Barrage de Chancy-Pougny

Le barrage de Chancy-Pougny est un barrage hydro-électrique franco-suisse sur le Rhône.

Situé à cheval sur la frontière entre la commune d'Avully (et non de Chancy comme son nom pourrait le faire penser), dans le canton de Genève et la commune de Challex (et non de Pougny) dans le département de l'Ain, il est exploité par la Société des Forces Motrices de Chancy-Pougny (SFMCP) dont sont actionnaires les Services industriels de Genève et la compagnie nationale du Rhône.

Historique

Une convention a été passée entre les États français et suisse le rendant possible l’utilisation de la puissance hydraulique du Rhône dans ce secteur[1]. Une concession a été délivrée la même année à la Banque suisse des chemins de fer de Bâle. Cette concession est transmise à la Société des Forces Motrices de Chancy-Pougny et entre en vigueur le pour une durée de 80 ans. L’énergie produite est partagée entre la Suisse pour 64,6 % et la France pour 35,4 %.

L’objectif initial est d’approvisionner les usines métallurgiques française du Creusot[2].

L’usine est construite de 1919 à 1925, avec le remaniement du vallon de Courchefatte (le nant de Courchefatte rejoint le Rhône à l’aval du barrage, rive gauche) et le relèvement du niveau du Rhône jusqu’à La Plaine. Le bâtiment des machines est d’inspiration néo-classique (comme d’autres construits durant l’entre-deux-guerres), sa structure est en béton, béton-armé, et charpente métallique couverte de tuiles. L’usine est équipée de cinq turbines Francis chacune d’un débit de 100 m3/s. Le barrage est doté de quatre vannes de type Stoney d’une capacité d’évacuation de 600 m3/s. Une « cité des employés » est construite à proximité, ainsi qu’un château d'eau pour le refroidissement des turbines (réalisé par Robert Maillart)[3].

Genève reçoit de l’électricité produite par cette usine dès 1958[2]. Les Services industriels de Genève reprennent en 1965 la totalité de l’énergie produite.

En 1997, une demande de prolongation de la concession est déposée. Une modernisation est alors prévue, avec une augmentation du débit utilisable de 520 à 620 m3/s. Cependant la « Fédération suisse de pêche » et la « Fédération genevoise des sociétés de pêche » s’opposent à ce projet. La concession est prolongée pour trois ans puis l’exploitation est tolérée jusqu’à la prise d’une décision en 2003 accordant une nouvelle concession pour une durée de 60 ans à partir du [4].

La production annuelle moyenne en 2003 est de 210 GWh, les cinq turbines ayant une puissance totale de 38 MW[4].

Des travaux de rénovation débutent en 2004. Quatre turbines sont remplacées par des turbines Kaplan, la dernière turbine Francis fonctionnant encore de manière satisfaisante[3].

En 2015, l’usine reçoit la certification naturemade star[2].

Caractéristiques

La différence de niveau de l'eau est d’environ 11 m. Le barrage est long de 115 m et haut de 29 m[5].

L’énergie électrique est produite avec une turbine Francis et quatre turbines Kaplan, pour un total de 230 GWh, soit 8,3% de la consommation du canton de Genève[2].

Notes et références

  1. « Convention avec la France pour l'aménagement de la puissance hydraulique du Rhône entre l'usine projetée de La Plaine et un point à déterminer en amont du pont de Pougny-Chancy », Recueil systématique, sur admin.ch, Confédération suisse, 1913-1915 (consulté le ).
  2. « Le barrage de Chancy-Pougny », Sites et patrimoine, sur sig-ge.ch, Services industriels de Genève (consulté le ).
  3. « Une cathédrale électrique sur le Rhône », sur journeesdupatrimoine.ch, (consulté le ).
  4. [PDF]Concession suisse de 2003 et lettre à la Fédération genevoise des sociétés de pêche, sur fgsp.ch.
  5. Isabelle Harvard et Bruno Decrock, « Barrage-usine hydroélectrique de Chancy-Pougny », sur patrimoine.rhonealpes.fr, Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel, (consulté le ).

Voir aussi

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