Antonio Berni

Antonio Berni est né le 14 mai 1905 à Rosario, province de Santa Fe (au numéro 288 rue España) Argentine, et est mort le 13 octobre 1981 à Buenos Aires. Artiste peintre, graveur, artiste du collage et muraliste, il a été nommé membre de l’Académie National des Beaux-Arts en 1979[1],[2].

Biographie

Son père, Napoleón Berni, était un tailleur italien qui s’établit au début du XXe siècle en Argentine. Sa mère, Margarita Picco, argentine fille d’immigrants italiens, vivait à Roldán, province de Santa Fe, à 30 km de Rosario.

En 1920, à l'âge de 15 ans, il expose ses toiles pour la première fois dans la salle « Mary et Cie »de Rosario. C’était des peintures à l’huile traitant des thèmes floraux, des paysages de banlieue et des portraits au fusain. Il possédait déjà une maîtrise étonnante pour son âge[3].

Il réalise en 1923 une nouvelle exposition à la Witcomb Gallery de Buenos Aires[4]. Le jeune artiste se fait remarquer et reçoit les éloges de la critique le 4 novembre dans les journaux La Nación et La Prensa.

En 1925, il obtient une bourse du Jockey Club de Rosario City pour étudier en Europe. Après avoir passé un certain temps à Madrid, il s’installe à Paris, où vivaient déjà d'autres Argentins, tels que les artistes Butler, Aquiles Badi, Alfredo Bigatti, Héctor Basaldúa et Spilimbergo, avec qui il noue une solide amitié [5].

En 1927, il est marqué par la rétrospective de Giorgio de Chirico et par le travail de Magritte, qui l’amèneront à choisir la voie du Surréalisme. Il rencontre le Groupe Surréaliste au Café Cyrano à Paris. Il s'approche du poète Aragon et du critique d'art et poète André Breton, célèbre auteur des Manifestes du Surréalisme. Parmi les tendances présentes dans le mouvement, Berni préfère les visions métaphysiques de De Chirico, plus en accord avec son goût d’une esthétique austère qui contraste avec l'automatisme de Miro ou l'onirisme freudien de Dali. Cette esthétique métaphysique sera présente dans les premières œuvres surréalistes de Berni, auxquelles il donnera un contenu plus « argentin » solitaire et très simple. Berni définit le surréalisme comme « une nouvelle vision de l'art et du monde, le courant qui représente une jeunesse qui exprime leur état d'esprit après la fin de la Première Guerre mondiale. C'était un mouvement dynamique et vraiment représentatif »[5],[6],[7].


Cette même année, Berni fait la connaissance du jeune penseur Henri Lefebvre, l'un de ses meilleurs amis français,qui l'initie à la lecture de Marx[8]. Sa vie intellectuelle s'enrichit au contact d'artistes tels que le poète mystique et peintre de gouaches, Max Jacob, ou l'écrivain et théoricien du Dadaïsme Tristan Tzara[9].

De retour en Argentine dans les années 30, le contenu de son travail prend un nouveau tournant vers un engagement politique, résultat de nouvelles expériences et de l'attention portée aux problèmes économiques que traverse le pays. Les grandes crises économiques, la guerre civile espagnole, les dictatures dans le monde et l'émergence de nouveaux courants artistiques avec une inspiration sociale et militante, comme le muralisme mexicain ou le réalisme d'artistes américains tels que Daniel Ralph Celentano ou Thomas Hart Benton, auraient pu influencer le nouveau travail de Berni[10],[11],[12].

À la fin des années 50, ses expérimentations dans la technique du collage le conduisent à formaliser l'un des moments les plus originaux de son œuvre : la saga de Juanito Laguna et Ramona Montiel, deux personnages qui représentent l’adversité et les misères d'une grande partie de la population argentine. Son nouveau style résume les nouvelles tendances de l'époque telles que l'expressionnisme abstrait, L'Art Brut, et le Pop Art. Berni utilise des déchets pour les insérer dans ses compositions en réconciliant l’avant garde avec l’art social dans le cadre d’un récit accessible à tout public[13].

En 1962, Antonio Berni reçoit le premier prix de la Biennale de Venise.

En 1976, il se rend à New York et pendant son séjour réalise une série de peintures, gravures et collages, qu'il présentera plus tard à la galerie « Bonino » de Buenos Aires sous le titre « La magie du quotidien ».

Un sondage à la Foire d'art Contemporain de Buenos Aires l'a nommé l'artiste argentin le plus important du XXe siècle[14].

Références

  1. Paco Lassabe, « FRONTIBERIA: ARGENTINE: Antonio Berni, peintre argentin », sur web.archive.org,
  2. (es) Angela Depalo, « Biografía de Antonio Berni - SoloArtes », sur soloartes.com,
  3. (es) Adriana Lauria et Enrique Llambías, « Antonio Berni. Cronología: 1920 », sur cvaa.com.ar,
  4. (es) Luisa Ugarte, « Luisa Ugarte - BERNI, ANTONIO », sur luisaugarte.com,
  5. (es) Universidad Nacional del Litoral, « Antonio Berni: "El Mundo de Ramona Montiel" », sur unl.edu.ar,
  6. (es) zulma suarez, « Crucigrama: Antonio Berni », sur es.educaplay.com,
  7. (es) Vanina Beviglia, « Antonio Berni y una obra que nos sigue hablando a diario », sur pulperiaquilapan.com,
  8. (es) Á. S. C., « Antonio Berni: Antonio Berni: cronista de lo cotidiano y lo social », sur descubrirelarte.es,
  9. (es) Victoria Giraudo, « Susana y el viejo o Susana y el anciano Malba », sur coleccion.malba.org.ar,
  10. (en) ArtfixDaily, « ArtfixDaily », sur artfixdaily.com,
  11. (es) Clarín.com - Revista Ñ - Arte, « El Berni que nos llega del Norte - Clarín », sur clarin.com,
  12. (es) Noticias UNGS, « El pan, el puño y las miradas - Noticias UNGS », sur noticiasungs.ungs.edu.ar,
  13. UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ, « Études Sur Girart De Rossilho, Chanson De Geste: Privencale, Suivis De La ... : Google. UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ - Rodeo », sur web.archive.org,
  14. (es) trianarts.com, « Antonio Berni: Surrealismo y realismo social - Trianarts », sur trianarts.com,

Voir aussi

Liens externes

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