Bandits corses

L' expression "bandits corses" désigne les bandes de hors la loi ou de malfaiteurs ayant agi en Corse au XIXe siècle et au début du XXe siècle[1].

Reddition du bandit Antoine Bellacoscia en 1883.
Un bandit corse.

Historique


Après l'effondrement de l'Empire de Napoleon Ier les troubles du Fiumorbo vont être l'origine de passages au maquis de bandes armées. Durant plus d'un siècle on va trouver des bandits d'honneur, souvent isolés, à la moralité à peu près respectable mais aussi des bandits "percepteurs", petits groupes parfois sanguinaires, qui extorquent des fonds aux notables, prêtres, entrepreneurs.

La guerre de 14-18 va réveiller cette coutume alors en voie d'extinction, des déserteurs passent au maquis et jouent eux aussi les percepteurs.

Jean-Baptiste Marcaggi rappelle qu'en 1931 une opération militaire d'envergure est menée par le gouvernement. Elle a pour but de mettre fin aux agissements de ces bandits car de nombreuses célébrités en mal d'aventure visitent volontiers la Corse, alors appelée le "Palais vert" ; on utilise des automitrailleuses, des tanks, des chiens militaires, et même des avions de chasse[2]... Surtout les gendarmes mobiles ne respectent pas les règles du code, enferment sans motifs femmes et enfants ou les déportent. Cette action d'envergure répond en partie aux critiques de la presse fasciste italienne qui se gausse de l'impuissance de la République. Globalement l'opération est un succès.

Le crime d'honneur

La notion de crime d'honneur est indissociable de celle de bandit corse. Il s'agit d'un homicide perpétré pour réparer une offense faite à l'honneur d'un individu ou de sa famille. Ce système est profondément ancré dans la société corse du XIXe siècle. Il prend de nombreuses et diverses formes et s'appuie sur des motifs très variables quant à leur valeur. La police, les préfets et les parlementaires apparentent le crime d'honneur au « droit coutumier des peuples barbares [3] » et l'administration française s'acharne à tenter de l'éradiquer. Napoléon III tente même d'interdire le port d'armes. Pendant longtemps l'ampleur de cette activité criminelle est davantage portée par la légende, mais les statistiques criminelles établies plus récemment corroborent l'existence réelle de ces homicides[3].

La vendetta, homicides successifs entre deux ou plusieurs familles ou clans, constitue une surenchère au crime d'honneur[3].

Le banditisme est entendu comme une fuite de l'individu ayant lavé par le sang les injures à son honneur, suivie de son âpre survie dans le maquis[4],[5].

Les bandits célèbres

  • Les frères Bellacoscia (du surnom de leur père) : Bonelli Antoine (1827-1907) et Bonelli Jacques (1832-1896)[6],[7].
  • Antomarchi Giuseppe (dit Gallochio).
  • Castelli Francescu Maria.
  • Poli Mathieu.
  • Poli Théodore.
  • Nonce Romanetti [8].

La légende

Littérature

  • Guy de Maupassant : Un bandit corse - Nouvelle .
  • Prosper Merimée : Colomba, où Orso accomplit sans vraiment le désirer la vengeance voulue par sa sœur Colomba, puis prend le maquis. Mais il n'est pas un bandit pour autant.
  • Alexandre Dumas : Les Frères corses.

Chansons

  • Antoine Ciosi, chante ces héros : Les bandits d'honneur.
  • Tino Rossi chante Le joyeux bandit.

Notes et références

  1. Paul Silvani, Bandits corses : Du mythe à la réalité, Ajaccio, Albiana, , 180 p. (ISBN 978-2-84698-391-4)
  2. Jean-Baptiste Marcaggi, Bandits corses d'hier et d'aujourd'hui, Ajaccio, Albiana, , 207 p. (ISBN 978-2-8241-0309-9)
  3. Caroline Parsi, Vendetta : bandits et crimes d'honneur en Corse au XIXe siècle, Paris, Vendémiaire, , 384 p. (ISBN 978-2-36358-060-3)
  4. « Prendre le maquis », sur www.expressions-francaises.fr (consulté le )
  5. « prendre le maquis — Wiktionnaire », sur fr.wiktionary.org (consulté le )
  6. Jacques Simon Timotei, « Bandit Antoine Bonelli dit Bellacoscia », sur www.corsicamea.fr (consulté le )
  7. « Les Bandits corses - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )
  8. eZ Systems, « Les bandits célèbres / Histoire (personnages historiques) / Accueil - 1er Média Culturel Corse - Corsicatheque.com », sur www.corsicatheque.com (consulté le )

Articles connexes

  • Portail de la Corse
  • Portail de la criminologie
  • Portail de la littérature
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.