BLAME!

BLAME! (ブラム!, Buramu!) est une série de seinen manga cyberpunk écrit et dessiné par Tsutomu Nihei. Il a été prépublié dans le magazine Afternoon de l'éditeur Kōdansha, et a été compilé en un total de dix volumes entre 1998 et 2003. Il est édité en français aux éditions Glénat. Une version deluxe compilée en six tomes grand format avec le premier tome disponible dès le est sortie chez Glénat[1]. Six ONA, disponibles uniquement en DVD au Japon, ont été développés en parallèle, reprenant certaines scènes du manga, dans un style très expérimental, avec peu de dialogues et une bande-son constituée essentiellement de bruitages.

Pour les articles homonymes, voir Blame (homonymie).

Blame!

ブラム!
(Buramu!)
Type Seinen
Genre Science-fiction
Manga
Auteur Tsutomu Nihei
Éditeur (ja) Kōdansha
(fr) Glénat
Prépublication Afternoon
Sortie initiale
Volumes 10
OAV japonais : Prologue of Blame!
Réalisateur
Shigeyuki Watanabe
Studio d’animation Production I.G
Durée 4 min.
Sortie
Épisodes 2
Film d'animation japonais
Réalisateur
Hiroyuki Seshita
Studio d’animation Polygon Pictures
Licence (ja) Netflix
Sortie

Autre

Une préquelle, NOiSE, est publiée en 2001. De plus, l'auteur a dévoilé participer à d'autres projets comme Biomega qui se déroulent dans le même genre d'univers que Blame!. Un artbook BLAME! and so on… est également disponible.

Un film d'animation réalisé par Polygon Pictures est sorti le sur Netflix.

Synopsis

Killee est un enquêteur arpentant la Mégastructure, un bâtiment titanesque, à la recherche d'un terminal génétique[2] (et d'un porteur de gènes sains). Il travaille indirectement pour le compte d'un certain Bureau gouvernemental, instance de la résosphère. Au cours de sa quête, il rencontre Shibo, une scientifique qui se propose de l'accompagner. Shibo et Killee doivent faire face à des siliciés (des humains augmentés), ainsi qu'à des contre-mesures, étranges créatures poursuivant un but bien précis dans une guerre technologique où il n'y a ni pitié ni prisonniers.

Univers

Le premier texte que l'on peut lire en ouvrant le premier tome est « peut-être dans le futur, peut-être sur Terre ». Le monde de BLAME! est immense : la Mégastructure est un bâtiment métallique de plusieurs milliers d'étages, faisant parfois eux-mêmes des milliers de kilomètres de haut. L'ambiance globale est assez sombre, morose et post-apocalyptique. Ce monde froid et étrangement structuré est en évolution constante, d'immenses machines appelées Constructeurs ou Bâtisseurs y sont hors de contrôle. Toutes les civilisations que les personnages principaux rencontrent semblent avoir perdu les connaissances nécessaires pour diriger ces engins qui ne cessent d'agrandir, de modifier ou d'entretenir la Mégastructure sans considération pour les êtres vivants à proximité. Seul Killee possède un appareil, dont lui-même semble ignorer le fonctionnement précis, qui permet de stopper, via un langage binaire, les Bâtisseurs.

Les civilisations diverses qui composent le monde de BLAME! survivent dans un univers naturellement hostile. D'origine humaine ou cybernétique, beaucoup ont perdu leur savoir ainsi que le sens même des caractères écrits, les ramenant à une façon de penser primitive et violente. Leur survie dépend de l'entretien des reliques et des armes du passé qu'elles ne peuvent reproduire. Parfois, d'autres possèdent des techniques de pointe, parfaitement maîtrisées, engoncées dans une structure sociale réadaptée au chaos qui les entoure, comme le monde construit autour du complexe scientifique de Vivelec.

Conception

Nihei s'est tourné vers le manga après avoir échoué dans sa carrière d'architecte[3]. Ceci explique la complexité et l'omniprésence de structures architecturales détaillées. Du point de vue graphique, ces structures ne sont pas traitées par l'auteur en combinant un réalisme technologique quasi-photographique à une ligne claire précise et soignée : loin des décors hi-tech et proprets de nombreux mangas, Nihei exhibe des couloirs crasseux, des amas de gravats, de la tôle hostile, des fouillis de câbles arrachés répondant aux viscères des corps meurtris et aux combinaisons contre nature de l'organique et du technologique. De ce fait, BLAME! évoque très largement l'univers de H.-R. Giger et constitue en quelque sorte la bande dessinée à laquelle auraient pu donner lieu les fantasmes de l'artiste suisse.[non neutre]

Le manga NOiSE, du même auteur et même éditeur, permet d'éclaircir certains points obscurs de l'univers de BLAME!, dont il contient également l'histoire pilote.

Les factions et structures

  • Le Bureau gouvernemental (統治局, département gouvernemental) : Institution à l'origine de la résosphère et de sa gestion, elle intervient peu dans la réalité basique. Dans NOiSE, on apprend que le Bureau gouvernemental a voulu restreindre l'accès à la résosphère aux seuls humains porteurs d'un gène spécial, appelé terminal génétique. Cette décision avait pour but d'établir un nouvel ordre social (NOiSE chapitre 5). Compte tenu de la rareté des porteurs de ce gène, cette décision malencontreuse provoqua l'isolement de la résosphère (NOiSE chapitre 3). La construction de la mégastructure, normalement contrôlée par la résosphère, devint hors de contrôle.
  • Les Contre-mesures (セーフガード, de l'anglais safeguard anciennement traduit : « Sauvegarde ») : Système automatisé de défense de la résosphère sous forme d'entités numériques, robots ou cyborgs. Il en existe deux types distincts : les Exterminateurs et les Agents/unités. Ces derniers ont une capacité de libre arbitre. Ces unités sont créées (ou générées) dans la réalité de base avec une mission précise, toujours dans l'intérêt de la résosphère. Les unités de Contre-mesure sont classées par niveau, le 9 étant le plus élevé (les Niveau 9 possèdent le titre d'Arme ultime, leur puissance et capacités de destruction étant sans comparaison). Ainsi, Sana-kan est une sauvegarde de niveau 6[réf. nécessaire] bénéficiant d'un corps pouvant être changé à volonté et du port d'arme GBE Dhomochevsky, quant à lui, est probablement de niveau inférieur, ne disposant pas de GBE Les agents Contre-mesures à la poursuite de Killy dans le dernier chapitre semblent utiliser un GBE petit modèle. Concernant Killee, l'histoire révèle qu'il est une unité Contre-mesure très ancienne (chapitre 19) qui aurait été effacée du système afin de pouvoir accomplir sa mission sous couverture, disposant à ce titre d'un GBE particulier capable de surpasser les plus gros modèles. Les Contre-mesures sont autant des agents de sûreté que des entités capable d'infecter des corps pour produire plus de Contre-mesures, le terme Contre-mesure renvoie alors aux programmes informatiques.
    • Les Exterminateurs : Branche parallèle des Contre-mesures, totalement automatisée et sans capacité de libre arbitre tel que les unités. Ils sont créés soit par détection de menace d'intrusions vers la résosphère ou entre les niveaux de la mégastructure, soit quand d'autres Contre-mesures les invoquent (cf Dhomochevsky) ou infectent d'autres entités vivantes avec une arme particulière (cf. Sana-kan et les électro-harponneurs). Ils se battent essentiellement au corps à corps et ne semblent pas avoir de pensées particulières à part celle d'éliminer leur cible. Leur hiérarchie est l'inverse de celle des contre-mesures traditionnelles, le Niveau 1 ou 1er classe étant le plus puissant.
  • Les Siliciés (珪素生物, créatures de silicium) : Autre groupe indépendant, ils sont opposés à tous les autres : au Bureau gouvernemental, aux Sauvegardes et aux humains. Ils tirent leur origine de l'Ordre, une secte apparue des milliers d'années avant les événements de BLAME! qui les a créés en modifiant génétiquement des enfants pauvres et donc dépourvus de terminaux génétiques. L'accès à la résosphère leur étant impossible et le Bureau gouvernemental cherchant à tout prix à les détruire, leur salut se trouve dans l'expansion de la ville, dans la préservation de la réalité basique. C'est pourquoi ils cherchent à tout prix à détruire les terminaux génétiques afin d'empêcher la restauration de la résosphère et donc le Bureau gouvernemental de reprendre le contrôle de la ville.
  • Les Bâtisseurs : Robots de taille très variable. Ils sont presque neutres, leur seul objectif étant la construction et l'extension de la « ville ». Autrefois sous l'autorité du Bureau Gouvernemental, la dégénérescence de la résosphère les a rendus désorganisés et ils poursuivent donc inlassablement l'extension de la Mégastructure depuis des millénaires. Ils sont néanmoins influençables : Killy et Sana-kan démontrent des capacités à les diriger, bien que Killy ait oublié d'où provenait cette aptitude.
  • Les humains. Perpétuellement chassés, ils essaient tant bien que mal de survivre. Presque tous mutants, ils ne sont plus porteurs des gènes d'accès à la résosphère. La quête de gènes d'avant la catastrophe est le premier objectif de Killee. Aussi visite-t-il les niveaux de la mégastructure à la recherche de groupes d'humains installés. Le premier tome révèle que ces groupes sont très rares, souvent séparés par plusieurs milliers de niveaux. Leur survie est très précaire : le premier groupe rencontré finit exterminé, le troisième groupe (les électro-pécheurs) voient leur nombre drastiquement réduit. La ville de Kaito, où Killee rencontre Shibo, est le plus grand groupe d'humain connu, mais se trouve sous le joug d'une dictature.
  • Les AI : Dans l'univers de BLAME!, les AI sont nombreuses et de développement varié. Dans l'artbook BLAME! And So On de Nihei, il est conjecturé que les AI anciennes ont eu le temps de développer des personnalités propres, issue de leurs expériences. Sana-kan en est l'exemple, ou d'un simple travail d'extermination, elle développe un sens du devoir qui lui vaut l'attribution une mission complexe de protection de Shibo. Même un Constructeur est capable de développer une personnalité (tome 9).
  • Les Chantiers orientaux Toha Heavy Industries : C'est une entreprise datant d'avant le chaos et créée initialement par des humains, les « planteurs ». Composée de 13 étages, elle dispose de technologies exceptionnelles telles que des systèmes de téléportation, sa propre gravité ou encore une source d'énergie appelé rotor (ou forge) gravitationnel. Lorsque Killee la découvre, cette entreprise est contrôlée uniquement par des IA. Les Chantiers orientaux sont indépendants, aussi le système Sauvegarde n'y fonctionne pas (rendant donc l'arme GBE de Killee inopérante). Le rotor gravitationnel est à l'origine de la réalité alternative dans laquelle Killy est téléporté accidentellement. Avec l'aide de Shibo, Killee remet à zéro le rotor afin de rejoindre la réalité de base. Selon les informations du BLAME! And So On, le rotor gravitationnel ne fonctionnait plus correctement depuis longtemps, provoquant des déformations de l'espace, au point d'avoir créé la réalité alternative. L'IA centrale était en attente de sa réinitialisation, qui a été précipitée par Killee. Une fois le rotor gravitationnel à nouveau disponible, l'IA centrale a repris ses projets, dont la téléportation des 13 niveaux.
  • Les Autres : Tout au long de l'histoire, Killee croise toutes sortes d'entités vivantes mutantes, ou cyborgs déréglés, ou encore robots reprogrammés. Il intervient parfois en détruisant ces entités chaotiques, devenues absurdes voire menaçantes.

Le GBE

Le GBE est l'arme emblématique de BLAME!, une sorte de laser gravitationnel surpuissant, manié par les Sauvegardes comme Killee et Sana-kan.

Le sigle GBE. signifie « Gravitational Beam Emitter » soit « Émetteur de Rayon Gravitationnel » en français, mais la 1re version française du manga utilise le terme « émetteur de positrons ». En japonais, cela s'écrit 重力子放射線射出装置, ce qui peut se traduire par "appareil d'émission de radiation de gravitons" (et non de positrons comme dans la traduction française). Dans la réédition de 2018, la version française se rapproche de cette traduction et utilise « émetteur de gravitons »

Le GBE est un armement des Sauvegardes de haut niveau (6 et plus, environ). On dit qu'il s'agit d'un des trois outils technologiques les plus aboutis avec la téléportation de Main-serv et les Sauvegardes de Niveau 9. Personne ne semble savoir comment il fonctionne, pas même Killee qui en ignore même sa provenance, bien qu'il en possède un depuis des siècles. Il en existe plusieurs, de différentes tailles : celui de Killee est grand comme un pistolet, celui de Sana-Kan de la taille d'un bras humain, une autre Sauvegarde en possède un de plusieurs mètres. La taille n'influe pas vraiment sur la puissance, mais sur le rayon d'action direct.

Le GBE de Killee est plus qu'une arme pour lui, il s'agit de son assurance-vie et il ne s'en sépare jamais. S'il arrive qu'il le perde, il fera tout pour le retrouver, cette tâche passant avant toutes les autres. Il semble à ce sujet savoir pertinemment où il se trouve, même s'il le perd parmi des montagnes d'éboulis. En plus de cela, Killee refuse de voir quelqu'un d'autre utiliser son arme à sa place : lorsque Shibo s'en empare pour se défendre, alors que Killee est à moitié évanoui, ce dernier se relève immédiatement et lui arrache des mains avant d'ouvrir le feu lui-même. Seul Dhomochevsky a pu emprunter cette arme alors que Killee était totalement hors combat. Le GBE est extrêmement solide malgré sa petite taille, même des roches s'abattant sur lui ne l'endommageant pas.

Le GBE tire des sortes de rayons chargés de gravitons ayant de grandes capacités calorifiques et perforantes, capables de causer de très vastes explosions en appliquant sur la matière que le rayon touche une énorme force gravitationnelle, annihilant la dite matière quelle que soit sa nature ou composition. Peu de choses résistent à cette force gravitationnelle, certains matériaux des silicates tiennent les premiers niveaux de puissance, et certains ennemis de Killee réussissent à « dévier » le rayon de gravitons, ce qui semble être la seule parade relativement efficace, toujours en fonction du niveau de puissance utilisé par le tireur. Il ne tombe jamais à court de munitions, mais peut être rendu inactif par différents moyens ; ainsi Iko arrive-t-il à le neutraliser quelques secondes, et dans la réalité alternative créée par Main-serv, le GBE ne fonctionne plus. Il dispose de plusieurs niveaux de puissance :

  • Niveau 1 : Le niveau standard, que Killee utilise la plupart du temps. Il est capable d'abattre des cibles de taille humaine, comme des Exterminateurs, d'un seul tir. Il ne crée pas d'explosions (ou de petites) et ne possède pas de recul réel.
  • Niveau 1 spécial : La version améliorée du précédent. Les explosions ont bien plus d'ampleur et Killee ne peut encaisser le recul qu'à condition de mettre genou à terre, sans quoi il est projeté en arrière. Le recul n'est toutefois pas assez dangereux pour blesser Killee, il l'utilise donc souvent.
  • Niveaux 2 et 3 : Ce sont des niveaux intermédiaires que Killee n'utilise jamais, hormis pour atteindre les niveaux supérieurs.
  • Niveau 4 : Killee a besoin de charger pendant quelques secondes le GBE pour pouvoir l'utiliser à cette puissance. Le rayon atteint alors un très haut degré de destruction, capable de percer la Mégastructure de la Ville. Le recul est si important que Killee risque de se déboîter le bras.
  • Niveau 4 spécial : C'est ce mode qui rend le GBE digne d'être nommé Arme de Classe 1. L'arme dispose d'une limite de sécurité que Killee débloque en se connectant à une Sauvegarde. Une fois toutes les limites levées, le GBE s'ouvre et change donc légèrement d'aspect, une importante quantité d'énergie électrique s'échappe de l'arme, puis un rayon de taille égale aux autres niveaux mais incroyablement plus « concentré » est tiré, capable de détruire absolument n'importe quoi et créant des explosions sur plusieurs kilomètres. Le recul est tel que les bras de Killee encaissent des fractures ouvertes. Lorsque Killee l'utilise pas moins de quatre fois, fou de rage après son duel perdu contre la Sauvegarde de Niveau 9, le recul cumulé est si violent que son bras est arraché. Lors de l'utilisation, le recul ne vient qu'une ou deux secondes après la fin de l'émission du rayon. Killee n'utilise ce mode que trois fois (contre la Sauvegarde géante, après son duel contre Shibo niveau 9 et contre l'Exterminateur 1er classe). Sana-Kan, dans son apparence finale, l'utilise également deux fois. La différence entre le niveau 4 et celui-ci est net : lors de son combat contre la Sauvegarde géante, Killee tire un rayon niveau 4 dans la tète de son ennemi, n'occasionnant que peu de dégâts, régénérés immédiatement par ailleurs. Il fait ensuite feu à pleine puissance et pulvérise en un coup son adversaire, désintégrant la moitié de son corps. Quand Sana-Kan se bat contre les Siliciés armés de boucliers, le niveau 4 rebondit sur leurs armes, quand le niveau supérieur les fait passer de vie à trépas.

Personnages

Personnages principaux

Killee (霧亥)
C'est le personnage principal, le héros de l'histoire. On sait très peu de choses sur lui, si ce n'est qu'il provient de niveaux profondément enfouis au fond de la Mégastructure, qu'il travaille pour le Bureau Gouvernemental et qu'il est chargé de récupérer des terminaux génétiques. C'est une unité Sauvegarde très ancienne dont le but est de trouver des terminaux génétiques pour régénérer la résosphère et permettre ainsi au Bureau Gouvernemental d'arrêter la croissance anarchique de la mégastructure.
Killy est présenté comme un « enquêteur » du « Bureau gouvernemental », chargé de trouver un « terminal génétique », doté de gènes « sains », d'avant la « mutation », une mission dont il ignore la signification réelle mais cela lui importe peu. À l'image du manga, c'est quelqu'un de mystérieux et très froid, parfois très violent et apparemment sans émotions. Il est armé du redoutable GBE (« émetteur de positrons » ou de « gravitons » selon la version française), une arme d'une puissance phénoménale, qui lui permet de détruire n'importe quelle menace. Bien que seul au début, il est rejoint par Shibo qu'il sauve des Sauvegardes. Les deux forment un duo par la force des choses, mais rien ne les lie vraiment.
Killee est un être apparemment inhumain (comme cela sera confirmé plus tard), pourvu d'une force et d'une résistance surhumaines, il est capable de se régénérer, quoique lentement. Il se met alors en veille pour quelque temps (cela peut vouloir dire quelques années). Être d'une grande froideur, ne montrant jamais ses sentiments (en admettant qu'il en ait), il n'hésite pas une seconde à se montrer violent, utilisant le G.B.E. sans sommations et exécutant tout ce qui lui résiste. Il ne sourit jamais (à part lorsqu'il massacre ses ennemis, un rictus déforme son visage), il arbore toujours le même air sérieux, mais se crispe quand il est en danger ou frustré. Il est naturellement solitaire et ne montre aucune émotion, même lorsque des humains meurent devant lui. Malgré cela, il se lie avec Shibo, sans doute parce qu'elle aussi n'est pas du tout humaine. Il n'a aucun souvenir de son passé, ignore depuis quand il cherche le terminal génétique et ne se rappelle pas non plus son âge. Malgré son apparence de jeune homme d'une vingtaine d'années, Nihei affirme qu'il aurait vécu plusieurs siècles, mais sans que cela ne lui paraisse évident, ayant une relation avec le temps différente d'un être humain.
On s'aperçoit au fur et à mesure que Killee n'est rien d'autre qu'un cyborg, doté de nombreux appareils cybernétiques et semble en mesure de communiquer avec les autres éléments mis en place par le Bureau Gouvernemental, même s'il ne comprend pas vraiment d'où cela lui vient. Il se drogue régulièrement pour pouvoir tenir, s'injectant différentes substances dans la tête ou dans les bras pour encaisser les dégâts causés par le G.B.E. Dans le tome 3, en voulant catégoriser Killee, Sana-Kan réveille accidentellement sa vraie nature : une Contre-mesure. Il s'agit donc d'une très vieille Contre-mesure, probablement de haut niveau et encore fidèle au Bureau. Contrairement aux autres Contre-mesure, il n'est pas hostile aux humains et est même défini comme ennemi par les Exterminateurs.
Malgré tout cela, il semble animé d'une certaine forme de justice qui oriente ses choix. Cela reste toujours dans le cadre d'un sang froid extrême mêlé à ce qui semblerait être une forme d'inconscience relative à un programme informatique. Cet aspect psychologique du héros pousse le lecteur à douter en permanence des décisions que Killy pourrait prendre, laissant un vaste éventail de surprises. Par exemple, dans le chapitre 52, après s'être fait battre par la Sauvegarde niveau 9 ayant parasité Shibo, il retrouve le GBE et, dans une orgie de destruction, tire en tous sens quatre rayons à pleine puissance, le tout avec un rictus dément, après quoi, il perd son bras droit, le sourire aux lèvres.
Bien qu'apparemment neutre dans ses décisions, il semble vouer une haine farouche aux Siliciés, les supprimant sans hésitation chaque fois qu'il en rencontre. Cela est assez compréhensible puisque beaucoup d'entre eux lui sont hostiles. Toutefois, lorsqu'il rencontre un Silicié inoffensif, affairé à observer la Ville (dans le chapitre 58), il lui tranche la tête immédiatement en se justifiant auprès de l'IA indignée qui l'accompagne du fait qu'il ne s'agissait que d'un Silicate, comme si la nature même des Silicates expliquait leur élimination.
Killee apparait dans NOiSE, son rôle est légèrement différent, mais il possède déjà de nombreuses attitudes de BLAME!
Shibo (シボ)
Elle apparaît dans le chapitre 9. Jusque-là, les personnages secondaires apparaissent et disparaissent rapidement, soulignant le côté dangereux et instable d'un univers où rien n'est sûr. Elle est découverte par Killee, condamnée à vivre immobile dans des égouts. C'est une scientifique en chef, renégate d'une société de pilleurs de corps. Elle profite de Killee pour se venger de son employeur et on apprend qu'elle avait déjà tenté une connexion avec la résosphère. Elle montre une certaine sensibilité envers Killee, obnubilé par sa quête de terminaux génétiques, et décide de l'aider. Elle récupère les informations génétiques de Seu subtilisées par l'équipe de Davinel qui s'en sert pour tenter de se connecter à la résosphère. À la mort de Davinel, Shibo reprend la connexion à la résosphère, sans succès : « Vous m'arrêterez toujours. Je voulais juste voir la résosphère. » Elle perd son identité suite aux problèmes liés à cette connexion illégale, la convertissant en Contre-mesure de Niveau 9. Elle retrouvera partiellement la mémoire avec le retour de Sana-Kan, nouvellement chargée de sa protection — car Shibo détient en elle un terminal génétique sain pouvant se connecter à la résosphère.
Sana-kan (サナカン)
Elle apparaît dans le tome 3. C'est une Contre-mesure qui, du moins au début, poursuit le but d'oblitérer tous les humains qui ne porteraient pas de terminal génétique. Par la suite, son rôle se fait plus ambigu, en particulier après l'utilisation de son corps par Shibo. Détruite par Killee lorsqu'elle attaque l'IA centrale, elle se révèle finalement dans les derniers tomes comme une envoyée du Bureau gouvernemental dans le but de protéger Shibo. Elle est plus tard détruite par des Siliciés surarmes, qui s'emparent de Shibo par curiosité. Informée qu'il sera impossible de la restaurer en cas de problème, elle insiste néanmoins pour se rendre derechef dans la réalité de base pour sauver Shibo de ce qui semble être le QG des Siliciés.

Personnages secondaires

Main-serv (メンサーブ)
Elle apparaît à la fin du quatrième tome. Toujours accompagnée de Seu, elle gère la huitième salle des chantiers orientaux, et protège les humains résidant dans son domaine contre les Siliciés et par la suite contre les Sauvegardes. Lors de la téléportation des chantiers par l'IA centrale, elle fournit à Shibo le génome de Seu (qui s'avère être un terminal génétique), numérise les habitants de la treizième salle (téléportés depuis la huitième), les enregistre dans sa mémoire, téléporte Killee en dehors des chantiers pour se réfugier finalement dans une faille spatio-temporelle (fin du tome 6).
Seu (セウ)
Il apparaît au même moment que Main-serv. C'est le seul humain qui n'ait pas été contaminé. En plus d'être porteur d'un terminal génétique, c'est un farouche guerrier muni d'une épée à deux mains. Suite aux reconstructions de son corps (à cause des combats) opérées par une machine pouvant créer n'importe quel matériau, il a perdu peu à peu la mémoire, et le phénomène d'amnésie s'accentue avec le nombre de ses résurrections. C'est pour redonner son humanité à Seu que Main-serv se rend auprès de l'IA Centrale. Son nom est plus que probablement un clin d'œil de l'auteur, et résume tout à fait le côté peu humain de Seu et le fait qu'il est l'adjuvant incontournable d'une entité virtuelle nommée Main-serv (référence à l'informatique « gros systèmes » d'IBM dans les années 1980). En effet, sur l'AS/400 d'IBM SEU (Source Entry Utility) est un éditeur de sources plus ou moins comparable au bloc-notes de Windows, mais plus technique, plus spécialisé et bien moins pratique et intuitif. Les tenants d'Unix pourront le rapprocher de vi : incontournable mais abscons, et compréhensible des seuls initiés.
Ivy et Maeve
Siliciés fonctionnant en tandem, ils dirigent l'invasion des Chantiers Orientaux (Toha Heavy Industries dans la version anglaise). Leur but est d'obtenir de Main-serv qu'elle leur livre les humains de la Salle 8 des Chantiers Orientaux. Maeve est de loin le meilleur combattant des deux, et utilise pour seule arme une sorte d'épée lourde, disposant d'une lame cachée se dépliant à volonté et augmentant ainsi son allonge tout en surprenant l'adversaire. Cette arme lui permet notamment de blesser Killee, et gravement Seu. Ivy, estropié par Killee lors de leur premier combat, se greffe dans le corps du Silicié nouveau modèle issu de la réalité alternative propre aux Chantier Orientaux. Ce corps spécial lui permet de survivre aux G.B.E de Killee, sauf lorsque ce dernier lui tire finalement dans la tête.
Dhomochevsky (ドモチェフスキー)
Unité Sauvegarde provisoire, il indique que son but est de protéger les humains pénétrant dans la Mégastruture où il se situe. Il est accompagné d'Iko. D'après celui-ci, il fut créé par le système de défense pour protéger la Mégastructure de l'attaque des Siliciés (à savoir, Davinelulinvega, Schiff, Pcell et d'autres). Il ressemble beaucoup à Killéé en cela qu'il n'est pas programmé pour tuer toute unité non pourvue de terminal génétique. C'est un personnage attachant qui poursuit un combat perdu d'avance. La venue de Killee (et surtout de son arme) le laisse espérer qu'il pourra enfin achever sa mission. La bataille finale devenant incertaine, il utilise son énergie personnelle pour tuer Davinel. Iko le réactive, mais il est abattu par la Sauvegarde Niveau 9 alors qu'il tente de la détruire, cette fois avec le G.B.E. de Killee.
Iko (イコ)
Sauvegarde provisoire, il est créé à peu près en même temps que Dhomochevsky et l'accompagne pour stopper les Siliciés. Au début de sa mission, Iko était une unité matérielle à l'instar de Dhomochevsky, avec une silhouette d'enfant. Probablement à cause de la bataille contre les Siliciés, il perd sa forme matérielle au profit d'une forme holographique de visage. Cet aspect dégénéré le rend néanmoins très utile, capable de se connecter au cyberespace très facilement, et ainsi d'utiliser toutes les informations qui y sont contenues. Il se sacrifie pour permettre à Dhomochevsky de faire face à la Sauvegarde Niveau 9.
Davinelulinvega (ダフィネルリンベガ)
Silicié, il apparaît dans les tomes 7 et 8. Son surnom et diminutif est Davinel. Très doué pour le piratage, il arrive à détourner les installations de la Mégastructure pour ses propres fins. En piratant rapidement une tour de conversion, il permet à Schiff d'utiliser les Exterminateurs en tant qu'alliés, et à Pcell la capacité de se dématérialiser. Iko révèle que le but de Davinel et de se connecter à la résosphère – ce qui est normalement impossible pour un Silicié – en exploitant une faiblesse de la Mégastructure de ce niveau. Quand Davinel tente la connexion à la résosphère, il apparaît sous la forme d'un humain dans le cyberespace (reprenant les traits de Seu, de qui il utilise les informations génétiques volées à Shibo). Il est tué in extremis dans la réalité de base, mais arrive à subtiliser quelques données. Les motivations de Davinel paraissent diverger de celles des autres silicates de son espèce, puisque ceux-ci cherchent à isoler la résophère pour être les seuls maîtres de la réalité de base.
Pcell (プセル)
Silicié sous les ordres de Davinelulinvega. Elle est très puissante et constitue une adversaire de taille, capable de se matérialiser telle une unité sauvegarde grâce au piratage de la tour de conversion réalisée par Davinel. C'est elle qui récupère le terminal contenant les données génétiques de Seu lors d'une confrontation avec Killee et Shibo.
Schiff (スチフ)
Silicié sous les ordres de Davinelulinvega. On sait peu de choses sur son compte, sinon qu'il est très rapide, peut invoquer des Exterminateurs et est à l'origine de la blessure à l'œil de Dhomochevsky.

Adaptations

Film d'animation

Logo du film d'animation.

Le film d'animation produit par Polygon Pictures et réalisé par Hiroyuki Seshita est annoncé en [4]. Il est disponible depuis le sur la plateforme de streaming Netflix[5].

Distribution

Notes et références

  1. Bruno de la Cruz, « L’édition Deluxe de Blame! datée en France ! », sur AnimeLand.fr, (consulté le )
  2. La traduction de terminal génétique n'est pas entièrement exacte. Le terme japonais de ネット端末遺伝子 se réfère à un ou des gènes de terminal réseau ce qui semble plutôt indiquer un gène ou un marqueur génétique permettant d'accéder à la résosphère pour les humains qui le portent.
  3. « Tsutomu Nihei : un univers à lui tout seul », sur www.anime-kun.net, (consulté le )
  4. (en) « Tsutomu Nihei's Blame! Manga Gets Theatrical Anime Adaptation », sur Anime News Network, (consulté le ).
  5. « L'adaptation de Blame! par Netflix s'offre un nouveau trailer », sur 9emeart.fr, (consulté en )

Articles connexes

Lien externe

  • Animation et bande dessinée asiatiques
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