Asperge de Rommel

Les asperges de Rommel (en allemand : Rommelspargel) est le nom donné aux pieux de bois de 4 à 5 mètres de longueur, plantés dans les champs et autres terrains plats en arrière des littoraux français, belge et néerlandais de la Manche ou de la mer du Nord.

Asperges de Rommel en France en 1944.

L'objectif d'un tel dispositif de défense est de prévenir l'atterrissage de planeurs chargés de parachutistes, ces parachutistes devant être déposés pour accompagner un éventuel débarquement allié dans le Nord-Ouest de l'Europe, avec pour mission de :

  • prendre à revers les défenses littorales ;
  • et/ou freiner l'arrivée d’éventuelles troupes en secours.

Installation et efficacité

Également connues en allemand sous le nom de Holzpfähle (en français : « pieux en bois »), ces défenses furent érigées au début de 1944 lorsque le maréchal Rommel conçut ce dispositif  que lui-même avait nommé Luftlandehindernis (« obstacle d'atterrissage »)  pour renforcer les défenses côtières du mur de l'Atlantique. Plus d'un million de ces pieux furent dressés mais leur effet sur le débarquement de Normandie s'avéra négligeable. Cependant, dans le cadre de leur aide aux Alliés, certains résistants les raccourcissaient afin qu'ils deviennent inopérants[1]

Autre acception

Le terme de Rommelspargel fait spécifiquement référence aux pieux de bois utilisés contre une éventuelle invasion aérienne mais il lui arrive aussi d’être employé pour décrire les pieux de bois (plus petits) dressés sur les plages dans le but de gêner l'arrivée de troupes alliées installées à bord de péniches de débarquement[2]. En effet, ces pieux deviennent invisibles à marée haute et sont alors susceptibles d'endommager la coque de ces embarcations ou de considérablement gêner leur navigation. Ils étaient parfois pointus, parfois surmontés de mine anti-char ou d'obus[3].

« Le travail consiste à installer des obstacles sur les plages, des grands pieux dressés. Et ça ne traîne pas ! Avec le jet d'eau à haute pression d'une sorte de grosse lance à incendie, deux ouvriers allemands creusent des trous cylindriques dans le sable, et nous, les requis français, devons y planter les grands pieux en bois qu'on appelle "asperges de Rommel" »[4].

Notes et références

  1. Lucien Dreillard (FFL), « Témoignage d'un résistant », Musée de la résistance, p. 1
  2. Ouest France, « Les asperges de Rommel ont disparu »,
  3. DRAC Poitou, « Le Mur de l'Atlantique », sur Poitou-Charentes.culture.gouv.fr (consulté le )
  4. Témoignage d'Achille Le Naourès, ouvrier de Cléder, requis du STO en 1944, Musée Mémoires 39-45 à Plougonvelin.
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