Bélier cuirassé

Un bélier cuirassé est un navire de guerre de la fin du XIXe siècle.

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Historique

La seconde partie du XIXe siècle a vu naître la propulsion à vapeur pour les navires de guerre. La guerre de Crimée et la guerre de Sécession ont vu l'apparition de navires cuirassés. La relative inefficacité de l'artillerie contre la cuirasse a conduit les théoriciens de la guerre navale à ressusciter l'éperon comme mode d'attaque, lointaine résurgence de la guerre navale antique. Les navires ainsi équipés et destinés principalement à éperonner leurs adversaires se virent attribuer, chez les anglo-saxons, le nom de ram, c’est-à-dire bélier, au sens de la machine de guerre du Moyen Âge.

Utilisation

En France

En France, ce vocable de bélier n'a jamais été officiellement utilisé par la Marine. Les bâtiments pouvant rentrer dans cette catégorie portaient plutôt le nom de garde-côtes cuirassé. On compte notamment :

  • Le Taureau : Construit à Toulon entre 1863 et 1865. Armé d'un unique canon de 24 centimètres et protégé par une ceinture blindée de 15 centimètres d'épaisseur, il portait une étrave renforcée en forme d'éperon. Désarmé en 1885. Il déplaçait 2 476 tonnes.
  • Les Cerbère : Une série de 4 navires, dérivés du précédent. Ils déplacent 2 718 tonnes. Le Cerbère est lancé en 1868 à Brest, le Bélier en 1870, à Cherbourg, le Tigre en 1871 à Rochefort et le Bouledogue en 1872 à Lorient. Ils sont armés, sur leur avant, d'une tourelle portant 2 canons de 24 cm[1], et, bien sûr, d'un éperon. La coque, arrondie, en forme de carapace de tortue, est protégée par une ceinture blindée de 22 cm d'épaisseur. Ces quatre navires seront désarmés entre 1885 et 1896, sans avoir servi à grand-chose. Il est vrai que les théories comme les réalisations techniques évoluaient si rapidement à cette époque, que ces navires se sont très rapidement révélés dépassés.
  • Le SMS Prinz Adalbert, bélier cuirassé construit en 1863 à Bordeaux, initialement pour l'armée confédérée, puis vendu à la marine prussienne.
  • Le Kōtetsu, sister-ship du SMS Prinz Adalbert, construit également à Bordeaux en 1863, pour l'armée confédérée, mais qui servit surtout dans la marine japonaise.

Aux États-Unis

Bien que dans un registre différent, des navires similaires ont été utilisés durant la Guerre de Sécession

Notes et références

  1. c'est même la première tourelle fermée installée sur un navire de la Marine Nationale.

Voir aussi

Bibliographie

  • Article de Luc Féron, Les garde-côtes, in revue Marine Magazine, Hors-série no 2 100 ans de Marine Française, pages 72-73.
  • Léon Haffner, Cent ans de marine de guerre, Paris, Gerfaut, , 279 p. (ISBN 978-2-914-62207-3 et 2-914-62207-4, OCLC 470105692, notice BnF no FRBNF39129421, lire en ligne).
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