Béatrice Hibou

Béatrice Hibou est une politologue rattachée au Centre d'études et de recherches internationales (CERI), un laboratoire de recherche du CNRS.

Pour les articles homonymes, voir Hibou (homonymie).

Ayant obtenu un doctorat en économie à l'EHESS en 1995[1], elle est intégrée aux programmes de recherche du CERI, contribue à ses publications dont Les Cahiers du CERI, Critique internationale et à la revue Politique africaine.

Contribution scientifique

Son principal domaine de recherche concerne l'État qu'elle étudie à travers les problématiques de sa transformation appliqué aux cas des pays arabes, africains et sud-européens.

De par sa formation, elle privilégie les liens entre politique et économie dans une optique épistémologique influencée par le philosophe Michel Foucault et le sociologue Max Weber.

Son travail de terrain sur la Tunisie entre 1997 et 2005 a débouché sur un livre tunisien La force de l'obéissance : économie politique de la répression en Tunisie où elle analyse le fonctionnement du régime politique tunisien.

Ses recherches définissent la bureaucratie néolibérale comme un mode de fonctionnement qui repose sur un usage systématique de normes, de règles, de procédures, de codes ou de catégorisations principalement issues du monde du marché et de l'entreprise ayant un impact sur la vie quotidienne. En postulant la supériorité managériale du privé sur le public, la bureaucratie néolibérale s’étend alors à des domaines qui lui sont historiquement étrangers (éducation, etc.)[2].

Engagement pour la liberté scientifique

Béatrice Hibou est un membre actif du Comité de soutien de Fariba Adelkhah et de Roland Marchal, qui furent tous deux arrêtés et faits prisonniers scientifiques en Iran en juin 2019[3]. Si Roland Marchal fut libéré le 20 mars 2020, Fariba Adelkhah reste, elle, prisonnière scientifique en Iran et Béatrice Hibou apparait toujours, en sa qualité de membre du comité de soutien[4], dans de nombreux médias nationaux et internationaux, où elle explique notamment le développement de l'affaire, les conditions de détention en Iran et plus largement les enjeux de la liberté scientifique[5],[6],[7],[8].

Publications majeures

  • La bureaucratisation du monde à l'ère néolibérale, Cahiers libres, 2012.
  • La Tunisie d’après le et son économie politique et sociale, Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme, 2011.
  • Anatomie politique de la domination, éditions La Découverte, Paris, 2011.
  • La force de l'obéissance : économie politique de la répression en Tunisie, éditions La Découverte, Paris, 2006.
  • La privatisation des États (dir), Karthala, Paris, 1999 (ISBN 978-2-865-37948-4).
  • La criminalisation de l'État en Afrique (coécrit avec Jean-François Bayart et Stephen Ellis), éditions Complexe/CERI, Paris, 1997[9].

Notes et références

  1. SUDOC 041568044
  2. « La vie quotidienne est de plus en plus envahie par l’ordre néolibéral », sur humanite.fr
  3. « Fariba Adelkhah, anthropologue et prisonnière scientifique | IHEID », sur www.graduateinstitute.ch (consulté le )
  4. (en) « Fariba Adelkhah' & Roland Marchal's Support Committee » (consulté le )
  5. « En Iran, nouvelle étape dans le procès de Fariba Adelkhah », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) « France summons Iranian ambassador over imprisoned academics », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  7. Béatrice Hibou, « L’Iran et la violence d'Etat », sur Libération.fr, (consulté le )
  8. (en) Béatrice Hibou, « Pourquoi le combat de Fariba Adelkhah est le combat de tous », sur The Conversation (consulté le )
  9. Jean-François Bayart, Stephen Ellis, Béatrice Hibou, « La criminalisation de l’État en Afrique [compte-rendu] », Politique étrangère, vol. 62, no 2, , p. 408 (lire en ligne)

Liens externes

  • Portail de l’économie
  • Portail de la politique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.