Balle de golf

Une balle de golf est une balle conçue pour jouer au golf.

Une balle de golf près d'un trou

Un appendice des « règles du golf » établit qu'une balle de golf ne doit pas peser plus de 45,93 g (1,620 once), que son diamètre doit être d'au moins 42,67 mm (1,68 pouce), et que sa forme ne doit pas différer significativement de celle d'une sphère parfaite. Tout comme les clubs de golf, les balles de golf doivent être testées et approuvées par le Royal and Ancient Golf Club of St Andrews et la United States Golf Association, et celles qui ne sont pas conformes à la réglementation ne sont pas autorisées en compétition (Règle 5-1).

Histoire

Jusqu'au XVIIe siècle, on se servait de balles en bois. Est alors apparue la « plumeuse », c'est-à-dire une balle constituée d'une enveloppe de peau de vache cousue à la main, remplie de plumes d'oie et recouverte de peinture. Du fait de ses caractéristiques de vol supérieures, la plumeuse est restée la balle la plus utilisée pendant plus de deux siècles.

En 1848, le Dr Robert Adams inventa la balle de gutta-percha (substance dérivée du latex du Palaquium gutta)[1]. Ces balles étant moins chères à produire et pouvant être fabriquées avec des surfaces texturées améliorant leurs qualités aérodynamiques, elles ont, en quelques années, complètement remplacé les balles de plumes.

Au XXe siècle, des balles multi-couches ont été mises au point, d'abord comme balles en fil de caoutchouc bobiné autour d'un noyau dur solide (type caoutchouc) ou liquide et recouvertes d'une fine coque extérieure. Cette idée de multi-couches a été découverte en 1898 par Coburn Haskell, golfeur amateur, en collaboration avec son ami Bertram Work, cadre à la compagnie B. F. Goodrich, fabricant de caoutchouc. Voulant mettre au point une balle plus performante, ils enroulèrent une grande longueur de fil (jusqu'à 300 mètres) élastique sous tension autour d'un noyau en caoutchouc de la taille d'une bille, l'ensemble étant recouvert de gutta-percha. Cette « balle Haskell » plus vive et plus résistante que la « balle gutta-percha » permit au champion de golf Sandy Herd de gagner en 1902 l'Open britannique hommes en égalant le record du championnat. Cette balle fut à l'origine des balles modernes à noyau actuelles[2].

Les balles de golf d'aujourd'hui ont parfois un noyau de titane, sont faites des matériaux hybrides, et possèdent une coque souple recouverte d'une gaine laquée et un noyau à compression particulièrement élevé. Elles sont la plupart du temps faites de deux, trois, quatre ou cinq couches de divers matériaux synthétiques dont des assemblages de Surlyn et d'uréthane. Comme on les trouve en une grande variété, il y en a pour satisfaire aux besoins de tous les types de jeux et de golfeurs.

Aérodynamique

Une balle de golf

Lorsqu'une balle de golf est frappée, l'impact, d'une durée inférieure à une milliseconde, détermine la vitesse de la balle, son angle de tir et sa vitesse de rotation, autant de caractéristiques qui influencent sa trajectoire ainsi que son comportement lorsqu'elle retombe sur le sol.

Toute balle se déplaçant dans l'air subit, outre la gravité, deux forces principales : une force de portance et une force de traînée. La traînée ralentit le mouvement vers l'avant, tandis que la portance agit dans une direction qui lui est perpendiculaire. L'importance de ces forces dépend du comportement de la couche limite qui se déplace à la surface de la balle. Les balles modernes portent des dépressions servant à modifier les forces de portance et de traînée en influençant le comportement de la couche limite. Il est bon de noter que les forces de traînée et de portance agissent aussi sur les balles lisses, car ces forces sont seulement modifiées, et non créées, par les alvéoles. L'un des effets de ces alvéoles est la réduction de la traînée ; en effet, elles anticipent, par leur effet turbulateur, la crise de traînée de la balle. C'est pourquoi la distance de vol des balles texturées est différente de celle des balles lisses.

Une balle en rotation déforme le flux d'air autour d'elle, tout comme le fait une aile d'avion. La rotation vers l'arrière est communiquée lors de presque tous les tirs du fait de l'inclinaison du club (c'est-à-dire l'angle formé par la surface du club et un plan vertical). Une balle tournant vers l'arrière subit une force vers le haut qui la fait voler plus longtemps et plus loin qu'une balle sans rotation. Une rotation de côté survient lorsque la face du club n'est pas alignée perpendiculairement à la direction de frappe : la force de portance conduit alors à une courbure de la trajectoire de la balle vers un côté. Ces forces de portance (effet Magnus) sont encore augmentées par la présence des alvéoles.

Pour que son comportement aérodynamique soit optimal, la balle doit être propre. Les golfeurs peuvent laver leurs balles de golf manuellement ou les confier à des machines spécialement conçues.

Design alvéolé

Les balles de golf étaient à l'origine sphériques et sans dépressions, mais il était notoire pour les joueurs que les balles abîmées avaient une meilleure portée. C'est pourquoi certains essayaient de manière empirique d'y faire des reliefs, jusqu'à ce qu'un certain William Taylor, industriel (il fabrique des lentilles pour le cinéma) et golfeur, décide vers 1930 d'étudier la question de manière systématique à l'aide d'une soufflerie. William Taylor en conclut l'intérêt de faire des alvéoles positionnées régulièrement ; il conçoit alors les outils permettant la fabrication industrielle de balles alvéolées. Il est donc l'auteur du design moderne utilisé de nos jours. La société qu'il a créée en Angleterre existe toujours mais a changé depuis d'activité[3].

La plupart des balles en vente aujourd'hui comporte de 250 à 450 dépressions[4]. Le nombre le plus fréquent est de 336, sachant qu'au-dessus de 300, la portée n'est pas significativement augmentée[5]. Il y avait auparavant quelques balles de plus de 500 alvéoles, mais le record est 1 070 : 414 grandes (de quatre tailles différentes) et 656 de la taille d'une tête d'épingle[5]. Toutes les marques de balles, sauf une, ont un nombre pair de dénivellations, à l'exception du modèle qui en compte 333[réf. souhaitée]. Ces alvéoles favorisent la portance et réduisent la traînée, permettant au golfeur d'augmenter son drive d'une centaine de mètres ou plus. Le livre Guinness des records recense le plus long drive de compétition, datant de 1974, et qui est de 471 m[6].

Les balles officielles doivent être aussi symétriques que possible. Cette exigence de symétrie est le résultat d'une controverse engendrée par l'arrivée sur le marché de la Polara, à la fin des années 1970. Cette balle présentait six lignes de trous normaux à l'équateur mais les dépressions étaient très superficielles sur le reste de la surface. Cette conception asymétrique aidait la balle à ajuster elle-même son axe de rotation durant le vol. L'USGA l'a refusée pour les tournois et, en 1981, a même changé ses règlements pour bannir les balles aérodynamiquement asymétriques. Le fabricant de Polara a poursuivi l'USGA et, en 1985, l'association a réglé le différend à l'amiable en versant 1 375 000 US$ aux concepteurs.

Pour en connaître davantage sur les anciens modèles de balles et leurs alvéoles, on consultera la base de données du United States Patent and Trademark Office. La plupart des modèles sont basés sur des solides de Platon comme l'icosaèdre.

Exemples

Ces deux illustrations sont tirées du brevet américain no 4,560,168[7]. On constate que l'une et l'autre se fabriquent avec un moule en deux pièces ; en effet, il ne se trouve aucun alvéole sur l'équateur (les grands cercles pointillés dont l'un est rouge). Le moule consistera donc en deux hémisphères.

Les balles de golf existent aussi en différentes couleurs. Les couleurs facilitent la recherche des balles perdues ou servent à différencier sa propre balle de celles des autres. Le blanc reste quand même la couleur la plus répandue.

Balle d'entraînement vs balle de jeu

Seules les balles homologuées peuvent être utilisées sur les parcours de golf.

Dans les zones d'entraînement, il est d'usage d'utiliser des seaux de balles dont la fabrication répond à des standards un peu moins stricts. On considère que les balles d'entraînement "volent" moins bien que les balles de jeu, de 10 à 20 mètres pour des coups de fers.

Plus précisément, une étude a démontré qu'une balle de practice tapée au drive à la même vitesse qu'une balle pour le parcours pouvait prendre plus de 1000 tours de rotations en plus, et être moins compressée (noyau), pour une vitesse de balle jusqu'à 5km/h inférieure. En conclusion, selon les différentes qualités de balles (compressions, dessin des alvéoles, nombres de couches), l'écart peut atteindre 21 mètres[8].

Cependant, ce n'est pas au drive que l'écart se fait le plus sentir mais avec des fers. Le domaine où les balles de practice peuvent être intéressantes sont les petits coups à moins de 50 mètres, justement parce que les balles prennent beaucoup de rotations.

Balle de couleurs

Ces dernières années, nous voyons apparaître sur les greens des balles de golf de couleur. Ce marché progresse inexorablement. Probablement que celle-ci sont plus visibles que les balles blanches traditionnelles.

Tout comme au tennis, la balle de golf de couleur est de plus en plus prisée[réf. nécessaire]. En Asie, plus de 85 % des golfeurs en jouent et aux États-Unis 35 %. En Europe, la balle de golf de couleur représente seulement une part de 10 %, probablement dû au côté très conservateur des golfeurs européens.

Certaines marques ont même développé des revêtements mats ou réfléchissants permettant d'améliorer le repérage de la balle.

Définitions

Les règles de golf distinguent selon la situation :

  • balle adressée (positionnée avant le premier coup)
  • balle au repos
  • balle déplacée (la balle s'est déplacée à l'approche du joueur. On peut prendre par exemple une balle en équilibre instable, libérée par les vibrations du sol)
  • balle dropée
  • balle entrée
  • balle en jeu
  • balle hors d'usage
  • balle injouable (est tombée à un endroit accessible où le golfeur ne peut effectuer correctement son geste)
  • balle perdue (est tombé à un endroit inconnu ou inaccessible, dans l'eau par exemple)
  • balle provisoire (balle jouée en prévision d'une balle perdue)
  • balle relevée (le golfeur positionne un marqueur à la place de la balle, le temps de la nettoyer)
  • balle substituée
  • mauvaise balle (typiquement, celle d'un autre joueur)

Notes et références

  1. Histoire de la balle
  2. Malcom Campbell, Golf Passion et mode d'emploi, Hachette, 2011, 216 p. (ISBN 978-2-01-230337-9)
  3. (en) Histoire de la société Taylor Hobson
  4. (en) Kristopher Tapp, Symmetry. A Mathematical Exploration, Springer Science & Business Media, , p. 103.
  5. (en) Doug Lennox, Now You Know Golf, Dundurn, , p. 66.
  6. Jean-Pierre Farges, Comment font les avions pour voler ou... l'importance de la portance. Notions théoriques et expérimentales de base sur l'aérodynamique des avions, Editions Publibook, , p. 190.
  7. (en) Steven Aoyama pour Wilson Sporting Goods Co BankBoston NA, Brevet U.S. 4,560,168 : Golf ball, déposé le 27 avril 1984, sur Google Patents.
  8. « Guide de choix des balles de golf 2018 », sur JeudeGolf.org,

Articles connexes

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