'érosion[3] des villages côtiers par la mer comme notamment celui de Lahou-Kpanda


Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • AG. Coche, Développement de la pêche dans le lac de Kossou (Côte d'Ivoire). Résultats et recommandations,

Notes et références

  1. Bogumil Terminski, Development-Induced Displacement and Resettlement: Theoretical Frameworks and Current Challenges, Geneva, 2013.
  2. https://www.defense.gouv.fr/ema/operations_exterieures/cote_d_ivoire/breves/04_05_10_rci_licorne_reunit_le_peuple_ayaou
  3. « Émission Un jour dans le Monde », sur www.franceinter.fr,
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