Arthur Balfour

Arthur James Balfour (), 1er comte de Balfour, homme d'État, Premier ministre du Royaume-Uni et chef du parti conservateur, célèbre pour son action en tant que ministre des Affaires étrangères pendant la Première Guerre mondiale.

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Arthur Balfour
Fonctions
Premier ministre du Royaume-Uni

(3 ans, 4 mois et 23 jours)
Monarque Édouard VII
Prédécesseur Robert Arthur Talbot Gascoyne-Cecil
Successeur Henry Campbell-Bannerman
Chef de l'opposition du Royaume-Uni

(2 mois et 3 jours)
Monarque Édouard VII
Premier ministre Henry Campbell-Bannerman
Prédécesseur Henry Campbell-Bannerman
Successeur Joseph Chamberlain

(5 ans, 8 mois et 17 jours)
Monarque Édouard VII
George V
Premier ministre Henry Campbell-Bannerman
Herbert Henry Asquith
Prédécesseur Joseph Chamberlain
Successeur Andrew Bonar Law
Secrétaire d'État des Affaires étrangères

(2 ans, 10 mois et 13 jours)
Premier ministre David Lloyd George
Prédécesseur Edward Grey
Successeur George Curzon
Lord de l'Amirauté

(1 an, 6 mois et 15 jours)
Premier ministre Herbert Henry Asquith
David Lloyd George
Prédécesseur Winston Churchill
Successeur Edward Carson
Lord Président du Conseil

(2 ans, 11 mois et 26 jours)
Premier ministre David Lloyd George
Prédécesseur George Curzon
Successeur James Gascoyne-Cecil

(4 ans, 1 mois et 8 jours)
Premier ministre Stanley Baldwin
Prédécesseur George Curzon
Successeur Charles Cripps
Lord du Sceau Privé

(1 an, 3 mois et 6 jours)
Premier ministre lui-même
Prédécesseur Robert Arthur Talbot Gascoyne-Cecil
Successeur James Gascoyne-Cecil
Chef du Parti conservateur

(9 ans, 4 mois et 2 jours)
Prédécesseur Robert Arthur Talbot Gascoyne-Cecil
Successeur Andrew Bonar Law
Secrétaire en chef pour l'Irlande

(4 ans, 8 mois et 2 jours)
Premier ministre Robert Arthur Talbot Gascoyne-Cecil
Prédécesseur Michael Hicks Beach
Successeur William Jackson
Secrétaire d'État pour l'Écosse

(7 mois et 6 jours)
Premier ministre Robert Arthur Talbot Gascoyne-Cecil
Prédécesseur John Ramsay
Successeur Schomberg Kerr
Membre de la Chambre des lords
Lord Temporal

(7 ans, 10 mois et 14 jours)
Pairie héréditaire
Prédécesseur Pairie créée
Successeur Gerald Balfour
Député britannique

(16 ans, 2 mois et 8 jours)
Circonscription City of London
Prédécesseur Lord Alban Gibbs
Successeur Lord Edward Grenfell

(20 ans et 21 jours)
Circonscription Manchester East
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Sir Thomas Gardner Horridge

(11 ans, 9 mois et 1 jour)
Circonscription Hertford
Prédécesseur Robert Dimsdale
Successeur Circonscription abolie
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Whittingehame
Date de décès
Lieu de décès Woking
Nationalité britannique
Parti politique Parti conservateur
Diplômé de Trinity College
Religion Église d'Écosse


Premiers ministres du Royaume-Uni

Biographie

Né à Whittingehame, en Écosse (East Lothian), fils de James Maitland Balfour et frère de la mathématicienne et militante pour l'éducation supérieure des femmes Eleanor Mildred Sidgwick, il fait ses études secondaires à Eton puis étudie les sciences humaines au Trinity College (Cambridge) (1866-1869).

Élu à la Chambre des communes, il siège dans les rangs unionistes (conservateurs) de 1874 à 1905. Il est l'adjoint de lord Salisbury, alors ministre des Affaires étrangères, au congrès de Berlin. Il occupe le poste de ministre chargé des Affaires irlandaises de 1887 à 1891 où il s'oppose à la politique du Home Rule présenté par le Premier ministre libéral William Ewart Gladstone, projet qui accorde une certaine autonomie à l'Irlande tout en réprimant avec fermeté toute velléité de soulèvement. Il devient premier lord au Trésor et chef de la majorité gouvernementale à la Chambre des communes en 1891.

Lorsque son oncle, Robert Arthur Talbot Gascoyne-Cecil, 3e marquis de Salisbury, se retire en , Balfour prend la tête du gouvernement. Il fait voter des réformes dans les domaines de la défense et de l'enseignement. Il participe également à la signature de l'Entente cordiale de 1904 entre la France et le Royaume-Uni. Des dissensions à l'intérieur du parti unioniste sur la réforme des tarifs douaniers provoquent cependant sa chute en . Antisémite[pertinence contestée], il soutient en 1905 la loi sur les étrangers qui visait en particulier les juifs émigrés d'Europe de l'Est[1]. En 1912, se tient ainsi à Londres le Ier congrès international d'eugénisme dont il assure le discours d'ouverture.

La Première Guerre mondiale ayant éclaté, il oublie les querelles de parti et entre dans le premier cabinet de coalition dirigé par le Premier ministre Herbert Henry Asquith en 1915, en tant que premier lord de l'Amirauté. Lorsque David Lloyd George devient Premier ministre en décembre 1916, Balfour est nommé au ministère des Affaires étrangères. Chargé d'obtenir le soutien des États-Unis aux puissances alliées, il dirige, en 1917, la mission de guerre britannique en Amérique du Nord.

En , il publie une lettre d'intention, devenue célèbre sous le nom de déclaration Balfour, qui indique que le Royaume-Uni se porte favorable à la création en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif : « Nous traitons non point avec les souhaits de la communauté existante, mais nous rechercherons consciemment à reconstituer en Palestine une nouvelle communauté, et à y édifier définitivement une autre majorité numérique dans l'avenir »[2][source insuffisante].

Il a été dit que l'objectif était de rallier le soutien de la communauté juive américaine à l'entrée en guerre des États-Unis au côté des alliés. Cependant, les États-Unis sont entrés en guerre le , tandis que la déclaration a été faite sept mois plus tard (le ). Néanmoins, durant cette période la Grande-Bretagne a mené une politique ambiguë visant à la fois, à rallier les Arabes de Palestine (contre l'Empire ottoman) et les Juifs d'Amérique (contre l'Allemagne). Pour cela, la Grande-Bretagne promit à la fois l'indépendance aux Palestiniens et un État juif en Palestine aux Juifs du monde entier. La déclaration Balfour s'inscrit dans le cadre de cette diplomatie. Il a également été avancé que Lord Balfour avait de la sympathie pour un courant idéologique appelé sionisme chrétien. Par exemple, dans une note de service datant de 1919, Balfour affirme ainsi que « le sionisme s'enracine dans des traditions et des espoirs futurs bien plus importants que les désirs et les préjugés de 700 000 Arabes qui habitent à présent sur cette terre historique »[3],[4]. Dans ce raisonnement, Balfour présente les Arabes comme étant seulement des occupants conjoncturels de la Palestine. Enfin, le projet de Balfour présentait des motivations antisémites[pertinence contestée] : créer un État juif en Palestine permettrait selon lui de se débarrasser des juifs d'Europe[1][source insuffisante].

Pour certains historiens, il n'en reste pas moins que cette déclaration est une violation du territoire palestinien. « En Palestine, une nation a solennellement promis à une seconde le territoire d’une troisième » note Arthur Koestler[5], à propos de cette déclaration.

Après la Première Guerre mondiale, Balfour représente son pays à la conférence de paix de Versailles, en 1919, puis l'année suivante, à la première conférence de la Société des Nations. Il dirige la délégation britannique à la conférence de Washington en 1921. En il dirige le comité du Conseil de la Société des Nations, chargé du sauvetage économique de l'Autriche.

En reconnaissance de ses services, Balfour est nommé chancelier de l'Université de Cambridge en 1919. En 1922, il est anobli en tant que Ier comte de Balfour.

Balfour poursuit sa carrière. Il est d'abord Président de la British Academy de 1921 à 1928. Puis, il participe au gouvernement Baldwin de 1925 à 1929 et agit comme négociateur pour le Statut de Westminster signé en 1931 et qui reconnaissait une certaine autonomie aux dominions de l'Empire britannique.

Honneurs

Il a reçu le titre de docteur honoris causa de l'Université Jagellon de Cracovie en 1922[6].

Notes et références

Liens externes

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