Auguste Laurent

Auguste Laurent, né à La Folie, près de Langres, le et mort à Paris, le est un chimiste français qui fut l'un des créateurs de la notation atomique et un précurseur de la chimie organique moderne et de la théorie atomique.

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Buste d'Auguste Laurent près des remparts de Langres.

Auguste Laurent fut le prédécesseur et le maître de Gerhardt.

Travaux et contributions

Il découvre les imides, la dulcite, l'anthracène, l'acide phtalique et identifie l'acide carbolique (phénol).

Il invente une nomenclature systématique pour la chimie organique basée sur le regroupement des atomes en molécules et détermine comment les molécules se combinent dans les réactions chimiques. Il étudie avec Jean-Baptiste Dumas les phénomènes de substitution et est un des pionniers de la théorie atomique. Il travaille également avec Charles Frédéric Gerhardt.

Louis Pasteur eut la chance de le rencontrer[1]. D'après Yves Robin[2] et Gerald L. Geison[3], Auguste Laurent fut l'initiateur des thèses de cristallographie de Louis Pasteur, présentées en 1847. D'après George B. Kauffman et Robin D. Myers[4], Louis Pasteur reconnaissait, au départ, l'apport d'Auguste Laurent pour ses travaux de cristallographie mais ce fut pour l'ignorer ensuite[5].

Citations

  • « Il est indéniable qu'Auguste Laurent fut l'initiateur de vos thèses présentées en 1847[6]. Il est également évident, bien que vous n'en fassiez jamais référence plus tard (sans doute à cause de la marginalité du personnage[7]), qu'il fut l'un de vos premiers grands maîtres et que vous lui devez votre carrière de cristallographe. Il est plus que probable, compte tenu du sujet de son précis[8] vendu au rabais, que Laurent vous a fait découvrir non seulement les cristaux, mais peut-être aussi leur hémiédrie et leur pouvoir rotatoire sur la lumière polarisée. » (Yves Robin)[9].
  • « Dans une lettre privée à Dumas en 1852, Pasteur écrit « j'ai travaillé sous la direction du bon M. Laurent à un âge où l'esprit est formé par un modèle qu'il représentait. Il n'a cessé de me prodiguer ses conseils éclairés pour émettre des hypothèses sans les bases, mettre en évidence les symptômes et en dégager une conclusion précise ». » (Pierre-Louis Laurioz)[10]
  • Citons le professeur d'histoire de l'université de Princeton, Gerald L. Geison : « In his first (unpublished) draft of Pasteur's discovery, he made it clear how much he owed to Laurent. Within weeks, in the brief note of 15 May 1848 that he published in the Comptes rendus of the Academie des sciences, Pasteur already began to tone down his allusions to Laurentian molecular models. And soon therafter, in the first long paper describing his discovery, Pasteur completely eliminated Laurent's name from his text. From that point on, Laurent's name, so prominently cited in Pasteur's chemistry thesis and in his earliest published papers, virtually disappared from publications and was not mentioned even once in Pasteur's famous 1860 lectures on the discovery. »[11].

Titres et distinctions

Œuvres

Voir aussi

Bibliographie

Correspondance

Livres où Auguste Laurent est cité :

  • Pierre-Yves Laurioz, Louis Pasteur - la réalité après la légende, éd. De Paris, 2003 (ISBN 2-85162-096-7). Les pages 70–71 sont dédiées à Auguste Laurent et à ses travaux.
  • Docteur Yves Robin, Lettre ouverte à Monsieur Pasteur Louis, éd. France Europe Éditions, 2002 (ISBN 2-84825-014-3). Louis Pasteur a connu Auguste Laurent. Les pages 58 à 60 de ce livre sont dédiées à Auguste Laurent et à ses travaux.
  • Marika Blondel-Megrelis, Dire les Choses - Auguste Laurent et la méthode chimique, 1996 (ISBN 2-7116-8300-1)
  • Gerald L. Geison, The private science of Louis Pasteur, éd. Princeton university Press, 1995
  • François Dagognet, Tableaux et langages de la chimie, éd. Seuil 1969; réédition Champ Vallon 2002.

Articles où Auguste Laurent est cité :

  • Mauskopf, Trans. Am. Phil. Soc., 1976, 66, 5, p. 68–79
  • Owen Potter, Auguste Laurent's contributions to chemistry, Ann. Sci., Volume 9, Number 3, Number 3/September 28, 1953, p. 271–280 (10)

Notes et références

  1. Dans sa Méthode de chimie, qui est de 1854, Laurent écrit : « Je montrais à M. Pasteur des cristaux de tartrate de chaux dont j’avais pu déterminer les angles… » (Méthode de chimie, p. 175 ; cité dans Compléments à l'article « Auguste Laurent (1807-1853) : chimiste bicentenaire et inconnu », de Marika Blondel-Mégrelis, L’Actualité chimique, 2007, no 314, p. 36, en ligne.)
  2. Yves Robin, Lettre ouverte à Monsieur Louis Pasteur, éd. France Europe Éditions, 2002, p. 60.
  3. Gerald L. Geison, The Private Science of Louis Pasteur, éd. Princeton University Press, 1995, pp. 58-62, 64-65, 70, 76-77, 79-89.
  4. (en) [PDF] George B. Kauffman, Robin D. Myers, Pasteur’s resolution of racemic acid : a sesquicentennial retrospect and a new translation, The chemical education, 1998, vol 3, n°6
  5. Gerald L. Geison, The Private Science of Louis Pasteur, éd. Princeton university Press, 1995, p. 372 (voir l'index du livre à Laurent, Auguste (nombreuses pages du livre)).
  6. C'est-à-dire des thèses de Louis Pasteur.
  7. Sous-entendu la marginalité d'Auguste Laurent.
  8. Auguste Laurent, Précis de cristallographie, suivi d'une méthode simple d'analyse au chalumeau
  9. Yves Robin, Lettre ouverte à Monsieur Louis Pasteur, éd. France Europe Éditions, 2002, p.60
  10. Pierre-Louis Laurioz, Louis Pasteur - la réalité après la légende, éd. De Paris, 2003, p. 70.
  11. (en) Gerald L. Geison, The Private Science of Louis Pasteur, éd. Princeton University Press, 1995, p. 86.

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