Baptistère de Portbail

Le baptistère de Portbail est un baptistère paléochrétien du IVe ou Ve siècle dont les vestiges se dressent sur la commune déléguée de Portbail au sein de la commune nouvelle de Port-Bail-sur-Mer dans le département de la Manche en région Normandie.

Le baptistère et son terrain sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du [1].

Localisation

Les vestiges du baptistère sont situés au lieu-dit du clos Michel, non loin du collège André-Miclot, sur le terre-plein en arrière de la mairie de Portbail, dans le département français de la Manche.

Historique

L'église Notre-Dame située à proximité.
Vue de la structure protégeant le baptistère.

Auprès de ce baptistère, il existait un fanum dont les vestiges des fondations ont été découverts en 1999 lors de fouilles supervisées par François Delahaye.

Cet ensemble a laissé place dans la seconde moitié du VIIe siècle[2] à un cimetière où furent découverts de nombreux sarcophages en calcaire et au milieu de celui-ci une chapelle funéraire sous le vocable de saint Michel, le « peseur d'âmes ». La chapelle est détruite après 1697 et le cimetière est définitivement fermé en 1910. On a également construit sur les vestiges du baptistère une poudrière.

Les vestiges de ce baptistère paléochrétien ont été découverts en 1956[3] lors de travaux pour l'école primaire. Des fouilles récentes ont mis au jour l'existence d'une villa gallo-romaine avec les traces de son atrium.

Cette découverte soulève une question : comment expliquer la présence d'un baptistère à Portbail. On sait que ce type de bâtiment est généralement construit près d'une église-cathédrale, car le baptême, des adultes à l'époque, relevait de l'évêque. Deux hypothèses sont avancées. L'une par François Fichet de Clairfontaine qui suggère que l'évêque de Coutances avait ici une résidence, sachant qu'il n'y avait pas d'évêque à Portbail ; l'autre avancée par Julien Deshayes, que nous serions en présence d'un baptistère monastique dans l'hypothèse où il aurait existé ici une abbaye datant d'avant les invasions scandinaves et réactivée après celles-ci. Dans la donation de Richard III à son épouse en 1026, il est employé le terme d'abbatia, faisant partie du domaine ducal et donné en dot à Adèle de France. Des fouilles pratiquées à Meysse et à Roanne ont mis au jour deux baptistères hors d'une cité épiscopale[4].

Description

Il ne subsiste du baptistère que la partie basse des murs extérieurs, la piscine baptismale et les canalisations d'adduction et d'évacuation d'eau. L'édifice est de plan hexagonal[5], dont la longueur des murs varie à l'extérieur de 4,80 mètres à 5,20 mètres et dont l'entrée est encadrée de deux absidioles. La piscine, hexagonale également, est quant à elle profonde de 60 centimètres et la longueur de ses côtés varie à l'extérieur de 1,20 mètre à 1,50 mètre. Elle était recouverte de dalles de schiste bleu, provenant de la région.

C'est le seul baptistère de forme hexagonale daté du Ve siècle, trouvé, à ce jour, au nord de la Loire[6].

Une structure de murs en pierre sur lesquels repose une charpente réalisée en 1977 par les Beaux-Arts protège l'édifice.

Notes et références

  1. « Vestiges du baptistère », notice no PA00110547, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Georges Bernage, « Portbail et son terroir », Vikland, la revue du Cotentin, no 1, avril-mai-juin 2012, p. 17 (ISSN 0224-7992)
  3. Georges Bernage, p. 20.
  4. Georges Bernage, p. 21.
  5. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 38.
  6. Louis Malle, Les sources du baptême : Découvrir les baptistères et les fonts baptismaux, Éditions de l'Atelier, coll. « Vivre, croire, célébrer », , 111 p. (ISBN 978-2-7082-3090-3, lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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