Bains de la Sauvenière

Les Bains de la Sauvenière étaient un établissement de la ville belge de Liège situé sur le boulevard de la Sauvenière. Construits en 1938, ils abritaient un complexe sportif et des bains publics. Le vaste immeuble de style « paquebot », architecture moderniste de l'entre-deux-guerres, a été admiré au point de susciter des imitations, comme les Bains de Bruxelles[1].

Les bains

En raison d'une véritable nécessité, les salles de bains étant encore rares, l'échevin liégeois Georges Truffaut fait adopter en , par le conseil communal, un projet visant à construire un établissement de bains à l'emplacement de l'école située place Xavier Neujean. La conception de l'édifice est confiée à l'architecte Georges Dedoyard retenu au terme d'un concours[2].

La construction débute en 1938 mais prend du retard en raison du déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale. Le bâtiment est achevé en , année de l'ouverture au public.

Le vaste immeuble de style « paquebot » s'élevant sur six étages accueille un complexe sportif et une piscine couverte dont la ville est privée depuis la guerre. Le bâtiment est également équipé d'un abri anti-aérien pour 400 personnes.

L'élément le plus remarquable est le grand hall des piscines situé au 3e étage, qui s'étend sur 80 mètres de long et quelques dizaines de mètres de haut. Il est éclairé par une grande verrière et par la voûte en berceau, en béton translucide réalisé par les Cristalleries du Val-Saint-Lambert, soutenue par huit arcs en béton armé.

Les piscines

Le grand hall comprend deux bassins, le bassin des non-nageurs (25 m x 15 m) et le grand bassin aux dimensions olympiques de l'époque (33 m x 14 m), entourés de tribunes avec banquettes chauffantes pouvant accueillir jusqu'à 1 250 spectateurs.

Fermeture

Au milieu des années 1990, la menace de démolition du bâtiment ne suscite d'abord pas l'émoi dans l'opinion publique liégeoise. Mais à la suite de la publication d'un article par l'historien de l'art Flavio Di Campli[3], une campagne citoyenne pour le sauvetage du bâtiment s'organise et une pétition est lancée.

En 2000, la piscine ferme ses portes pour non-conformité des normes de sécurité. Le bâtiment est, petit à petit, partiellement abandonné, seules quelques installations fonctionnent encore.

De nombreux projets de rénovation font leur apparition mais le temps faisant son œuvre, tout projet de rénovation est abandonné.

La Cité Miroir

Ce symbole liégeois, que sont les Bains de la Sauvenière, est finalement sauvé par son classement en tant que Patrimoine culturel immobilier de la Wallonie en 2005[4],[5].

En 2009, des travaux débutent afin d'accueillir le projet « La Cité Miroir », un lieu culturel et d'éducation permanente au service de la citoyenneté, de la mémoire et du dialogue des cultures [6].

Théâtre, musique, conférences, débats, ateliers, expositions permanentes et temporaires... Le bâtiment abrite une salle de spectacle, une médiathèque spécialisée, une librairie spécialisée, des salles de conférences et de débats, une cafétéria et des espaces d'expositions permanentes et temporaires. L'inauguration a eu lieu le [7].

L'exposition permanente Plus jamais ça !, créée par les Territoires de la Mémoire asbl, est inaugurée à La Cité Miroir en . Elle évoque le cheminement des déportés dans les camps nazis. Guidé par la voix de l'acteur Pierre Arditi, par le son, les images, les jeux de lumière et la musique, le visiteur est amené à découvrir des espaces qui explorent l'une des pages les plus sombres de notre histoire pour être finalement confronté au monde actuel et à l'urgence de résister au quotidien[6]

Une nouvelle exposition permanente, réalisée par le Centre d'action laïque de la Province de Liège, voit le jour à La Cité Miroir en . En Lutte. Histoires d'émancipation revient sur la mémoire des luttes ouvrières. Conçue sous la forme d'un voyage dans le temps et guidée par l'image, le son, la lumière et la voix de l'acteur français Philippe Torreton, l'exposition montre que sous l'impulsion d'actions collectives, le monde peut changer et des avancées sociales peuvent être acquises[6].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Flavio Di Campli, « Les bains et thermes liégeois La Sauvenière : la "cathédrale" de l'architecture sportive en Wallonie. », Bulletin de la société royale Le Vieux-Liège, t. XIII, no 272, , p. 449-456 (ISSN 0776-1309)
  • Flavio Di Campli, « Des Bains de la Sauvenière à Mnema, Cité Miroir à Liège », Les Cahiers de l'Urbanisme, no 57, , p. 69-73.

Articles connexes

Liens externes

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