Anna Carnaud

Anna Carnaud, née le à Paris et décédée le à Joigny, est une femme politique et auteure féministe française. Elle favorise l'expression des femmes dans la société et la coéducation des sexes. Elle est connue sous le nom de plume de Lydie Martial.

Biographie

Anna Carnaud naît le à Paris d'un père cordonnier-bottier. Ce dernier s'appelle Louis Grell et sa mère se nomme Adolphine Grosjean. Elle épouse en 3e noces Maximilien Carnaud, receveur des finances à Joigny[1].

Elle fonde en 1902 l'Union de Pensée féminine, il s'agit d'un groupe de réflexion pour que les femmes puissent s'exprimer sur les grands principes moraux et philosophiques. En 1912, cela deviendra une association. De 1905 à 1908, elle est directrice du Nouvel Éducateur, revue d’éducation laïque et sociale[1]. Elle est également présidente de la Société pour l'amélioration du sort de la femme et la revendication de ses droits, fondée par Maria Deraismes. En 1914, sous sa présidence, la demande de suffrage pour les femmes apparait en dernière et 32ème demande de la Société.

Intellectuelle reconnue, elle participe au IVe Congrès des Amicales d’Institutrices et d’Instituteurs de France et des Colonies qui se tient à Lille en août 1905 pour débattre de coéducation des sexes. Elle souhaite « enseigner aux deux sexes à vivre d’accord avec les lois de la vie dans la nature » ; elle cherche à concevoir une harmonie entre les sexes liée à une naturalité retrouvée. Avec Marguerite Bodin, autrice des Surprises de l’école mixte, elle prône la mixité. Élever en commun les filles et les garçons, c’est bien « faire profiter chacun d’eux de facultés ou aptitudes qu’il ne possède pas » et les pousser ainsi vers « l’intégralité des fonctions humaines ». Par là, les « qualités spéciales à l’un ou l’autre sexe » s’ajoutent à « celles qui sont naturelles à tous les deux ». « Il faut que chaque sexe conquière les qualités de l’autre » déclare Lydie Martial[2],[3].

Le 5 juillet 1914, elle participe à une manifestation suffragiste[4],[5].

Taxée de bas-bleu ou d'amazone par Han Ryner en compagnie de 200 autres, elle est citée tout particulièrement pour faire «facilement de la prose difficile»[6].

Distinctions

Décorée en 1904 d'officier d'académie de l'instruction publique après avoir été nommée directrice de section de la Société d'enseignement moderne de Paris.

En 1910, elle est à nouveau décorée en tant que femme de lettres comme officier de l'instruction publique[1].

Vie privée

Elle est enterrée à Lyon auprès d'un gisement de fluorine. Croyant en la métempsycose, des théories assurent que ce minéral faciliterait le processus de réincarnation.

Elle a légué à la ville de Joigny sa maison qui devient l’actuel conservatoire et se situe aux 23 et 25 rue St-Jacques, du mobilier et de l'argent qui sert à financer la construction du groupe scolaire Albert Garnier en 1934, une infirmerie à l’école primaire supérieure installée dans le château des Gondi et dans le collège de garçons. Une rue de la ville porte son nom[7].

Œuvre

  • Qu’ils soient des hommes, G. Havard fils, Paris, 1897, 57 pages lire en ligne sur Gallica.
  • Qu'elles soient des épouses et des mères ! Bibliothèque de la "Nouvelle revue", Paris, 1898, 212 pages.
  • La Femme et la liberté. Le féminisme, la grandeur de son but. La femme intégrale, Paris, 1901, 40 pages.
  • La Femme et la liberté. Le féminisme, la grandeur de son but. II. L'Éducation humaine, Paris, 1902, 36 pages.
  • La Femme et la liberté. Le féminisme, la grandeur de son but. Vers la vie ! Éducation humaine, école de la pensée, Union de pensée féminine, Paris, 1903, 200 pages.

À partir de 1901, elle publie régulièrement des ouvrages dont le titre d'ensemble est « la femme et la liberté », « le féminisme, la grandeur de son but ».

Certaines œuvres comme La Femme et la liberté. Le féminisme, la grandeur de son but. La femme intégrale. peuvent être commandés chez HACHETTE LIVRE qui les imprime à la demande, la BNF ayant numérisé ces œuvres dans le cadre de sa politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature française[8]


Références

  1. Benoît Herr, « Histoire. Anna Carnaud 1861 - 1929, une Jovinienne féministe engagée », sur Joigny Infos, (consulté le )
  2. Frédéric Mole, « 1905 : la « coéducation des sexes » en débats », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 18, , p. 43–63 (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.610, lire en ligne, consulté le )
  3. « Une histoire de la mixité - Les Cahiers pédagogiques », sur www.cahiers-pedagogiques.com (consulté le )
  4. « de 1914 à 1926 », sur caminare.free.fr (consulté le )
  5. « Les belles époques des militantes », sur Libération.fr, (consulté le )
  6. « Le massacre des amazones — Critique littéraire », sur obvil.sorbonne-universite.site (consulté le )
  7. Sophie Thomas, « Ces illustres Joviniennes : Anna Carnaud, auteur féministe », sur lyonne.fr,
  8. Leslibraires.fr, La Femme et la liberté. Le féminisme, la grande... - Lydie Martial - Hachette Livre BNF (lire en ligne)

Liens externes


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