Asja Lācis

Anna Lāce ou Anna Lācis, connue sous le nom Asja Lācis (russe : Анна 'Ася' Эрнестовна Лацис, Anna 'Asya' Ernestovna Latsis; allemand : Asja Lazis (née le à Līgatne, alors dans l'Empire russe, et morte le à Riga, alors en URSS) est une actrice et directrice de théâtre lettonne.

Biographie

Bolchévique dans les années 1920, Asja Lācis est devenue célèbre avec ses troupes de théâtre prolétariennes pour les enfants et ses spectacles d'agitprop dans la Russie soviétique et la Lettonie.

En 1922, elle se rend en Allemagne, où elle fait la connaissance de Bertolt Brecht et Erwin Piscator, qu'elle initie aux idées de Vsevolod Meyerhold et Vladimir Maïakovski.

En 1924, elle rencontre le philosophe et critique allemand Walter Benjamin, lors d'un séjour à Capri, où celui-ci séjournait en même temps qu'Ernst Bloch. Elle entretient pendant plusieurs années une relation intermittente, à la fois intellectuelle et sentimentale, avec lui. Celui-ci lui rend visite à Moscou et à Riga. Ils se retrouvent encore à Francfort ou à Naples. Benjamin dira qu'Asja Lācis est l'une des trois femmes qui, intellectuellement et sentimentalement, comptèrent le plus dans sa vie : « Chaque fois que j'ai connu un grand amour, j'ai constaté dans ma vie un changement aussi fondamental que je me suis étonné » écrit-il plus tard à propos de cette rencontre, et il ajoute « Un véritable amour me fait ressembler à la femme que je l'aime. » Dans ce cas, la transformation a entraîné un changement de direction politique, puisque Asja Lācis est considérée comme celle qui a initié Benjamin au marxisme et qui est responsable de l'attrait du philosophe pour le « communisme radical [1]. »

Après avoir été emprisonnée pendant plusieurs années dans la Russie stalinienne, elle s'installe dans la Lettonie soviétique en 1948 et y reste avec son mari, le critique de théâtre allemand Bernhard Reich, jusqu'à sa mort. C'est seulement à ce moment, qu'elle apprend, par l'intermédiaire de Bertolt Brecht, le suicide de Walter Benjamin.

De 1950 à 1957, elle est directrice du Valmiera Drama Theatre, où elle monte des spectacles d'avant-garde, marqués par l'idéologie de gauche. Sa fille, Dagmara Ķimele, la dépeint dans ses mémoires parus en 1996, comme une mère égoïste et sans amour.

La petite-fille d'Asja Lācis est la célèbre directrice de théâtre lettonne Māra Ķimele.

Livres

  • Asja Lācis, Walter Benjamin et le théâtre d'enfants prolétarien/ Du jeu d'enfant au théâtre d'enfants, coll. Carnets n° 4, éditions du Portique, 2007 (ISBN 978-2-91633-204-8)

Postérité

En 2016, Asja Lācis est l'un des personnages apparaissant dans Benjamin, dernière nuit, drame lyrique en quatorze scènes de Michel Tabachnik, d'après le livret de Régis Debray, consacré au philosophe allemand Walter Benjamin, créé à l'Opéra de Lyon le .

Notes et références

  1. Mark Lilla, L'énigme de Walter Benjamin, in The New York Review of Books , 25 mai 1995

Voir aussi

Bibliographie

  • Hildegard Brenner : Asja Lacis, Revolutionär im Beruf. Rogner und Bernhard, München 1971.
  • Heinz-Uwe Haus: In memoriam Asja Lacis (19. Oktober 1891–21. November 1979). – In: John Fuegi, Gisela Bahr, John Willett (Hrsg.): Brecht, Women and Politics. Wayne State University Press, Detroit 1985, S. 138–147.
  • Mark Lilla, L'énigme de Walter Benjamin, in The New York Review of Books ,
  • Dagmāra Ķimele, Gunta Strautmane, Asja: režisores Annas Lāces dēkainā dzīve [Asja : La vie orageuse de la directrice Anna Lāce], Riga, Likteņstāsti, 1996 (mémoires de la fille d'Asja Lācis)
  • Beata Paskevica: In der Stadt der Parolen. Asja Lacis, Walter Benjamin und Bertolt Brecht. Klartext, Essen 2006.

Liens externes

Source de la traduction

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