Attila József

Attila József (en hongrois József Attila [ˈjoː.ʒɛf ˈɒ.til.lɒ]), né le à Budapest et mort le à Balatonszárszó au bord du lac Balaton, est un poète hongrois. Poète de la révolte, son poème De l'air !, écrit avant la Seconde Guerre mondiale pendant le régime dictatorial de Horthy, fut repris par les Hongrois en octobre 1956, et a fait la première page de la revue estudiantine Po Prostu en 1956[1], revue d'intellectuels publiée de 1947 à 1957[2]

Dans le nom hongrois József Attila, le nom de famille précède le prénom, mais cet article utilise l’ordre habituel en français Attila József, où le prénom précède le nom.

Attila József
Attila József en 1924.
Naissance
Ferencváros, Budapest
Autriche-Hongrie
Décès
Balatonszárszó
 Royaume de Hongrie
Distinctions
Prix Kossuth, à titre posthume (1948)
Auteur
Langue d’écriture hongrois
Genres

Biographie

Plaque au no 4 rue du Vieux-Colombier (6e arrondissement de Paris), où il vit en 1926.
Statue d'Attila József à Szeged.
Monument commémoratif à Balatonszárszó.

Fils d'Áron József, ouvrier dans l'industrie savonnière d'origine roumaine, et d'une paysanne hongroise Borbála Pőcze, il naît à Ferencváros, un quartier pauvre de Budapest. Il a deux grandes sœurs : Eta et Jolán. Il n'a que trois ans quand son père abandonna sa famille. Elle vit dans une extrême pauvreté, sa mère pouvant à peine s'occuper de ses trois enfants et payer la location du petit appartement où ils vivaient. Elle confie Etelka et Attila à des parents adoptifs du village d'Öcsöd, où ce dernier travaille dans une ferme. Là-bas, son père adoptif ne respecte pas même son prénom et l'appelle « Pista » ; les conditions de vie y sont si médiocres qu'il s'enfuit pour retrouver sa mère à Budapest.

Sa mère meurt en 1919, à 43 ans. Son beau-frère Ödön Makai, avocat et époux de sa sœur Jolán, le prend alors en charge et lui offre des études dans un bon lycée. Il est ensuite reçu à la Faculté des lettres de l'université de Szeged - son rêve étant de devenir enseignant - mais il s'en détourne à cause d'un conflit avec un professeur scandalisé par la provocation de l'un de ses poèmes. Selon Armand Robin, poète et traducteur, « József fut en butte à toutes sortes de persécutions, puis fut exclu du parti communiste hongrois pour crime d'"idéalisme" »[3]. »

À partir de ce moment, il essaye de se prendre en charge lui-même grâce au peu d'argent qu'il gagne en publiant ses poèmes. Il commence à montrer des signes de schizophrénie et est soigné par des psychiatres.

Il meurt le à l'âge de 32 ans, à Balatonszárszó, écrasé par un train. Un mémorial est érigé non loin de l'endroit de sa mort. La thèse généralement acceptée est celle du suicide ; certains considèrent cependant que sa mort fut accidentelle[4].

Œuvres

  • József Attila Párizsban / Attila József à Paris (ISBN 963-9352-80-2)
  • A semmi ágán / Aux branches du néant : Poèmes d'Attila József (ISBN 963-472-923-1)
  • Dans cette banlieue : 50 poèmes hongrois du XXe siècle – A város peremén: egy évszázad félszáz magyar verse franciául (ISBN 963-218-157-3)
  • Complainte tardive (ASIN 2911914309)
Traductions françaises
  • Poèmes, trad. Ladislas Gara, Corvina / Éditeurs français réunis, Budapest-Paris, 1961[5], 203 p.
  • Le Miroir de l'autre, trad. Gábor Kardos, bilingue, collection Orphée, La Différence, 1997. (ISBN 9232030985)
  • Aimez-moi, L'Œuvre poétique, sous la direction de G. Kassai et J.-P. Sicre, Phébus, 2005 (ISBN 2-85940-588-7)
  • À cœur pur, Poésie rock, livre-CD, trad. de Kristina Rady[6] / CD : voix de Denis Lavant et Zsolt Nagy sur des musiques de Serge Teyssot-Gay, Le Seuil, 2008
  • Ni père ni mère, trad. Guillaume Métayer, Sillage, 2010. (ISBN 978-2-916266-74-9)
  • Le Mendiant de la beauté, trad. Francis Combes, Cécile A. Holdban, Georges Kassai, Le temps des Cerises, 2014. (ISBN 978-2841099382)

Hommages

Bibliographie


Notes

  1. « tout simplement » ou « sans détour » en polonais
  2. Marek Hłasko 2012.
  3. Anne-Marie Lilti 2008, p. 230.
  4. (hu) József Attila halálát balesetnek látta a szemtanú sur blikk.hu, 10 avril 2005
  5. Adaptation française par Paul Éluard, Pierre Abraham, Daniel Anselme, Alain Bosquet, Jean Cayrol, Georges-Emmanuel Clancier, Jean Cocteau, Juliette Darle, René Depestre, Charles Dobzynski, Pierre Emmanuel, André Frénaud, Pierre Gamarra, Jacques Gaucheron, Pierre Groze, Guillevic, François Kerel, Jean Rousselot, Pierre Seghers, Tristan Tzara, Vercors.
  6. Kristina Rady est la compagne de Bertrand Cantat qui s'est suicidée par pendaison au domicile du chanteur le 10 janvier 2010 : voir cet article.
  7. Écouter la chanson sur YouTube.
  8. Voir

Article connexe

Liens externes

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