Ateliers Varan

Créés sous l'impulsion de Jean Rouch, les Ateliers Varan proposent depuis leur création en 1980 une pédagogie de formation au cinéma documentaire basée sur l'enseignement par la pratique et l'échange entre élèves.

Cette école de cinéma est membre du CILECT (Centre International de Liaison des Écoles de Cinéma et de Télévision) qui regroupe les principales écoles de cinéma du monde entier et du GEECT (Groupement Européen des Écoles de Cinéma et de Télévision).

C'est aussi un lieu d'échanges et de rencontres autour du cinéma au cœur de Paris.

Histoire

En 1978, les autorités de la jeune République mozambicaine demandent à des cinéastes connus de venir filmer les mutations du pays. Jean Rouch propose, à la place, de former de futurs cinéastes locaux afin qu’ils puissent filmer leur propre réalité[1]. Avec Jacques d’Arthuys, attaché culturel de l’Ambassade de France, ils constituent un atelier de formation à la réalisation documentaire à la pédagogie toujours actuelle : l’enseignement par la pratique. Après cette première expérience, un atelier est créé à Paris en 1980 pour des participants de différents pays. La même année, ce premier essai s'étend à d'autres pays. C'est le début des Ateliers Varan[2].

Aux Ateliers Varan, on apprend, en s’initiant à la pratique du cinéma documentaire, à ouvrir son regard sur le monde.

L’enseignement par la pratique

Les méthodes de travail y poussent à l’extrême le principe de l’enseignement par la pratique. Tout s’articule, pour chaque étudiant, autour de la fabrication de films « en grandeur réelle ». Les apprentis cinéastes y apprennent à chercher leur propre chemin de langage. C’est en réalisant son film que chaque stagiaire s’initie à l’écriture cinématographique, à la prise de vue, à la prise de son, à la réalisation et au montage. C’est ainsi participer à tous les stades de la fabrication d’un film, puisque l’on y fait immanquablement l’image et le son de celui des autres participants. C’est aussi une pédagogie en mouvement, avec un partage collectif à tous les stades de la fabrication du film.

L'enseignement aux Ateliers Varan entend se situer dans la lignée du cinéma direct de Jean Rouch, Richard Leacock, Pierre Perrault ou Frederick Wiseman[3].

Ateliers à l'étranger

Depuis l’origine, les Ateliers Varan mettent en place des ateliers dans différents pays du monde. À l’issue de la formation de réalisation, ils accompagnent les étudiants du pays le temps nécessaire pour assurer le fonctionnement autonome et pérenne de l’atelier. Il y a vingt-cinq ans, les Ateliers Varan s’attachaient à donner à ceux qui n’y avaient pas accès la possibilité de maîtriser les outils audiovisuels : « L’objectif, expliquait alors Jacques d’Arthuys, est de former des gens qui ne sont ni universitaires ni cinéastes, parfois même des analphabètes, à une technique très simple, pour leur permettre de créer leurs propres systèmes de communication », pour « permettre à des gens qui n’ont pas une tradition de culture écrite de fixer la mémoire», disait Pierre Baudry[3].

Les Ateliers Varan préconisent un recrutement ouvert, représentatif des différentes réalités sociologiques du pays. Certains ateliers ont eu une existence éphémère – le temps de mettre en place un ou deux stages –, mais ils ont permis la formation de cinéastes de référence. Dans d’autres ateliers, un travail suivi a pu être effectué sur plusieurs années et des groupes forts se sont structurés.

Les membres Varan

L’équipe des Ateliers Varan est composée d'une quarantaine de professionnels du cinéma (réalisateurs, chefs monteurs, producteurs, ingénieurs du son, chefs opérateurs...), dont notamment :

Ils ont participé à la création des Ateliers Varan :

Quelques élèves

Parmi les nombreux élèves passés par les ateliers peuvent être cités par exemple les réalisatrices Julie Bertuccelli, Claire Simon, et Monique Mbeka Phoba, Éva Stefaní.

Notes et références

  1. Ludovic Lamant, « Les Ateliers Varan ont 25 ans », Cahiers du cinéma, no 624, juin 2007, p. 44
  2. « Varan fête ses 25 ans », Cahiers du cinéma, no 622, avril 2007, p. 93
  3. Annick Peigne-Giuly, « Un point de vue, des images du monde. A l'école des Ateliers Varan, ou comment filmer le réel sans esbroufe », Libération, (lire en ligne)

Bibliographie

  • Catherine Bizern (dir.), Pratiques d'une utopie, utopies de la pratique, Éditions de l'Œil / Ateliers Varan, 2020

Liens externes

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