Chronologie des faits économiques et sociaux dans les années 1800

Chronologie de l'économie

Années 1790 - Années 1800 - Années 1810
Années :
Décennies :
Siècles :
Millénaires :

Événements

  • 1800 : l’augmentation des taxes sur la valeur de l’ivoire exportée prélevées dans le port de Mozambique (10 % en 1793, 40 % en 1800, 30 % après 1801)[1] entraîne le déclin des exportations au profit de Kilwa et de Zanzibar.
  • 20 000 élèves en Russie vers 1800. Les nobles boudent l’enseignement national et embauchent des précepteurs (surtout français) et se gardent bien de faire éduquer leurs serfs.
  • Japon : multiplication des incidents avec des navires occidentaux, notamment britanniques dans le Kansaï (ouest du Japon). Les étrangers tentent des coups de main, cherchant à imposer le commerce, ou sont jetés par les vents vers les côtes japonaises. Ils répliquent aux sabres des samouraïs par des coups de pistolets ou des salves d’artillerie, répandant l’effroi. Un vif mécontentement s’affirme dans le Kansaï. On reproche au shogun de ne pas traiter avec les étrangers pour leur soutirer leurs secrets matériels ou de ne pas agir en levant une armée pour repousser les envahisseurs. Le Kansaï supporte de plus en plus difficilement la prééminence du Kantô, et oppose de plus en plus l’empereur au shogun.

Royaume-Uni

  • 1801 :
  • 1808 : crise économique au Royaume-Uni. Le Blocus continental aboutit à l’interruption du commerce britannique en Baltique et en mer du Nord. Il se renforce en Méditerranée, où Malte devient le centre de la contrebande britannique à destination du sud de l’Europe. Le Président des États-Unis applique une loi d’avril 1806 interdisant tout trafic avec l’Europe, sauf avec une autorisation de la présidence, et prohibe l’entrée des marchandises britanniques sur le territoire de l’Union (été). Les exportations chutent de près de 30 %. Les denrées coloniales s’entassent, les prix baissent et les profits de négociants s’effondrent. L’industrie cotonnière entre dans une grave crise de surproduction (faillite, chômage). L’agriculture s’est spécialisée dans l’élevage au détriment des céréales, dont la production est compensée par les exportations. Le Blocus et les mesures américaines provoquent la hausse des prix du grain, accélérée par l’inflation due à l’émission de billets non convertibles en numéraire pour financer la guerre.


  • la production industrielle progresse de 3,7 % par an en moyenne pendant la première partie du XIXe siècle (elle culmine à 4,7 % dans les années 1820). La production de céréales est de 63 millions d’hl en 1800. La consommation de laine brute double entre 1800 et 1840. La consommation de coton brut double entre 1800 et 1810. La production de charbon est de 11 millions de tonnes (225 en 1900), dont un quart au pays de Galles et en Écosse. La marine marchande dépasse les 2 millions de tonnes. Les progrès de l’industrialisation au imposent une politique commerciale à l’échelle mondiale pour écouler une production sans cesse croissante. La moitié de la production textile et de la production métallurgique est exportée. Le Royaume-Uni ne peut tolérer la politique d’expansion de la France qui risque de réduire ses marchés.
  • 7 000 écoles, 90 000 maîtres, 850 000 élèves appartiennent à la mouvance méthodiste. Cette action éducative est complété sur le plan de l’enseignement religieux par les Sundays schools.

France

  • 1800 : pour se rendre compte de l'état de la France, le Premier Consul envoie des conseillers d'État en mission : ils remarquent que les prix agricoles baissent et que les consommateurs peuvent acheter ce qui leur est nécessaire mais s'inquiètent des difficultés que connaît le Midi, où les récoltes sont régulièrement déficitaires. Ils constatent une récession durable de l'industrie, due à la baisse de la consommation intérieure et au manque de débouchés extérieurs en Europe et aux colonies. Dans les régions portuaires, ils notent la crise profonde du commerce et le déclin des activités. Ils constatent de graves défauts dans la perception et la répartition de l'impôt. Les institutions d'assistance fonctionnent très mal. L'enseignement est désorganisé. La sécurité publique est troublée par la délinquance rurale, par le brigandage, par l'action des opposants politiques (royalistes dans l'Ouest). Les conseillers d'État remarquent dans toute la France la disparition des cultes révolutionnaires, la désaffection pour le culte constitutionnel et la recrudescence d'activité des réfractaires (10 églises sur 15 à Paris). Les populations sont lasses de dix ans de tension et espèrent la paix et la sécurité. Elles craignent aussi bien le retour de l'Ancien Régime que celui de la Terreur et restent apathiques[5].
  • 1800-1804 : le secteur industriel récupère ses positions d’avant la Révolution.
  • 1801-1811 : étés chauds.
  • 1801 :
    • mauvaise récolte : hausse des prix entraînant des émeutes de la faim.
    • recensement : 27 349 631 habitants en France[6].
    • traité de commerce avec Naples () l'Espagne (), le Portugal (), la Russie ()[7].
    • création de tribunaux de commerce d’arrondissements.
    • les circuits commerciaux se raniment, les producteurs ruraux et les propriétaires recommençant à acheter des produits industriels.
  • 1802 : traité de commerce avec la Turquie ()[7].
  • 18051806 : crise des Négociants réunis ; les spéculations sur les piastres importées d'Amérique espagnole par les Négociants réunis dirigées par Ouvrard mettent en difficulté le Trésor public. Il en résulte une crise de confiance. Une crise de surproduction industrielle la prolonge de 1806 à l'hiver de 1807. Le secteur agricole n'est pas touché, grâce au bonnes récoltes de 1805 et de 1806[8].
  • 18071810 : retour de la prospérité et à la croissance économique après Tilsit[8]. Série de bonnes récoltes. Excédents agricoles dus au Blocus continental.
  • 18081814 : la Guerre d’Espagne, qui dure cinq ans, coûte à la France 300 000 morts et blessés[9] et contribue à affaiblir le régime. Enrôlements massifs : 250 000 conscrits sont mobilisés (80 000 en 1806 et autant en 1807[10]). Les contributions des pays vaincus et l’augmentation des impôts indirects dans l’Empire assurent les ressources nécessaires à la guerre.


Années 1800 1801 1802 1803 1804 1805 1806 1807 1808 1809
Prix observé du quintal de blé (en francs) 27 28,8 32,6 29,7 23,8 26,2 26 24,1 21,6 19,7
Prix réel (ajusté du salaire horaire) 193 199 225 198 154 164 162 146 127 112

Démographie

  • La population de la Terre s’élève à quelque 906 millions d’habitants[12].
  • L’Asie compte 602 millions d’habitants[12].
  • L’Europe compte 187 millions d’habitants dont 37 en Russie et 27 en France[12].
    • Premier recensement au Royaume-Uni en 1801. L’Angleterre compte 9,154 millions d’habitants, l’Écosse 1,559 million, l’Irlande 5,216 millions. La ville de Londres compte 1 097 000 habitants (11 % de la population), mais seulement 27 % des habitants de l’Angleterre habitent des bourgs de plus de 5 000 âmes. 45 % de la population active travaille dans l’agriculture, 35 % dans l’industrie et 20 % dans le secteur tertiaire.
    • 18 millions d’habitants en Italie[12]. La population de l’Italie a augmenté de 35 % au cours du XVIIIe siècle, mais de 66 % en moyenne dans le reste de l’Europe. La population augmente plus rapidement au Sud qu’au Nord. Quatre villes ont doublé leur population au cours du siècle : Naples (de 215 000 à 426 000 habitants), Turin (de 42 000 à 74 000), Catane et Libourne (de 16 000 à 45 000 et 52 000). La population de Rome (de 135 000 à 163 000), Gênes, Palerme, Trapani et Marsala augmente de 20 à 45 %. Venise, Milan, Bologne, Florence, Vérone, Ferrare, Mantoue et Modène stagnent.
    • 10,5 millions d’habitants en Hongrie en 1804.
    • Le grand-duché de Varsovie compte 4,3 millions d’habitants en 1809, dont 79 % de Polonais. L’armée du grand-duché passe de 30 000 en 1803 à 60 000 hommes en 1809. En six ans, 180 000 polonais servent dans les troupes impériales.
    • La population sibérienne ne dépasse pas 600 000 personnes. À partir de 1800, le gouvernement peuple la région par des serfs d’État et par des relégués, soit opposants au régime, soit prisonniers de guerre.
  • L’Amérique du Nord compte 16 millions d’habitants, dont 5,3 pour les États-Unis[12].
  • L’Amérique du Sud compte 9 millions d’habitants[12].
  • L’Afrique compte 90 millions d’habitants[12].
  • La ville de Jérusalem compte environ 12 000 habitants dont 3 000 Juifs en 1806.

Notes et références

  1. Edward A. Alpers, Ivory and Slaves : Changing Pattern of International Trade in East Central Africa to the Later Nineteenth Century, University of California Press, , 296 p. (ISBN 978-0-520-02689-6, présentation en ligne)
  2. Shreedhar Narayan Pandey, Economic History of Modern India (1757 to 1947), Readworthy, , 222 p. (ISBN 978-93-5018-088-4, présentation en ligne)
  3. Ranald Michie, The Global Securities Market : A History, Oxford University Press, , 416 p. (ISBN 978-0-19-160859-9, présentation en ligne)
  4. Christophe Ramaux, L'Etat social, Fayard/Mille et une nuits, , 472 p. (ISBN 978-2-7555-0488-0, présentation en ligne)
  5. Michel Péronnet, Le XVIIIe siècle (1740-1820) : Des Lumières à la Sainte-Alliance, Hachette supérieur, , 368 p. (ISBN 978-2-01-461247-9, présentation en ligne)
  6. Jean Vidalenc, La Restauration, 1814-1830, Presses universitaires de France (ISBN 978-2-7059-1048-8, présentation en ligne)
  7. Jacques Léon Godechot, Nouvelle clio, vol. 37, Presses universitaires de France, (présentation en ligne)
  8. Albert Soboul, Le Premier Empire (1804-1815), Presses universitaires de France, , 128 p. (ISBN 978-2-13-065835-1, présentation en ligne)
  9. Jean Paul Bertaud, Le Premier Empire : legs de la Révolution, Presses Universitaires de France, (présentation en ligne)
  10. Thierry Lentz, Nouvelle histoire du Premier Empire : La France et l'Europe de Napoléon (1804-1814), Fayard, , 838 p. (ISBN 978-2-213-64023-5, présentation en ligne)
  11. "Statistiques de prix – La baisse des prix du blé, fait capital de l’histoire économique" par Jacqueline Fourastié, 2013
  12. Ali Moussa Iye, Albert Ollé-Martin, Violaine Decang (trad. de l'anglais), Histoire de l'humanité : 1789-1914, vol. 6, Paris, UNESCO, , 1519 p. (ISBN 978-92-3-202815-0, présentation en ligne)
  13. Paul Butel, Européens et espaces maritimes : vers 1690-vers 1790, Presses Univ de Bordeaux, , 241 p. (ISBN 978-2-86781-194-4, présentation en ligne)
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