Bal masqué à l'opéra

Le Bal masqué à l'opéra est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet au printemps 1873. Il a fait des esquisses préparatoires sur place, puis l'a réalisé dans son atelier de la rue Saint-Pétersbourg (Paris) où il venait juste de s'installer.

Description et histoire du tableau

Il rappelle dans son objet La Musique aux Tuileries peinte plus de dix années auparavant. Comme dans ce tableau Manet y a fait figurer plusieurs de ses amis. Ceux-ci ont posé dans son atelier à cette occasion. On reconnaît notamment le compositeur Emmanuel Chabrier et le collectionneur Hecht.

La toile joue sur les contrastes de couleurs entre une masse d'hommes et quelques femmes entièrement vêtus de noir, et les masques, habillés de façon extravagante.

Stéphane Mallarmé a dit à propos de cette peinture : « Les masques ne font, dans le tableau, que rompre, par quelques tons de frais bouquets, la monotonie possible du fond d'habits noirs. »[1]

Théophile Gautier a écrit huit ans avant qu'il fut peint, des vers qui paraissent bien correspondre à ce tableau de Manet[2]:

Le Carnaval déjà
Prend pour déguisement
L'habit qui sert au bal
Comme à l'enterrement.

L’opéra qu'on voit ici était situé 12 rue Le Peletier dans le IXe arrondissement[3]. Un incendie, la même année que celle où Manet peint le tableau, détruit la totalité du bâtiment[4].

Jugée trop naturaliste cette peinture fut refusée au Salon de 1874[5].

Elle appartient un temps à Jean-Baptiste Faure, chanteur d'opéra et grand collectionneur de peintures de Manet. Il en posséda jusqu'à soixante-sept[6].

Le tableau a été offert à la National Gallery of Art de Washington par Mrs. H. Havemayer en 1982[7].

Articles connexes

Notes et références

  1. Mallarmé, Draguet, Ecrits sur l'art, Flammarion, , 411 p. (ISBN 978-2-08-144837-7, lire en ligne), p. 215
  2. Extrait du Prologue d'Henriette Maréchal, prologue en vers à un drame en trois actes de Edmond et Jules de Goncourt. Il fut lu pour la première fois au public par Mademoiselle Ponsin lors de la première représentation, donnée à la Comédie Française le mardi 5 décembre 1865.
  3. Il arrive que dans les livres il soit appelé « l'opéra de la rue Le Peletier » pour le distinguer de l'« Opéra Garnier », portant le nom de son architecte et inauguré en 1875.
  4. « Le grand destin de la salle Le Peletier (4/16) », sur France Musique (consulté le )
  5. « Musée d'Orsay: Dossier Manet : chronologie », sur www.musee-orsay.fr (consulté le )
  6. « Collectionner l’Impressionnisme : la liberté de "l’honnête homme" | Le blog de Gallica », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  7. Notice de la NGA

Sources

  • Françoise Cachin, Manet : « J'ai fait ce que j'ai vu », Éditions Gallimard/Réunion des Musées nationaux, coll. « Découvertes Gallimard / Arts » (no 203), Paris 1994 (pages 166 et 116 à 120).

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