Argentine (Savoie)

Argentine est une commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour les articles homonymes, voir Argentine (homonymie).

Argentine

Le sommet du Grand Arc vu d'Argentine.
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Savoie
Arrondissement Saint-Jean-de-Maurienne
Intercommunalité Communauté de communes Porte de Maurienne
Maire
Mandat
Jean-Claude Perrier
2020-2026
Code postal 73220
Code commune 73019
Démographie
Gentilé Argentin(e)s
Population
municipale
954 hab. (2018 )
Densité 34 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 29′ 41″ nord, 6° 18′ 49″ est
Altitude Min. 326 m
Max. 2 696 m
Superficie 28,03 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Saint-Pierre-d'Albigny
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Argentine
Géolocalisation sur la carte : Savoie
Argentine
Géolocalisation sur la carte : France
Argentine
Géolocalisation sur la carte : France
Argentine
Liens
Site web http://www.argentine-savoie.fr

    Géographie

    La plaine d'Argentine, le chef-lieu à droite et le Grand Arc enneigé.

    Situation

    Argentine est une commune de la Basse-Maurienne, située sur la rive droite de l'Arc[1], à km en amont d'Aiguebelle[2].

    La superficie de la commune est de 2 520 ha, dont la moitié correspond à de la surface forestière[2]. La commune est composée de six villages, qui sont, du nord vers le sud, Les Bottets, Verdet, La Perrière (chef-lieu), Le Rivier, La Chaudanne, auxquels s'ajoutent une vingtaine de lieux-dits et hameaux : Barrioz, Chapitre, Charrière Chaude, Château, Cléments, Crey, Combe, Coudray, Durands, Fay, Gémilly, Madeleine, Montchabert, Montchavet, Montgodioz, Motte, Rivier, Roche, Route Nationale, Rubaud, Plagne, et Tour[1].

    Climat

    Le climat est sec et humide, les étés sont très chauds ; la température peut atteindre les 38 °C et en hiver descendre jusqu'à −10 °C.

    Sur la commune s'élevait, en dehors des monuments visibles encore aujourd'hui, la Tour Brûlée, qui était encore debout en 1590.

    Urbanisme

    Typologie

    Argentine est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6],[7].

    Occupation des sols

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (80,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (80,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (61,3 %), zones agricoles hétérogènes (14,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (12,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (6,3 %), zones urbanisées (4,3 %), prairies (0,8 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Dans les documents médiévaux, La Table est mentionnée sous les formes suivantes Argentina (1129, 1l84), Argentine (1129, 1285), Apud Argentinam (1269)[9],[2],[10]

    Le toponyme Argentine est un nom dérivant du latin argentaria (ou du gaulois arganto) et désigne l'« emplacement de mines métallifères réelles ou supposées »[9],[10]. Pour la commune savoyarde, le nom fait référence aux mines de plomb argentifère exploitées autrefois sur le territoire de la commune[9],[11]. Il s'agit du seul toponyme existant en France[11].

    En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Arzhantena, selon la graphie de Conflans[12].

    Histoire

    Période médiévale

    Les mines de plomb argentifère de Montchabert semblent à l'origine du nom de la paroisse puis de la commune[9]. Les habitants ont d'ailleurs exploité le fer dans des fonderies au cours du Moyen Âge[9]. Toutefois aucune trace de cette activité proto-industrielle avant le XIIe siècle[11].

    La bulle pontificale de Lucius III, de l'année 1184, confirme la juridiction épiscopale de Maurienne sur dix-sept paroisses dont Argentine[13],[11].

    L'évêque de Maurienne fait édifier un château, cité en 1269[11]. En 1285, un conflit éclate entre l'évêque et le comte de Savoie concernant les droits sur Argentine, l'évêque obtient la confirmation de ceux-ci[11]. C'est à cette période que le château devient le siège d'une châtellenie épiscopale[11].

    Selon le chanoine Gros, un autre château dit Tour Brûlée aurait existé[14].

    Période contemporaine

    Comme la plupart des possessions épiscopales, dite Terre limitée, la paroisse est affranchie en partie en 1768, mais sous certaines conditions et en échange d'un cens annuel de 760 livres[11].

    Le duché de Savoie est occupé par les troupes révolutionnaires françaises depuis 1792 et reste français jusqu'en 1815.

    Lors du retrait des troupes allemandes, en 1944, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la commune, comme tous les villages voisins, subit des destructions[11], notamment l'église paroissiale[14].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    juin 1995 mars 2014 René Vigne    
    mars 2014 En cours
    (au avril 2014)
    Jean-Jacques Mellier SE Retraité

    Démographie

    Ses habitants sont appelés les Argentin(e)s[2],[15].


    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[17].

    En 2018, la commune comptait 954 habitants[Note 2], en augmentation de 1,81 % par rapport à 2013 (Savoie : +2,36 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
    9031 0241 0361 3701 3791 4761 6781 6081 585
    1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
    1 6251 6541 7231 7281 5911 5401 6021 6051 519
    1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
    1 3021 1481 0351 0228931 004867810695
    1982 1990 1999 2004 2009 2014 2018 - -
    623691688805892947954--
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Église d'Argentine

    L'église, dédiée à St Jean-Baptiste, est consacrée le [14]. La nouvelle construction, qui remplace un édifice très modeste, est due à un membre de la famille Castagneri de Châteauneuf[14]. Les éléments repris sont la nef, le chœur et la porte. Deux nefs ont été ajoutées en 1849[14]. En 1894, l'église est agrandie avec des bas-côtés et une tribune car elle était devenue trop petite pour accueillir 1 700 fidèles). La famille Castagneri y possède un caveau familial, sous une dalle funéraire.

    Le portail, classé monument historique, date de 1638[14]. Son encadrement est en fonte moulée. Il est orné d'un châtaignier et surmonté de l'emblème des Castagneri, ainsi que leur devise en latin pasco bonos pugnoque malos (je fais paître les bons et je combats les méchants). Le décor de la porte est unique en Savoie.

    L'église possède une chaire en noyer d'Argentine (comme celle de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne) et une croix de la passion (une autre existe à Bessans).

    Tour des Évêques

    Le château d'Argentine, édifié par les évêques de Maurienne, est mentionné dans la deuxième moitié du XIIIe siècle[11]. Seule subsiste une tour dite « des Évêques », située contre le cimetière, elle est en assez mauvais état[14].

    Hameau de Gémilly

    Au hameau de Gémilly, un "château", décrit comme « un ensemble de grosses maisons[14] », aurait été édifié au XVIIe siècle[14] et a appartenu à la famille de Castagneri[14]. Une chapelle a été construite à proximité, elle a été détruite à la suite d'un violent orage[14].

    A proximité, une tour dite de Castagneri, bâtie sur des bases plus anciennes, daterait du XIIe ou XIIIe siècle.

    Patrimoine culturel

    • Le musée du Félicien, présentation de la vie agricole d'antan, avec trois courts métrages réalisés en 2000[20]
    • Le village compte plusieurs petites centrales hydroélectriques: la Balme, Montartier, la Christine

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Michèle Brocard, Maurice Messiez-Poche, Pierre Dompnier, Histoire des communes savoyardes : La Maurienne - Chamoux - La Rochette (vol. 3), Roanne, Éditions Horvath, , 558 p. (ISBN 978-2-7171-0289-5), p. 30-37. ([PDF] lire en ligne)

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Histoire des communes savoyardes, 1983, p. 30, Situation.
    2. Histoire des communes savoyardes, 1983, p. 30, Présentation.
    3. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 35..
    10. Henry Suter, « Argentine », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
    11. Histoire des communes savoyardes, 1983, p. 30-31, L'histoire.
    12. Lexique Français - Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 23
      Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
      .
    13. Alexis Billiet, Chartes du diocèse de Maurienne, vol. 1, Chambéry, imp. de Puthod fils, , 446 p. (lire en ligne), p. 32-34.
    14. Histoire des communes savoyardes, 1983, p. 31-33, Eglises et châteaux.
    15. « Argentine », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté en ), Ressources - Les communes.
    16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    20. Site du musée du Félicien.
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