Arbre de probabilité

En probabilité élémentaire, un arbre de probabilité est un schéma permettant de résumer une expérience aléatoire connaissant des probabilités conditionnelles.

Pour les articles homonymes, voir Arbre (homonymie) et Probabilité (homonymie).

Ces arbres sont abondamment utilisés en théorie de la décision.

Exemple de problème réel

Exemple d'un forage pétrolier. Soit un endroit où l'on suppute la présence de pétrole avec une probabilité p connue.

Si on effectue un test, cette probabilité pourra être rectifiée à une valeur q encore inconnue. Le test est coûteux mais peut éviter de forer un puits sec. En revanche, la réussite du test n'implique pas avec certitude que le puits ne sera pas sec.

Doit-on effectuer le test ? Doit-on forer sans effectuer le test ?

Voir plan d'expérience, Bandit manchot (mathématiques).

Un autre exemple

On cherche à résumer l'expérience aléatoire suivante :

On lance un dé
  • Si le numéro obtenu est un multiple de 3, on extrait au hasard une boule dans l'urne 1 qui contient 3 boules noires, 4 boules blanches et 3 boules rouges
  • Si le numéro obtenu n'est pas un multiple de 3, on extrait une boule dans l'urne 2 qui contient 3 boules noires et 2 boules blanches.

La première étape permet de définir un univers Ω = {1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 ; 6} sur lequel on applique une équiprobabilité (on estime le dé parfaitement équilibré). On considère alors les deux événements complémentaires

  • U1 = « le lancer conduit à tirer dans l'urne 1 »
  • U2 = « le lancer conduit à tirer dans l'urne 2 »

On a donc U1 = { 3 ; 6 } et p(U1) = 1/3 puis p(U2) = 2/3.

Pour étudier la seconde étape, il faut étudier ce qui se passe quand on tire dans l'urne 1 ou l'urne 2.

  • Le tirage dans l'urne 1 permet de définir un univers Ω1 = {N ; B ; R} sur lequel on applique la probabilité suivante
    • p(N) = 3/10
    • p(B) = 4/10
    • p(R) = 3/10.
Il s'agit en réalité du transfert à Ω1 (univers des couleurs possibles d'une boule tirée au hasard dans l'urne 1) d'une équiprobabilité définie sur Ω1' = {N1, N2, N3, B1, B2, B3, B4, R1, R2, R3} (univers des boules contenues dans l'urne 1 elles-mêmes, considérées ici comme les résultats possibles et équiprobables du tirage dans l'urne 1).
  • De même, le tirage dans l'urne 2 permet de définir un univers Ω2 = {N, B} de probabilités 3/5 et 2/5.

L'expérience se résume alors dans l'arbre suivant :

La lecture des probabilités se fait alors aisément:

  • Probabilité de tirer dans l'urne 1 et d'obtenir une noire :
  • Probabilité de tirer dans l'urne 2 et d'obtenir une noire :

La probabilité de tirer une boule noire est alors :

Exercice résolu

Gérard peut aller au travail par deux chemins A ou B. La probabilité qu'il emprunte le chemin A est de 0,4. S'il emprunte le chemin A, la probabilité qu'il soit en retard est de 0,2. S'il emprunte le chemin B, la probabilité qu'il soit en retard est de 0,6. Soit R l'événement "Gérard est en retard" et Rc le complémentaire de R.

On en déduit les probabilités

"La probabilité qu'il emprunte le chemin A est de 0,4." : P(A) = 0,4. Comme il n'y a que deux chemins possibles alors P(B) = 1 – P(A) = 0,6.
"S'il emprunte le chemin A, la probabilité qu'il soit en retard est de 0,2." : PA(R) = 0,2. La probabilité qu'il ne soit pas en retard sachant qu'il a pris le chemin A est donc le complémentaire PA(Rc) = 1 – PA(R) = 0,8.
"S'il emprunte le chemin B, la probabilité qu'il soit en retard est de 0,6." : PB(R) = 0,6 De la même manière, PB(Rc) = 1 – PB(R) = 0,4.

Définitions et propriétés

On nomme arbre de probabilité un graphe orienté et pondéré obéissant aux règles suivantes

  • La somme des pondérations (ou probabilités) des branches issues d'un même sommet donne 1.
  • La probabilité d'un chemin est le produit des probabilités des branches qui le composent.
  • La pondération de la branche allant du sommet A vers le sommet B est la probabilité conditionnelle de B sachant que A est déjà réalisé pA(B).

On retrouve alors la propriété de la probabilité conditionnelle :

(produit des chemins).

Ainsi que la formule des probabilités totales:

si Ω1, Ω2, ..., Ωn définit une partition de Ω (ensembles deux à deux disjoints dont l'union donne Ω), si les Ωi sont de probabilité non nulle, et si A est un événement de Ω,

Que l'on a exploitée dans l'exemple pour calculer p(N)

L'arbre de probabilité facilite aussi l'inversion des probabilités conditionnelles ou théorème de Bayes :

Dans l'illustration précédente, cela revient à poser la question : « Sachant que l'on a tiré une noire, quelle est la probabilité que l'on ait tiré dans l'urne 1 ? »

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail des probabilités et de la statistique
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