Armande de Polignac

Marie Armande Mathilde de Polignac, comtesse de Chabannes-La Palice, est une instrumentiste , critique et compositrice française née le à Paris (16e arrondissement)[1] et morte le à Neauphle-le-Vieux (Yvelines). D'une solide formation musicale, Armande de Polignac fut en 1903 la Ière femme en France à diriger un orchestre, devançant en réalité Jane Evrard reconnue comme la Ière professionnelle en 1930.

Biographie

Armande de Polignac est la fille de Camille de Polignac et de Marie Adolphine Langenberger.

Elle commence ses leçons d'harmonie à Londres. Puis, elle travaille sous la direction de Gabriel Fauré, d'Eugène Gigout et reçoit de Vincent d'Indy des cours de direction d'orchestre à la Schola Cantorum de Paris et elle est, probablement, la seule compositrice à avoir joué à l'orchestre en tant qu'altiste.

Dans son enfance, elle essaie de s'enlaidir pour ressembler aux génies qu'elle admire, Berlioz et Wagner, en mettant dans sa bouche des petits bâtonnets de manière à déformer son visage.

Elle se marie en 1895 avec le comte Alfred de Chabannes La Palice, mélomane et chanteur amateur. Une seule fille, Hedwige, naît de cette union. Jusqu'à la perte de son patrimoine, intervenue en 1930, elle se consacre à sa passion. Sa fille indique : « Elle avait voué sa vie à la musique, travaillait avec régularité, sacrifiait les plaisirs et le monde » [2].

Selon les témoignages de sa famille, elle est une femme douce et fragile. Elle apporte son soutien à Edgar Varèse qu'elle a connu à la Schola Cantorum en récoltant des fonds en 1915 pour lui afin qu'il puisse aller aux États-Unis.

Elle produit, entre 1900 et 1914, des mélodies apparentées à de la musique légère. A partir de sa fondation en 1905, Armande de Polignac devient collaboratrice de la revue du Mercure Musical fondée par Louis Laloy et où collabore dès ses débuts, Claude Debussy, Romain Rolland, Jean Marnold, Willy ,

elle donne comme critique

En 1920, elle compose son cycle de huit mélodies sur des poèmes chinois traduits par Franz Toussaint, La Flûte de Jade et un court recueil L'Amour fardé. Elle met en musique un texte de Lucie Delarue-Mardrus et publie des mélodies sur des poèmes de Melchior Polignac, Edouard Guyot, Louis Longepierre, Robert d'Humières, Georges de Dubor, etc. Avec Willy, elle écrit des mélodies comme Café Maure, Chemin de Mihail, Le Dernier Menuet du Roy, Nuit à Capri, Poème, Pastel et Soir de Jardin. Elle fait, aussi, plusieurs adaptations sur des poèmes de Françoise d'Antoine : Le Vieux clavecin, Printemps morts, Mélancolie et Berceuse.

Sa musique pianistique est aussi importante : Danses Brèves orchestrées et dirigées par elle en concert, Six Préludes, Toccata dédiée à Ricardo Viñes, Berceuse, Échappée, Pluie, Carillon, Dans le steppe et Bazar d'orient, un nocturne pour harpe (1912) et la Petite Suite pour clavecin (1939) dédiée à Marcelle de Lacour. Elle est l'auteur de trois quatuors à cordes, deux sonates pour violon et piano, un quintette avec piano dédié à Louis Laloy (), deux pièces pour quintette à vent et diverses pièces pour flûte et piano, violon et piano ou violoncelle et piano.

Elle présente six fois des œuvres à la Société musicale indépendante entre 1911 et 1922 et c'est à cette occasion que Maurice Ravel montre un certain intérêt pour sa musique.

Son catalogue comprend, également, une quinzaine de pièces symphoniques, une dizaine de pièces apparentées à de la musique légère, une ouverture Lear, Salomé, un poème symphonique. Dans le domaine de l'opéra et des ballets, il faut citer : La Petite Sirène (Nice, ), Les Roses de Califes (Paris, 1909), le ballet arabe Les Mille et Une Nuits (Paris, 1914), un ballet japonais Urashima La Source Lointaine et le ballet Les Chinois.

Elle compose Judith de Béthulée scène dramatique inédite chantée par Felia Litvinne à l'Opéra de Paris en mars 1916.

Armande de Polignac est enterrée au cimetière de Neauphle-le-Vieux, dans la chapelle funéraire de Casimir de Rochechouart de Mortemart, arrière-grand-père de son mari.

Sources

Bibliographie

  • Women in the Arts in the Belle Epoque : Essays on in influential artists, writers and performers, par Paul Fryer. Edition Mc Farland & Cie. 2012 ( paragraphe écrit par Laura Hamer : " Armande de Polignac : An Aristocratic compositrice in Fin-de-siècle à Paris " pages 165-185 )
  • Association Femmes & Musique, Les Compositrices françaises au XXe siècle. Edition Delatour. Paris 2007
  • Loïe Fuller, danseuse de la Belle Epoque par Giovanni Lista. Réédition Hermann. 2006
  • Les compositrices en France au XIXe siècle, par Florence Launay. Edition Fayard - Paris 2006
  • La princesse Edmond de Polignac et son salon ( 1865-1943 ) : Une américaine à Paris, par Michaël de Cossart. Edition Plon 1979
  • Les Polignac d'Hedwige de Polignac . ( Edwidge de Chabannes ) - Paris. Edition Fasquelle, 1960
  • Les Marronniers en Fleurs. Mémoires par Elisabeth de Gramont . Edition Grasset 1929. ( Réédition " Les Cahiers Rouges " - Grasset 2018 )
  • Revue Femina , N° 149 du Ier Avril 1907, consacrée à Mme de Chabannes, princesse Armande de Polignac.
  • Pensées d'Ailleurs par Armande de Polignac, in Le Mercure Musical. N° 14 - Ière Année. Ier Décembre 1905 ( Le Rythme )

Discographie.

Compositrices d'Exception : Hélène de Montgeroult, Cécile Chaminade, Armande de Polignac, Blanche Selva & Melanie Bonis. Oeuvres pour piano , interprétées par Laurent MARTIN. CD album - Label : Ligia Digital 01033441-19 ( paru en Septembre 2019 )

Notes et références

  1. Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance no 16/26/1876, avec mention marginale du décès (consulté le 9 septembre 2012).
  2. Polignac H., Les Polignac, page 254.

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