Armand Point

Armand Point, né à Alger le [1] et mort à Naples le , est un peintre français.

Il est le chef de file d'une communauté d'artistes qu'il a fondée à Marlotte, le logis de Haute-Claire, qui s'inscrit dans la lignée du mouvement symboliste.

Biographie

Armand Point est le fils de François Victor Point (né en 1835), plâtrier d'origine bourguignonne et de son épouse Caroline Amélie Mestas (née en 1838), modiste d'origine espagnole. Il est orphelin de père à six ans et de mère à sept ans, suite aux épidémies successives de choléra et de typhus. Sa tante maternelle Mme Mestas va alors l'élever. Arrivé à Paris, il entre en classe de 9e du collège Rollin en avril 1870[2]. Il suit les cours de dessins de Auguste Clément Herst (1825-vers 1888), également professeur des filles de Théophile Gautier[réf. nécessaire]. Armand Point commence par peindre des tableaux d'une esthétique naturaliste, puis en 1877, il quitte le collège et gagne l'Algérie pour dessiner les paysages de sa terre natale. Durant la période de son séjour en Algérie, il est mobilisé pour faire la campagne de pacification de la Tunisie. Séduit par l'Afrique du Nord, il peint des sujets de genre orientaliste[réf. nécessaire].

Il rentre en 1888 à Paris, où il est déjà connu pour ses œuvres naturalistes envoyées au Salon dès 1882. En 1890, il fait la rencontre dans la forêt de Samois d'Élémir Bourges (1852-1925), un poète féru d'art avec lequel il restera lié d'amitié jusqu'à la mort de ce dernier[réf. nécessaire]. À cette époque s'éveille en lui le désir et la passion de posséder toutes les techniques pour élaborer son projet de marier l'art et la poésie. Durant ces années, son élève Hélène Linder (1867-1955) devient sa maîtresse[réf. nécessaire].

Le thème de la Femme devient le sujet majeur des toiles qu'il expose au Salon des artistes français à partir de 1889.

En 1890, il s'installe à Marlotte dans la forêt de Fontainebleau.

En mai 1893, il obtient une bourse de voyage et part en Italie avec sa compagne Hélène Linder, à l'esprit artistique et ouvert qui marque profondément l'artiste[3]. Il se ressource parmi les primitifs italiens et prône désormais un art sous les auspices de la tradition. Ayant reconstitué un procédé de peinture à l'œuf, il allie cette technique savante à son inspiration symboliste.

S'inspirant des anciens, il constitue en 1896 à Marlotte une colonie d'artistes active jusqu'en 1903, où se mêlent peintres, sculpteurs, doreurs, émailleurs et orfèvres qui créent avec des techniques retrouvées, tapisseries, bijoux et objets d'art. Ce cénacle intellectuel baptisé logis de Haute-Claire[4] devient un haut-lieu du symbolisme[5] que visitent Odilon Redon, Oscar Wilde, Élémir Bourges, Stéphane Mallarmé, Stuart Merril ou encore le diplomate Philippe Berthelot, dans une atmosphère studieuse que Paul Fort qualifiera dans ses mémoires de « cour d'amour ». Peu reconnu par les critiques, jugé passéiste et accusé de pastiche, Point éprouve pour le Moyen Âge et la Renaissance la même admiration qu'Edward Burne-Jones et les préraphaélites. Pour lui, le moyen de lutter pour l'Idéal passe par le renouveau des valeurs ancestrales[6].

Son inspiration évolue progressivement vers une note idéaliste et Joséphin Peladan l'invite au Salon de la Rose-Croix esthétique dont il fera l'affiche avec Léonard Sarluis en mars 1896[réf. nécessaire].

Son ami le peintre Mario Pérouse (1880-1958) lui fait découvrir l'École de Murol, lieu ou il vient peindre tous les hivers en 1919, 1921, 1923 et 1924, produisant des œuvres absolument différentes de ses précédents tableaux[réf. nécessaire].

Il est le père de Victor Point (1902-1932)[7], enseigne de vaisseau, héros de la Croisière Jaune qu'il dirigea pour Citroën en 1931, avant de se suicider par dépit amoureux l'année du décès de son père en 1932 qui, mort à Naples, souhaitait être inhumé à Bourron-Marlotte[8].

Œuvres répertoriées

Collections publiques

Estampes

  • Bourriquets sur la plage, près d'Alger
  • Chameau traversant un gué
  • Mulet tournant une noria
  • Petit âne algérien
  • Zouave en campagne
  • Veilleur d'un mort
  • Halte de mulets
  • Cavalier poursuivant une gazelle
  • Troupeau de mouton au coucher du soleil
  • Mauresque respirant une fleur
  • Kabyle descendant la montagne
  • Portrait de Georges Damdt[9].

Salons et expositions

Élèves et collaborateurs

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  • Borghild Arnesen (1872-1950), peintre et orfèvre norvégienne, élève en 1899.
  • Albert Boué, céramiste.
  • Élémir Bourges, bibliothécaire et archivistes du Logis de Haute-Claire.
  • Jeanne de Brouckère, artisane en cuivre repoussé.
  • Louis De Angelis (né à Rome en 1880), artisan bijoutier.
  • Numa Gillet, peintre, céramiste, architecte, émailleur, s'occupe du procédé de fresque-cérame.
  • Alice Holback, artisane en cuivre repoussé.
  • Hélène Linder, brodeuse.
  • Maximilien Luce, peintre, actif au logis de Haute-Claire de 1898 à 1902.
  • Félix Malleval, peintre sur faïence de la faïencerie Boué et Petit, sertissait les bijoux et surveillait les fours.
  • Stuart Merrill, poète, apporte un soutien financier et s'occupe de l'impression des ouvrages d'art.
  • Alphonse Petit, céramiste.
  • Pio Petri (né en 1871), artisan bijoutier italien, s'occupe du montage des pièces en 1911.
  • Léonard Sarluis, peintre[10].
  • Robert Yann, élève[Quoi ?].
  • Charles Virion, sculpteur, médailleur, peintre, céramiste.

Notes et références

  1. Acte de naissance nº 348 du 25 mars 1861.
  2. Robert Doré, article paru dans L'Algérianiste, no 95, septembre 2001[réf. incomplète].
  3. Jean-Luc Barré Le Seigneur-chat,Philippe Berthelot 1866-1934, Paris, Plon, 1988 ; réédition 1998, pp. 146-151.
  4. Aussi appelé Le Zodiaque ou La Devinière.
  5. « Le logis de Haute-Claire », notice sur musee-orsay.fr.
  6. Jean-David Jumeau-Lafond, Les Peintres de L'âme, le Symbolisme idéaliste en France.
  7. Victor Point étant en fait probablement le fils du diplomate Philippe Berthelot, lequel, avant de l'épouser, avait eu une liaison avec Hélène Linder, modèle et compagne d'Armant Point (cf. Barré, op. cit., pp. 146-151.
  8. Barré, op. cit., pp. 146-151.
  9. Beraldi, op. cit., p. 18.
  10. (en) Edward Lucie-Smith, Symbolist Art, London, Thames & Hudson, 1972, p. 54.

Annexes

Bibliographie

  • Robert Doré, L'Orientalisme chez le peintre Armand Point, mémoire de maîtrise présenté à l'université de Paris I, Panthéon-Sorbonne, Paris, juin 2000.
  • Robert Doré, Armand Point, de l'orientalisme au symbolisme 1861-1932, Éditions Bernard Giovanangeli, 2010.
  • Henri Beraldi, Les graveurs du XIXe siècle, p. 18.
  • Merrill Stuart, Armand Point, Paris, Galerie G. Petit, 1899. — Catalogue de l'exposition, 23 tableaux, 35 dessins, 63 objets d'art réalisés par les membres de la société de Haute-Claire.
  • Jacques Morizot, Roger Pouivet, Dictionnaire d’esthétique et de philosophie de l’art, Paris, Armand Colin, 2007, p. 454.
  • Philippe Auserve, Armand Point, un symboliste à Murol, Paris, Éditions du Musée des Peintres de l’École de Murol, 2012.
  • Léon Deschamps, Paul Ferniot, Karl Boès, René Le Gentil, La Plume, Paris, 1889-1914, 1901[réf. incomplète].
  • Stéphane Laurent, « Armand Point : un art décoratif symboliste », Revue de l’Art, no 116, 1997, pp. 89-94 (en ligne sur persee.fr).

Article connexe

Liens externes

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