Attaque du 27 avril 2020 à Colombes

L'attaque du est une attaque à la voiture-bélier perpétrée le à Colombes en France.

Attaque du 27 avril 2020 à Colombes

Localisation Colombes, Hauts-de-Seine, France
Cible Policiers
Coordonnées 48° 55′ 25″ nord, 2° 15′ 08″ est
Date
vers 17 h 30
Type Attaque à la voiture-bélier
Armes Voiture BMW, Couteau
Morts 0
Blessés 3
Auteurs Youssef Tihlah
Organisations État islamique (allégeance)
Mouvance Terrorisme islamiste
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-Seine
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France

L'auteur fauche trois policiers à bord d'un véhicule avant d'être appréhendé, muni d'un couteau et d'une lettre d’allégeance à l’État islamique.

Après celui du qui a fait 2 morts et 5 blessés à Romans-sur-Isère, c'est le second attentat à survenir en France pendant le confinement dû à la pandémie de Covid-19 qui touche alors le pays.

Faits

Dans le centre-ville, avant 17 h 40 dans une avenue proche du Stade olympique Yves-du-Manoir, l'auteur fauche avec une BMW trois policiers à bord d'un véhicule avant d'être appréhendé par des policiers municipaux aussi sur les lieux, muni d'un couteau et d'une lettre d’allégeance à Adnane Abou Walid al-Sahraoui qu'il considère comme le « nouvel émir de l'État islamique et digne héritier d'Abou Bakr al-Baghdadi »[1],[2],[3]. Selon le journaliste Wassim Nasr, il se serait fait berner par une rumeur infondée qui laissent entendre que Sahraoui serait le successeur de Baghdadi, ce qui n'est pas le cas en réalité[4].

Enquête

Après analyse du rapport d’expertise psychiatrique du suspect, le parquet anti-terroriste se saisit de l'affaire[5]. Une expertise psychiatrique du suspect écarte toute abolition ou altération de son discernement[6],[7].

Dans sa lettre d'allégeance, il écrit se lancer « à corps perdu dans la bataille pour imposer la charia sur l'ensemble de la terre »[2].

Lors de son interrogatoire, le suspect reconnaît avoir agi volontairement, et explique avoir « percuté les policiers en représailles à la situation en Palestine », précisant avoir regardé des vidéos sur la Palestine avant d'agir[2].

Le soir même, un voisin du suspect est mis à garde à vue. Il possède une vidéo de l'attaque et il annonce aux forces de l'ordre, lors de son interpellation, avoir « des projets » similaires à ceux de Youssef Tihlah[8].

L'exploitation des supports numériques du suspect démontre qu'il éprouve de l'intérêt pour l’État islamique et pour le terrorisme de manière générale[7]. Elle montre également une adhésion aux discours anti-occidentaux basés sur la situation géopolitique de la Palestine et du Sahel[7]. Selon l'enquête, il a agi seul[7].

À sa sortie de garde à vue, le , le Parquet national antiterroriste le place en détention provisoire pour « tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste »[6],[7]. Une enquête est également ouverte pour « association de malfaiteurs terroriste » au cas où d'éventuels complices seraient découverts ; mais puisque l'enquête semble plutôt démontrer qu'il aurait agi seul, ce chef d'accusation n'est pas retenu dans l'information judiciaire[7].

Suspect

Youssef Tihlah[8] est né en 1990 à Lunéville en Meurthe-et-Moselle[9]. Condamné en 2010 pour violences aggravées, il est inconnu des services de renseignements pour radicalisation[1]. Son discours est jugé très cohérent. Il nourrit son idéologie sur les réseaux sociaux djihadistes. En 2018, il a le projet de se rendre en Syrie mais renonce pour des raisons financières. Il accepte l'idée d'être incarcéré à vie puisque, dit-il, « Allah m'a choisi », et qu'il voulait, « taper du flic » au cours d'une attaque à la voiture-bélier [10].

Son profil ne semble pas être celui d'un déséquilibré, mais plutôt celui de quelqu'un de « très solitaire » qui « assume totalement son acte » et se considère comme un « guerrier » évitant de cibler les « civils »[7]. Ses voisins le décrivent comme quelqu'un de tranquille et sans problème[7].

Victimes

Deux policiers motards sont grièvement blessés, l'un à la tête, l'autre aux jambes et au bassin, et doivent être hospitalisés, mais leur pronostic vital n'est pas engagé[2]. Un troisième policier est légèrement blessé.

Notes et références

  1. « Policiers percutés à Colombes : le Parquet national antiterroriste saisi », sur Libération, (consulté le ).
  2. « Policiers percutés à Colombes : l'automobiliste a fait allégeance à l'organisation État islamique », sur france24.com, (consulté le )
  3. Jean-Michel Décugis, Jérémie Pham-Lê et Ronan Folgoas, « « Que Dieu accepte mon martyr » : l’assaillant de Colombes justifie son passage à l’acte », sur LeParisien.fr, (consulté le )
  4. « Wassim Nasr sur Twitter : "#Colombes « Je prête allégeance à Abou Walid al-Sahraoui, nouvel émir de l’État islamique et digne héritier d'Abou Bakr Al-Baghdadi… » sauf que Sahrawi n’est pas le successeur de Baghdadi... c’est une rumeur infondée qui avait largement circulé à un moment" », sur twitter.com, (consulté le )
  5. Jean-Michel Décugis et Jérémie Pham-Lê, « Attaque de Colombes : le parquet national antiterroriste se saisit », sur Le Parisien, (consulté le ).
  6. « Policiers percutés à Colombes : le suspect est mis en examen et écroué, annonce le parquet national antiterroriste », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  7. « Terrorisme : l'homme accusé d'avoir blessé deux policiers à Colombes mis en examen et écroué », sur france24.com, (consulté le )
  8. Aziz Zemouri, « Terrorisme : un voisin du suspect de l'attaque de Colombes en garde à vue », sur Le Point, (consulté le )
  9. « Policiers percutés par un automobiliste à Colombes : le parquet antiterroriste se saisit de l'enquête », sur Marianne.net, (consulté le )
  10. Ronan Folgoas et Jérémie Pham-Lê, « Terrorisme : les explications glaçantes de l’assaillant de Colombes », sur leparisien.fr, (consulté le )
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