Balantidium coli

Le Balantidium du côlon (Balantidium coli), est un gros cilié commensal du porc[1], du singe et parfois du rat[2], qui détermine accidentellement chez l'homme une parasitose intestinale : la balantidiose. C'est le plus gros protozoaire et le seul cilié pathogène pour l'homme.

Pour les articles homonymes, voir Coli.

Balantidium coli
Classification
Domaine Eukaryota
Domaine Eukaryota
Division Alveolata
Embranchement Ciliophora
Classe Litostomatea
Sous-classe Trichostomatia
Ordre Vestibuliferida
Famille Balantidiidae

Genre

Balantidium
Claparède & Lachmann, 1858

Espèce

Balantidium coli
(Malmsten, 1857)

Répartition géographique et importance

Mondiale mais plus fréquente en climats subtropical et tempéré, la balantidiose apparaît surtout lorsque hygiène précaire et sous-alimentation fragilisent une population vivant en contact étroit avec ce réservoir animal très important qu'est le porc.
Malgré la proportion notable d'affections inapparentes, elle tire son importance des formes dysentériques qui, heureusement rares, sont brutales et souvent mortelles.

Morphologie

Le Balantidium coli peut se présenter sous deux formes.

La forme végétative

Dans les selles, le Balantidium a une forme ovalaire de 80 micromètres en général (mais qui peut aller de 30 à 300 microns). Les mouvements de ses cils sont coordonnés et il se déplace en spirale. Il possède 2 noyaux dont seul le plus gros est visible sans coloration :

  • le macronucleus réniforme (ou noyau végétatif), servant aux fonctions végétatives ;
  • le micronucleus, situé dans la cavité du précédent, qui assure les fonctions de reproduction.

Ce protozoïte présente de nombreuses vacuoles digestives où sont digérés, bactéries, débris cellulaires etc.
Dans sa région postérieure est situé un pore (le cytoprocte) d'où sont expulsés les résidus alimentaires dans le milieu externe. On observe à chaque pôle de la cellule une vacuole pulsatile qui maintient la pression osmotique en évacuant l'eau qui pénètre en permanence dans le corps cellulaire.

Balantidium coli ; le Trophozoïte et le cyste

La forme de kyste

Dans le milieu extérieur, la forme de résistance du Balantidium est représentée sous forme de kyste entouré d'une paroi épaisse. De forme sphérique (diamètre: 50 micromètres), c'est l'élément contaminant l'homme par voie orale.

Le cycle végétatif de Balantidium coli.

Biologie

La grande résistance naturelle de l'homme au Balantidium fait que seul un sujet ayant perdu cette protection (état carentiel, perturbation de la flore bactérienne associée, déficience organique...) se trouvera infecté par la déglutition de kystes souillant sa boisson ou sa nourriture.
La forme végétative issue de ces kystes s'installe sur la muqueuse du gros intestin, de l'ampoule rectale à la portion terminale de l'intestin grêle ; elle y vit d'abord en surface, en commensal, se nourrissant de la flore qui l'entoure, puis, ayant acquis un pouvoir histolytique, elle s'attaque à la muqueuse, au même titre que la forme histolytica de l'amibe dysentérique.

Clinique

Dans la grande majorité des cas, lorsque la résistance naturelle n'a été que partiellement abaissée, l'affection reste inapparente ou ne constitue qu'une trouvaille de laboratoire à l'occasion d'un examen de selles ; cette forme pose le problème classique des « porteurs sains ».

Les cas cliniques se présentent sous deux aspects :

  • la colite chronique balantidienne comporte des épisodes diarrhéiques avec émissions fréquentes (jusqu'à 10 selles par jour) de diarrhée terreuse, peu abondante, très liquide, avec placards muqueux. L'émission de selles semble indépendante des repas ou du régime mais elle est exacerbée en période estivale. Elle est souvent accompagnée de phénomènes douloureux épigastriques, de coliques et de ténesme. Elle alterne avec des phases de constipation, dans une évolution lente avec perte de poids et altération de l'état général qui favorisent trop souvent des affections intercurrentes ;
  • la dysenterie aiguë balantidienne fait toute la gravité de la maladie. Elle s'installe brutalement dans un tableau symptomatologique évoquant irrésistiblement la dysenterie amibienne : épreintes et faux besoins aboutissant à des selles glaireuses afécales (« crachats dysentériques ») nombreuses, 10 à 15 et plus par jour, et à un ténesme insupportable. Bien qu'évoluant sans fièvre, chez un malade tachycardique, insomniaque et céphalalgique, elle entraîne, du fait notamment des vomissements constants et de l'anorexie, un amaigrissement considérable pouvant dépasser trente kilogrammes en quelques semaines. L'atteinte profonde de l'état général, parfois l'hémorragie ou la perforation du côlon, aboutissent souvent à la mort.

Diagnostic

Le diagnostic de certitude sera obtenu par la facile découverte de ces parasites volumineux et mobiles soit dans les selles, soit sur un prélèvement fait au cours d'une rectoscopie au niveau des ulcérations en « carte de géographie » caractéristiques.

Traitement

Actuellement, l'oxytétracycline (terramycine*) permet le déparasitage complet des malades en quelques jours. On l'administre à raison de g/jour pendant dix jours.

Il ne faudra jamais omettre de reconstituer la flore associée à l'aide de deux ou trois types différents de souches résistantes, Saccharomyces boulardii (Ultra-levure*), Bacillus subtilis (Bactisubtil*), Lactobacillus acidophilus (Lactiflore*, Biolactyl*...) données précocement, à doses importantes et prolongées.[réf. nécessaire]

Les porteurs sains, découverts par hasard ou au cours d'enquêtes systématiques en milieu menacé, seront stérilisés par le même traitement.

Liens externes

Notes et références

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