Bactérie lipophile

Les bactéries lipophiles sont des bactéries capables de proliférer en présence de lipides.

Types

Parmi elles, on compte les corynebactéries lipophiles[1].

Cutibacterium acnes est un type de bactérie lipophile[2] qui rejette des acides gras et aggrave les comédons de l'acné.

Les bactéries lipophiles ne sont cependant pas pathogènes : elles ne créent pas d'intoxication alimentaire[3].

Aspects évolutifs

En termes d'évolution, la lipophilie peut être considérée comme une adaptation du métabolisme à des habitats lipophiles. Certaines bactéries accélèrent seulement leur métabolisme en utilisant les lipides de leur environnement, mais d'autres ne peuvent pas proliférer sans apport de lipides. Certaines corynebactéries comme Corynebacterium uropygiale (en), par exemple[4], ont perdu leur capacité à produire certains acides gras. D'un côté, cela rend ces bactéries vulnérables aux changements de leur environnement, mais de l'autre, elles économisent l'énergie nécessaire à la synthèse de ces lipides[4].

Risques sanitaires

La plupart des matériels dans les laboratoires et les centres de santé ont de petites quantités de lipides à leur surcface, ce qui peut favoriser la prolifération de bactéries lipophiles[5]. Mais dans la mesure où elles ne sont pas pathogènes[3], cela ne représente pas un risque grave.

Les bactéries lipophiles peuvent aussi proliférer dans les graisses de la nourriture. C'est cependant très rare dans l'industrie alimentaire[3] et cause au pire une décoloration des graisses[3].

Utilisation commerciales

Beaucoup de bactéries lipophiles sont de bonnes sources de tensioactifs, et utilisés commercialement, comme Bacillus licheniformis. Les tensioactifs biologiques qu'elles produisent peuvent remplacer des tensioactifs produits par synthèse chimique. Ils se dégradent naturellement plus facilement[réf. nécessaire].

Notes et références

  1. (en) Guido FUnke, Alexander Von Graevenitz, Jill E. Clarridge et Kathryn A. Bernard, « Clinical microbiology of coryneform bacteria », Clinical Microbiology Reviews, vol. 10, no 1, , p. 125–59 (PMID 8993861, PMCID 172946, DOI 10.1128/cmr.10.1.125)
  2. C. G Burkhart, C. N Burkhart et P. F Lehmann, « Classic diseases revisited: Acne: A review of immunologic and microbiologic factors », Postgraduate Medical Journal, vol. 75, no 884, , p. 328–31 (PMID 10435165, PMCID 1741272, DOI 10.1136/pgmj.75.884.328)
  3. (en) L. B. Jensen et D. P. Grettie, « The action of microorganisms on fats », Oil & Soap, vol. 10, no 2, , p. 23–7 (DOI 10.1007/BF02639925)
  4. (en) Markus Santhosh Braun, Stefan Zimmermann, Maria Danner, Harun-or Rashid et Michael Wink, « Corynebacterium uropygiale sp. nov., isolated from the preen gland of Turkeys (Meleagris gallopavo) », Systematic and Applied Microbiology, vol. 39, no 2, , p. 88–92 (PMID 26776107, DOI 10.1016/j.syapm.2015.12.001)
  5. (en) Consuelo Ferrer, José M. Ruiz-Moreno, Alejandra Rodrı́Guez, Javier Montero et Jorge L. Alió, « Postoperative Corynebacterium macginleyi endophthalmitis », Journal of Cataract & Refractive Surgery, vol. 30, no 11, , p. 2441–4 (PMID 15519105, DOI 10.1016/j.jcrs.2004.04.056)

Voir aussi

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