Barberousse (film, 1965)

Barberousse (赤ひげ, Akahige), parfois intitulé Barbe rouge, est un film japonais de 1965 réalisé par Akira Kurosawa sur la relation entre un médecin de dispensaire et son nouvel assistant.

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Barberousse
Titre original 赤ひげ
Akahige
Réalisation Akira Kurosawa
Scénario Masato Ide
Ryūzō Kikushima
Akira Kurosawa
Hideo Oguni
Acteurs principaux
Sociétés de production Tōhō
Kurosawa Productions
Pays d’origine Japon
Genre Drame
Durée 185 minutes
Sortie 1965


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

L'histoire se passe à Koishikawa, quartier d'Edo, au dispensaire pour indigents et centre de formation de Koishikawa Yojosho (en), au XIXe siècle, soit environ un siècle après la fondation de cet établissement public, qui eut lieu en 1722. Le jeune docteur Noboru Yasumoto (Yūzō Kayama), a étudié dans une école de médecine hollandaise à Nagasaki, grâce à une recommandation du médecin du shogun, ami de son père. De retour, et à la demande de son père, il visite le dispensaire dirigé par le docteur Kyojō Niide (Toshirō Mifune), surnommé Barberousse (赤ひげ, Akahige), à cause de sa barbe vaguement roussâtre. Le docteur Niide est décrit par un de ses assistants comme un homme très strict, plus sévère encore avec ses assistants qu'avec ses patients. La visite s'avère en fait être une affectation, bien loin des espérances de Yasumoto qui ne comprend ce qui lui arrive alors qu'il se voyait déjà devenir médecin du shogunat[1]. De plus, le directeur ne semble avoir d'intérêt que pour les livres de médecine de Yasumoto. Yasumoto décide alors de se rebeller en refusant de travailler et en bravant tous les interdits, dans l'espoir d'être renvoyé.

À travers les cas de malades qui sont autant de victimes de la misère sociale et humaine, et qui vont fortement le marquer, le médecin fraîchement diplômé va découvrir progressivement la véritable nature de Barberousse, un homme plein de compassion et totalement dévoué à ses patients, pour qui la lutte contre la misère et l'ignorance est l'arme la plus efficace pour combattre les maladies. Commence alors pour Yasumoto une profonde remise en question sur ses aspirations et sa responsabilité de médecin.

Fiche technique

Distribution

Par ordre d'apparition :

  • Yūzō Kayama : Dr Noboru Yasumoto (保本 登, Yasumoto Noboru), le nouveau médecin interne
  • Tatsuyoshi Ehara (ja) : Dr Genzo Tsugawa (津川 玄三, Tsugawa Genzo), le médecin interne remplacé
  • Bokuzen Hidari : premier patient
  • Tsutomu Yamazaki : Sahachi (佐八), le réparateur de roues
  • Toshirō Mifune : Dr Kyojō Niide (新出 去定, Niide Kyojō), aussi appelé Barberousse (Akahige)
  • Reiko Dan (en) : Osugi (お杉), la garde malade privée
  • Kyōko Kagawa : la "mante religieuse", une femme internée qui tue les hommes après les avoir séduits
  • Yoshio Tsuchiya : Dr Handayu Mori (森 半太夫, Mori Handayu), médecin interne
  • Yōko Naitō (ja) : Masae Amano, la sœur cadette, fille du Dr Amano
  • Kamatari Fujiwara : Makie Rokusuke, le vieux mourant
  • Akemi Negishi : Okuni (おくに), fille de Rokusuke
  • Eijirō Tōno : Goheiji, le gérant des logements
  • Kōji Mitsui : Heikichi, un locataire voisin de Sahachi
  • Miyuki Kuwano (ja) : Onaka (おなか), la femme de Sahachi
  • Chiba Nobuo : le seigneur Ichi Mamoru Matsudaira
  • Takashi Shimura : Tokubei Izumiya, un riche malade
  • Haruko Sugimura : Kin, la patronne du bordel
  • Terumi Niki : Otoyo (おとよ), la jeune fille du bordel
  • Kinuyo Tanaka : Madame Yasumoto, la mère de Noboru
  • Yoshitaka Zushi : Choji (長次), Chobo, aussi appelé petit-rat, le petit voleur
  • Kin Sugai : mère de Chobo
  • Chishū Ryū : Dr Yasumoto, médecin de quartier, père de Noboru
  • Ken Mitsuda : Dr Genpaku Amano, médecin personnel du shogun
  • Yōko Fujiyama (ja) : Chigusa Amano, la sœur aînée, fille du Dr Amano

Autour du film

  • C'est une adaptation à l'écran du roman [Le dispensaire de] Barberousse publié sous la forme de plusieurs nouvelles en 1958 par Shūgorō Yamamoto. Kurosawa y ajoute une des intrigues du roman Humiliés et offensés de Fiodor Dostoïevski : Otoyo, la jeune fille sauvée d'une maison close (Terumi Niki) dans le film)[réf. nécessaire]. Ce film considère la question de l'injustice sociale et parcourt deux des sujets favoris de Kurosawa : l'humanisme existentiel et l'existentialisme.
  • Yamamoto, au fil des ans, devient « l’écrivain de prédilection du cinéaste » Akira Kurosawa, inspirant à ce dernier non moins de trois films. Le roman Barberousse est généralement considéré comme sa création la plus achevée. L’écrivain dira cependant que le long-métrage est meilleur que le livre[5].
  • Barberousse est le dernier des seize films pour lesquels Akira Kurosawa a travaillé avec Toshirō Mifune. Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer la rupture entre le réalisateur et son acteur fétiche. Des désaccords seraient apparus lors du tournage sur l'interprétation de Barberousse, Kurosawa souhaitant donner l'image d'un médecin-sage, tandis que Mifune propose un personnage plus dans l'action, parfois violent. Des problèmes financiers concernant Mifune et sa société de production, liés à l'impossibilité pour l'acteur de se consacrer à d'autres projets durant les deux ans de tournage (puisqu'il est obligé de garder sa barbe pour le rôle de Barberousse), seraient également à l'origine de tensions entre les deux hommes[réf. nécessaire].
  • Barberousse est le dernier film de Kurosawa en noir et blanc, et le tournage, le plus long jamais effectué par le réalisateur (une année après 5 mois de pré-production)[réf. nécessaire].
  • Barberousse devient le plus grand succès de l'année 1965 au Japon et remporte le trophée du meilleur film de Kinema Junpō, le troisième et dernier pour Kurosawa.

Récompenses et distinctions

Notes et références

  1. https://www.mcjp.fr/fr/agenda/barberousse
  2. (ja) Barberousse sur la Japanese Movie Database
  3. (it) « Akahige », sur asac.labiennale.org, Mostra de Venise (consulté le )
  4. « Les films japonais sortis en France en salle » (version du 22 octobre 2020 sur l'Internet Archive), sur www.denkikan.fr
  5. https://aventdudomainepublic.ca/2017/12/27/shugoro_yamamoto/
  6. (it) « Biennale di Venezia - Premi 1965 », sur asac.labiennale.org, Mostra de Venise (consulté le )
  7. « Barberousse - prix OCIC Venise 1965 », sur www.signis.net (consulté le )

Liens externes

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