Augeron

L'augeron est une variété de parler normand pratiquement disparue du pays d'Auge, à cheval entre les départements du Calvados et de l'Orne et quelques communes de l'Eure.

Pour l’article homonyme, voir Augeron (cheval).

Expressions et mots, notamment utilisés en pays d'Auge

On rencontre quelques ellipses comme celle du « de » dans en face l'église (connue ailleurs) ou celle du « en » dans être colère (connue ailleurs) et la fameuse forme dégradée et omniprésente euh ! lââ ou éh ! lââ (avec un a très long et très accentué qui ressemble presque à un o) de l'interjection « oh ! là ». De manière générale, les accents circonflexes sont très marqués sur les a, les sons « è » notés avec l'orthographe « ai s ou « et » sont prononcés « é ». Mais ce sont surtout des vocables qui distingue le parler augeron.

  • Affaiter : assaisonner en Haute Normandie
  • Une bancelle : tabouret utilisé pour traire les vaches
  • Une banque : talus (commun au Cauchois, Roumois, Cotentin, etc.)
  • Barrer : fermer à clé, « barrer une porte » (commun à d'autres formes de normand, cf. jerriais)
  • Beire (ou bère) : cidre (commun au Roumois, etc.). Exemple: On va aller prendre un coup de bère.
  • Une berne : bas-côté de la route
  • Une berrouette (prononcé comme en deux mots bère ouette): brouette
  • Un(e) bezot(te) : petit enfant, dernier-né de la famille (commun au Cauchois, Roumois, etc.)
  • Des bibets : essaim de moucherons
  • Un blin : bélier. « Faire sa tête de blin » signifie être têtu (commun au nord-ouest au sens de bélier)
  • Un bossu : un lièvre
  • Une bouillotte : alambic (commun au Cauchois, Roumois, etc.) et par extension, le bouilleur de cru
  • Une bourre : femelle du canard
  • Une bourrée : fagot
  • Une catin : poupée, mais aussi femme de mauvaise vie (est français)
  • Chani : moisi
  • Un capucin : lièvre (la forme bourri se rencontre aussi. Ce mot s'emploie surtout pour désigner l'âne dans différents patois. Provient peut-être du fait que le lièvre est supposé bête)
  • Cauches : indifféremment chaussons ou chaussettes, forme normanno-picarde de « chausse », désigne les chaussettes en normand septentrional
  • Cauquer : s'accoupler pour des oiseaux et par extension, « se faire cauquer » signifie se faire prendre (par la police), se faire avoir (dans une affaire commerciale par exemple). Le terme provient vraisemblablement du mot « coq » dont le o est très accentué.
  • Chaniyer : jouer à se bagarrer, à la façon des chiots, des chatons, par extension, taquiner, agacer, chercher les ennuis
  • Une chartrie : hangar à charrettes -(commun au Normand et ailleurs)
  • Chiquer : mordre (pour un chien)
  • Une cour : pré
  • Une criature : créature, individu
  • Défunts nos gens : nos parents décédés
  • Déganer : imiter
  • Dépalisé : décoloré
  • Une doche parfois prononcé dogue : plante sauvage du genre Rumex
  • Ébluéter : éblouir "les phares ça m'ébluète"
  • Écoué-meulé (prononcé émouèmlé) : ébréché (pour une assiette ou un bol, par exemple)
  • Un Ecurage : nettoyage (pour une étable)
  • Emballage : serpillière, "toile à pavé", parfois la pouche ou pouque
  • Faire bouillir : distiller, « i’fait toujou’ bouillir » (commun au normand)
  • Follir : devenir fou
  • Un gambon : calamus d'une plume
  • Une gâpette : casquette, commun au normand
  • Une goule : bouche, visage (commun au Normand et ailleurs à l'ouest). Présent dans l'expression « mille-goules » signifiant « très gourmand »
  • Une goulée : bouchée, de nourriture ou de boisson, "tout agneau qui bêle perd sa goulée", ne parle pas à table!
  • Une goutte : eau-de-vie, est commun au français
  • Un greffier : chat mâle
  • Du gros bère : cidre pur jus, commun au cauchois, roumois, etc.
  • Un horzain : étranger au village, à la région (commun au Cauchois et au Roumois)
  • Hou : il (pronom). Exemple: Fais gaffe au quin, hou chique. (Fais attention au chien, il mord.)
  • Iau : eau, « un siau d’iau » (= un seau d’eau) (commun au Normand et ailleurs)
  • Juquer (se) : se percher, « Où qu’elle est ‘core juquée ? » (commun au Cauchois, au Roumois, etc.). Par extension « déjuquer » signifie soit tomber, faire tomber ou se lever (du lit) (« Ell' té 'core pas déjuquée! »)

" Joco. : nom du pain, de la grande baguette à Grand-Quevilly 76 : un Joco sur plaque ou sur pavé !

  • Une Lisse : traverse de barrière
  • Locher : secouer, « il est parti locher les pommes » (commun au Cauchois et au Roumois, existe avec une nuance de sens en français)
  • Un louchet : bêche (commun au français au sens de « bêche étroite »)
  • Mâquer : manger, forme normanno-picarde de « mâcher » (commun au cauchois, au roumois)
  • Une mauvaiseté : méchanceté
  • Une menterie : mensonge (vieux français, survit dans certains dialectes)
  • Un mi : bisou
  • Mouvette : cuillère en bois (commun au Normand)
  • Mucher : cacher, « qui qu’t’as muché sous ta blaude ? » (commun au Normand et au Picard)
  • Mucre, muc ou remuc : moisissure, comme dans l'expression « ça sent l’mucre » ou « ça sent le remuc » (commun au Normand) et par extension une mauvaise odeur dans une chambre non aérée ou mal aérée.
  • Hourdé : sali, taché (dérive du verbe hourdir qui désigne le fait de combler un entre-colombage avec un mortier assez liquide ou visqueux)
  • Piant : sale, dégoutant, répugnant ou mauvais au goût (voire à l'odeur dans l'expression ça sent piant!) (commun au normand)
  • Un picot : dindon (commun au normand) "je vais à la foire aux picots de Lisieux"
  • Pigner : pleurnicher
  • Piler : écraser les pommes ou du foin pour le tasser sur une meule. Par extension, écraser quelque chose avec le pied (est commun au normand) "le cheval a pilé sur sa longe"
  • La plante : la haie, "va tailler la plante !"
  • Pommerole : primevère à grandes fleurs
  • Une porette : jeunes poireaux à replanter. Utilisé aussi dans l'expression « se faire locher la porette » signifiant se faire bastonner.
  • Une pouche ou pouque : grand sac de toile (commun au Normand du sud de la ligne Joret), donc au sud du pays d'Auge la prononciation « pouche » domine. Dans le nord, on prononce pouque comme en cauchois, roumois, etc.
  • Une quève : chèvre, commun au cauchois, roumois
  • Une rade : allée, chemin privé
  • Une rasière : quantité de pommes équivalant approximativement à 37 kg. Deux paniers de pommes donnaient une rasière (commun au Normand avec des variations de quantité)
  • Un rébétain : le plus petit, chétif d'une portée (chiots, porcelets, lapereaux)
  • Redoubler : revenir sur ses pas
  • Rémouver ou ramouver ou mouver: remuer
  • Un siau : seau (commun au normand)
  • Une siaulée : contenu d’un seau
  • Soigner les bêtes : nourrir et abreuver le bétail
  • Du son : tache de rousseur, « avé du son su’la goule », est commun en français sous la forme « taches de son »
  • Un sourçin : petite source. Un herbage avec plusieurs sourçins était appelé « sourcineux »
  • Super : boire en aspirant (commun au Normand). Se dit aussi pour les œufs qu'on gobe.
  • Taler : fouler (pour de l'herbe) en vue de la faire s'étoffer. (Vient peut-être du mot thalle.)
  • Tourner en rond comme une pie qu'a pris un coup de gaule: brasser du vent, être étourdi.
  • Toupiner : s’affairer sans être efficace à la tâche (commun au Normand)
  • Trempé nié : mouillé jusqu'aux os, déformation de "trempé-noyé".
  • Un volier : vol ou volée (grande quantité) d'oiseaux

Voir aussi

Articles connexes

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