Babette Mangolte

Babette Mangolte (née en 1941 à Montmorot dans le Jura[1]) est une réalisatrice, directrice de la photographie et artiste franco-américaine[2].

Biographie

Babette Mangolte révèle que c'est le film L'Homme à la caméra de Dziga Vertov en 1929 lui a donné sa vocation[3].

Elle étudie le cinéma à l'École nationale de la Photographie et de la Cinématographie (aujourd'hui l'École nationale supérieure Louis-Lumière) à Paris[3], puis quitte la France pour New York en 1970[4]. Elle y rencontre Chantal Akerman, avec qui elle réalise son premier film La Chambre en 1972[5]. Babette Mangolte raconte qu'elles souhaitaient toutes les deux « trouver un langage » pour articuler leur pensée féministe[4] et elle explique « nous partagions le sentiment d'être ignorés et nous nous sommes rendus compte que si nous travaillions ensemble, nous pourrions communiquer des expériences qui n'avaient pas encore été racontées. [...] Nous avons discuté de ce que nous pouvions et devrions faire et de la nécessité d’inventer notre propre langage, sans aucune référence au monde dominé par les hommes, tout en nous immergeant dans la créativité débordante de New York[5]. »

Elle est par la suite directrice de la photographie sur de nombreux films de Chantal Akerman[6] (Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles, News from Home, Hôtel Monterey) et de The Gold Diggers de Sally Potter.

Elle dit être une vraie cinéphile et aimer le travail de John Ford, Alfred Hitchcock, Luchino Visconti et Robert Bresson[3].

Sa pratique, allant de la photographie 35 mm au film 16 mm en passant par le numérique, examine les problématiques du corps en mouvement[7]. En ce sens, elle est aussi connue pour avoir, à partir des années 1970, filmé le travail de plusieurs chorégraphes comme Trisha Brown (collaboration qui a donné naissance à la vidéo Water Motor[8]), Lucinda Childs, Philip Glass ou Yvonne Rainer[9].

En 2019, une sélection de ses écrits est publiée aux éditions Sternberg Press, sous le titre Selected Writings – 1998-2015[10]. La même année, une première rétrospective française lui est consacrée au Musée d'art contemporain de Rochechouart[11].

Expositions personnelles

  • Babette Mangolte: An Exhibition and a Film Retrospective, VOX, centre de l'image contemporaine, Montréal, du 25 janvier au 20 avril 2013[12].
  • Babette Mangolte: I = Eye, Kunsthalle Wien, Vienne, du 18 décembre 2016 au 12 février 2017[13].
  • Babette Mangolte - Space to see, Musée départemental d'art contemporain de Rochechouart, du 1er mars au 16 septembre 2019[14].

Notes et références

  1. Guillaume Lasserre, « Babette Mangolte, la traversée du regard », sur Club de Mediapart (consulté le )
  2. « Babette Mangolte, caméra subjective à Rochechouart », sur daily.artnewspaper.fr (consulté le )
  3. (en) « Life in Film: Babette Mangolte », sur frieze.com (consulté le )
  4. (en-US) « The Education of Babette Mangolte », sur Interview Magazine, (consulté le )
  5. Babette Mangolte, « Babette Mangolte », Artforum, (lire en ligne)
  6. « Rencontre avec Babette Mangolte | Centre Pompidou Metz », sur www.centrepompidou-metz.fr (consulté le )
  7. (en) « Burlington Contemporary - Reviews - Babette Mangolte », sur www.burlingtoncontemporary.org.uk (consulté le )
  8. « Babette Mangolte revisite son œuvre - 6 juin 2019 - Le Journal des Arts - n° 525 », sur Le Journal Des Arts (consulté le )
  9. Helen Molesworth, Dance/Draw, Germany, Hatje Cantz, , 86 p.
  10. « Babette Mangolte : Selected Writings – Les presses du réel (livre) », sur www.lespressesdureel.com (consulté le )
  11. « Exposition rétrospective de Babette Mangolte au Musée de Rochechouart - Ministère de la Culture », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  12. (en) « Babette Mangolte », sur centrevox.ca, (consulté le )
  13. (de) « Home », sur kunsthallewien.at (consulté le )
  14. « Babette Mangolte - Spaces to SE », sur www.musee-rochechouart.com (consulté le )

Liens externes

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