Barbara Ogier

Barbara Ogier, baptisée le à Anvers et décédée dans la même ville le , est une dramaturge de la chambre de rhétorique De Olijftak[1]. Sa devise était Deugd voeght yder (« La vertu est de mise »)[2].

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Barbara Ogier
Frontispice du Verwellecominghe de Barbara Ogiers, poème de circonstance, en l'honneur de Maximilien-Emmanuel de Bavière à l’occasion de sa visite à Anvers
Naissance baptisée le
Anvers
 Pays-Bas espagnols
Décès
Anvers
 Pays-Bas autrichiens
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture néerlandais
Mouvement Baroque
Genres

Biographie

Elle est la fille de Maria Schoenmaeckers et Guillielmus Ogier, dramaturge et, depuis 1660, aussi facteur (auteur principal) de la chambre de rhétorique De Olijftak (la Branche d’olivier)[3].

Le , elle se marie avec le sculpteur Guillielmus Kerrickx, qui deviendra « prince » de l’Olijftak en 1692[1],[4] ; de leurs enfants, leur fils Willem Ignatius, né le [5], deviendra également sculpteur, ainsi que peintre et architecte, et facteur de la chambre en 1700. Comme sa mère et son grand-père, il écrivit des pièces[6].

Dans l’introduction de Dood van Achilles (La Mort d’Achille), de 1680, pièce représentée avant la farce de son père, jouée le même jour[7], Ogier souligne que les femmes ont leur propre vue sur l’histoire, même sur une matière comme le siège de Troie, et, dans ce cas-ci non sans raison, car le motif de la guerre de Troie était, en effet, l'enlèvement d'une femme, Hélène. Cette pièce était dédiée à Isabelle de Condé, l’épouse d’un conseiller anversois[2].

De Olijftak ayant reconnu le talent d’Ogier, celle-ci put représenter la chambre lors du concours à Bruges en 1700[8] et à l’occasion de grandes festivités telles que la visite du nouveau gouverneur général des Pays-Bas espagnols, Maximilien-Emmanuel de Bavière, à Anvers en 1693.

À cette dernière occasion, elle écrivit, en deux jours, une courte pièce dans laquelle les personnages allégoriques et mythologiques ne font non seulement l’éloge de l’électeur, mais accentuent également le triste état économique d'Anvers après la fermeture de l’embouchure de l'Escaut[9]. En 360 lignes de vers apparaissent les figures allégoriques de la Vierge d’Anvers, d’Apollon, de la Peinture accompagnée de trois élèves et de la Sculpture avec deux élèves. Le décor pour la pièce avait été fait par le peintre Godefridus Maes, alors que la pièce même fut publiée par Godgaf Verhulst, illustrée d’une gravure de Gaspar Bouttats[10].

Œuvre

Remarques générales

Comme elles avaient accès à la vie publique dans une moindre mesure que les hommes, il était plus difficile pour les femmes de faire imprimer leurs œuvres. Certains cénacles étaient presque entièrement réservés aux hommes, comme les chambres de rhétorique, sociétés auxquelles les femmes ne pouvaient s’affilier.

Barbara Ogier a été une exception à plusieurs égards, car la plupart des écrivaines des Pays-Bas méridionaux étaient des religieuses ou des béguines qui menaient une vie religieuse dans un monastère ou au sein d’une communauté de femmes.

Toutefois, les trois tragédies qu’elle a écrites ne sont jamais sorties de la presse, et n’ont été transmises qu’en partie. Les poèmes qu'on connaît d’elle, sont repris dans des anthologies de la chambre De Olijftak.

Appréciation

Parmi ceux qui tenaient Barbara Ogier en haute estime de son vivant figure son collègue rhétoricien Joseph Lamorlet, qui, dans son Ontwaekte Poesie et par le biais de la voix d’Apollon, l’a qualifiée de Sappho écrivant des vers sans pareille[11].

En 1724, dans son Parnas, of de zang-godinnen van een schilder, Willem van Swaanenburg publie un poème funèbre en mémoire de Barbara Ogier[12].

D’après Jan Frans Willems, la qualité de sa poésie serait égale et peut-être supérieure à celle de son père, Willem[13].

Elle-même se faisait excuser des défauts de son style dans les vers suivants :

Vers en néerlandais Traduction libre en français :
Is myn Rymkonst vol ghebreken ?
Tis door kortheydt van den tydt :
'K wacht van Konstenaers gheen strydt.
Wie sal vrouwen teghenspreken ?
Ma poésie, serait-elle pleine de défauts ?
Le manque de temps en est la cause :
Je ne crains pas la critique des artistes.
Qui oserait contredire une femme [14]?

Œuvres

Notes et références

Sources

Annexes

Bibliographie

  • (nl) Keersmaekers, A., 1639. De jonge losbol Guilliam Ogier brengt nieuw leven op het Antwerpse toneel. Komedie en rederijkers in zeventiende-eeuws Antwerpen, dans : Rob Erenstein (réd.), Een theatergeschiedenis der Nederlanden. Tien eeuwen drama en theater in Nederland en Vlaanderen, Amsterdam, Amsterdam University Press, 1996, p.  212-217 ;
  • (nl) Prims, Floris, De dichteres Barbara Ogier, dans : Bijdragen tot de geschiedenis bijzonderlijk van het oud hertogdom Brabant 32, 1949, p.  30-42 ;
  • (nl) Vaeck, Marc van & Verhoeven, Nicole, Barbara Ogier, Een rederijkersdochter om mee te pronken, dans : R. Schenkeveld-van der Dusse, Met en zonder lauwerkrans. Schrijvende vrouwen uit de vroegmoderne tijd 1550-1850: van Anna Bijns tot Elise van Calcar, Amsterdam, Amsterdam University Press, 1997, p.  391-395.

Lien externe

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