Armand Jacques Leroy de Saint-Arnaud

Armand Jacques Achille Leroy de Saint-Arnaud, né à Paris le et mort en mer Noire le , est un officier militaire français, maréchal de France.

Pour les articles homonymes, voir Leroy et St-Arnaud.

Armand Jacques Leroy de Saint-Arnaud

Saint-Arnaud photographié par Pierre-Louis Pierson.

Naissance
Paris ( République française)
Décès
mer Noire
Origine France
Dignité d'État Maréchal de France
Années de service 18211854
Commandement 1er régiment de Zouaves
53e Régiment d'Infanterie Légère
Général en chef de l'armée française en Crimée
Conflits Conquête de l'Algérie
Guerre de Crimée
Faits d'armes Bataille de l'Alma

« Emmurades » des Sbehas (Ouled Sbih) de Aïn Merane (du 8 au 12 août 1845)

Distinctions nombreuses
Hommages nombreux

Biographie

Fils de Jean Dominique Leroy (1758-1803), avocat, membre du Tribunat, puis préfet de l'Aude et de Louise Catherine Papillon de Latapy (1780-1852), Armand Jacques est le frère aîné d'Adolphe Le Roy de Saint-Arnaud (1801-1873), conseiller d'État et sénateur et le frère utérin d'Adolphe de Forcade Laroquette (1820-1874), qui deviendra ministre.

En 1814, le jeune Armand Leroy, collégien du lycée Napoléon, travaille aux fortifications de Paris et, après la déchéance de Napoléon Ier, s'engage dans la Garde nationale à cheval de Paris. Il acquiert alors son surnom d'Achille et adopte le patronyme de Saint-Arnaud. Il parvient à entrer dans les gardes du corps du Roi, compagnie Grammont, mais en est renvoyé pour vol. Entré dans un régiment d’infanterie, il doit démissionner après avoir provoqué son commandant en duel.

Oisif, désœuvré, il s'embarque en mai 1822 à Marseille pour rejoindre les volontaires philhellènes qui partent en Grèce pour secouer le joug turc. Déçu par son aventure, il revient en France et mène une existence irrégulière et misérable avant de demander sa réintégration dans l'armée en 1827.

Il est nommé alors au 49e d'infanterie à Vannes. Désigné pour partir à La Martinique, il démissionne et la vie d'aventures recommence. Il donne des cours de langues, enseigne l'escrime, la musique et joue la comédie sous le nom de Florival.

Il doit attendre 1831 pour enfin lancer sa carrière. Sa rencontre avec Bugeaud transforme Saint-Arnaud. Lieutenant le 9 décembre 1831, il devient officier d'ordonnance du général Bugeaud et prend part à la répression des troubles en Vendée, il est ensuite chargé d'escorter la duchesse de Berry de Blaye à Palerme.

Sa carrière militaire commence véritablement lors de la conquête de l'Algérie, comme capitaine de Légion étrangère. En 1837, nouvellement promu capitaine, il se distingue au siège de Constantine et reçoit la croix de la Légion d'honneur. En 1840, l'année où il est autorisé par ordonnance royale à s'appeler Leroy de Saint-Arnaud, le général Schramm indique : « officier ardent et brave militaire ; s'est distingué plusieurs fois, digne d'avancement ». En 1841, nommé chef de bataillon, il commande le 1er régiment de Zouaves et en 1842 lieutenant-colonel du 53e régiment d'infanterie légère. Il est promu général de division après l’expédition de Petite Kabylie en 1851.

Il s’«illustre » dans les campagnes d’Algérie avec les généraux « africains » Cavaignac et Pélissier, dirigés par le général et gouverneur, futur maréchal de France, Thomas Bugeaud. Saint-Arnaud décrit son quotidien : « On ravage, on brûle, on pille, on détruit les moissons et les arbres. » Les mots de Saint-Arnaud dans ses lettres sont directs. Il se plaint même parfois du manque de combats. Il trouve que « l'Afrique perd de sa poésie » quand il pratique le massacre en grand par « l'enfumade », méthode consistant à asphyxier des centaines de personnes réfugiées dans des cavernes. Il emmure huit cents personnes de la tribu Sbeha, du 8 au 12 août 1845[1], et écrit par la suite à son frère : "Frère, personne n'est bon par goût et par nature comme moi !... Du 8 au 12 août, j'ai été malade, mais ma conscience ne me reproche rien. J'ai fait mon devoir de chef, et demain je recommencerai, mais j'ai pris l'Afrique en dégoût !"

Nommé ministre de la Guerre par le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, il lui permet de réussir son coup d'État en mitraillant la « canaille » parisienne. « Ce général avait les états de service d'un chacal », dira Victor Hugo.

Jules Ferry, autre farouche anti-bonapartiste, qualifiera de "Saint-Arnaud de café-concert" le général Boulanger.

Armand Jacques Leroy de Saint-Arnaud, maréchal de France, Charles-Philippe Larivière, 1854.

Maréchal de France en décembre 1852, grand écuyer de l'Empereur, sénateur, il quitte, en 1854, le ministère de la Guerre pour prendre le commandement de l'expédition de Crimée. Bien que sa santé soit déjà chancelante, l'Empereur lui accorde sa confiance.

Saint-Arnaud remporte brillamment la bataille de l'Alma, le 20 septembre 1854, mais miné depuis longtemps par une péricardite, il contracte également le choléra et le 26 septembre il remet le commandement à Canrobert. Le 29 septembre 1854, il embarque à bord du Berthollet à dix heures du matin, afin de voguer vers Constantinople où il espère retrouver sa seconde épouse mais il meurt le même jour à quinze heures. Napoléon III le fit inhumer aux Invalides.

Les deux frères Saint-Arnaud[2] avaient épousé deux sœurs, Eugénie et Louise, filles du marquis de Trazegnies d'Ittre, ancien colonel d'infanterie néerlandaise, et de Marie-Anne-Charlotte-Louise, comtesse d'Argenteau.

De son second mariage avec Louise Pasquier, le maréchal de Saint-Arnaud a eu une fille, Louise-Hortense (1831-1857) qui épousa Maurice de Chastenet, marquis de Puységur, ancien officier d'ordonnance de l'empereur Napoléon III et descendant du maréchal de Puységur. D'où postérité.

En 1847 le château Malromé (33) et son domaine sont transmis à Adolphe de Forcade Laroquette président du Conseil d'État sous Napoléon III, et à son demi-frère, le maréchal de Saint-Arnaud, gouverneur de Paris et ministre de la Guerre, qui feront restaurer le château "d'après Viollet-le-Duc".[réf. nécessaire] En 1883 le domaine est vendu à la comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec ; son fils Henri de Toulouse-Lautrec, qui se plait à y séjourner fréquemment, y terminera son existence le 9 septembre 1901.

Autres fonctions

Hommages, honneurs, mentions

Statue du maréchal à St Arnaud.

Distinctions

Armoiries

Figure Blasonnement
Selon Johannes Baptist Rietstap :

D'argent, au chevron de gueules, acc. en chef de deux étoiles d'azur et en pointe d'une merlette de sable.[4]
Supports : deux lions regardants[4].

On trouve aussi :

D'argent au chevron de gueules, accompagné de deux étoiles d'azur en chef et d'un cygne de sable sur une mer de sinople en pointe.[5]

Notes et références

  1. « 19 juin 1845 - Enfumage des grottes du Dahra - Herodote.net », sur www.herodote.net (consulté le )
  2. Jacques était déjà veuf de Laure Pasquier (1800-1836) dont il avait eu Adolphe (1832-1852)
  3. Adolphe Leroy de Saint-Arnaud, Lettres du Maréchal de Saint-Arnaud : 1832-1854, vol. 2, M. Lévy frères, , 2e éd. (lire en ligne)
  4. Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com
  5. « Jacques Leroy de Saint-Arnaud sur roglo.eu »

Voir aussi

Bibliographie

  • Lettres du Maréchal de Saint-Arnaud, M. Lévy frères, (lire en ligne) ;
  • Henri Gabriel Ogilvy et Pierre Jules de Bourrousse de Laffore, Nobiliaire de Guienne et de Gascogne : revue des familles d'ancienne chevalerie ou anoblies de ces provinces, antérieures à 1789, vol. 3, Typographie G. Gounonilhou, (lire en ligne) ;
  • François Maspero (préf. Edwy Plenel), L'honneur de Saint-Arnaud, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points » (no 17), , 448 p. (ISBN 978-2-02-021099-7)
  • Quatrelles L'Epine, Le maréchal de Saint-Arnaud d'après sa correspondance et des documents inédits (en deux volumes : 1798-1850 et 1850-1854), libr. Plon, Paris, 1928 & 1929.
  • Jean Meyer, Jean Tarrade, Anne Rey-Goldzeiguer, Jacques Thobie, Histoire de la france coloniale, des origines à 1914 (III - "Le temps de la colonisation mercantiliste : 1837-1847), pp. 361-362, Armand Collin, Collection U - histoire

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