Animal liminaire

Un animal liminaire est un animal qui vit à proximité de l'Homme dans une certaine interdépendance avec lui.

La notion a été inventé sous la plume des philosophes canadiens Sue Donaldson et Will Kymlicka dans le livre Zoopolis publié en 2011, avant d'être popularisée par les médias et certaines associations luttant en faveur des droits des animaux comme l'association française Paris animaux Zoopolis qui tire son nom de l'ouvrage éponyme.

Notion

En 2011, dans un Zoopolis, un livre co-édit par Sue Donaldson et Will Kymlicka, les auteurs plaident en faveur d'une conception politique des droits des animaux différenciée selon le groupe. S'appuyant sur la théorie de la citoyenneté, les auteurs font valoir que, même si tous les animaux devraient être protégés par les mêmes droits fondamentaux, les animaux individuels devraient avoir des droits différents en fonction de l'appartenance à certains groupes[1]. Les animaux domestiqués doivent être conçus comme des citoyens, tandis que les animaux qui vivent en bordure des sociétés humaines, comme les écureuils et les ratons-laveurs, nommés animaux liminaires, doivent être conçus comme des résidents permanents. Les animaux sauvages, qui vivent totalement ou principalement séparés des sociétés humaines, devraient être considérés comme souverains sur leur propre territoire. Une intervention visant à réduire les souffrances des animaux sauvages serait donc acceptable si elle est compatible avec le respect de leur souveraineté[2].

Espèces

Parmi les espèces d'animaux liminaires, on retrouve les écureuils, les raton laveurs, les pigeons, lapins et les rats[3].

Popularisation dans les médias

« Des espèces nuisibles »

Plusieurs polémiques traitent des animaux liminaires. Par exemple en 2016, Georges Salines, chef des services parisiens de santé environnementale soutient l'idée que les rats constituent une « menace sanitaire réelle » dans Le Parisien[3],[4]

Vers la citoyenneté animale

En 2019, le travail de l'association Paris animaux Zoopolis est reconnu comme particulièrement efficace par l'organisme international Animal Charity Evaluator[5]. L'évaluateur spécialiste de la cause animale est particulièrement impressionné par la présence qu'a l'association dans les médias et souligne l'importance de son plaidoyer pour les individus habituellement négligés que sont les poissons et les animaux liminaires.

Références

  1. Christiane Bailey, « Kymlicka, W. et S. Donaldson, Zoopolis. A Political Theory of Animal Rights », Ithaque, no 12, , p. 193–198 (ISSN 1703-1001, lire en ligne, consulté le )
  2. Donaldson, Sue et Kymlicka, Will, Zoopolis : A political theory of animal rights, Oxford University Press, .
  3. Philippe Reigné, « Rats, pigeons, lapins... Ces animaux dont les villes ne veulent plus », Libération, (lire en ligne, consulté le )
  4. E.L.M., « Alerte aux rats à Paris : «Une menace sanitaire réelle» », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
  5. (en-US) « Announcing Our Fall 2019 Effective Animal Advocacy Fund Grants », sur Animal Charity Evaluators, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Sue Donaldson et Will Kymlicka (trad. de l'anglais), Zoopolis. Une théorie politique des droits des animaux, Paris, Alma Editeur, , 400 p. (ISBN 978-2-36279-205-2, lire en ligne)
  • Pierre Madelin, Après le capitalisme. Essai d’écologie politique, aux éditions Ecosociétés, 2017. Cité par la revue Terrestre, [lire en ligne]
  • (en) Maite A. van Gerwen, Joachim Nieuwland, Hein A. van Lith et Franck L. Meijboom, « Efficacy of Management and Monitoring Methods to Prevent Post-Harvest Losses Caused by Rodents. : Attitudes of Dutch Pest Controllers. », Animals 2020, (DOI https://doi.org/10.3390/ani10091614)

Liens externes

  • Le Figaro, Protection animale : des ONG veulent la sanctuarisation de la Darse du Rouvray à Paris, publié le 25 juin 2020, [lire en ligne]
  • Slate, Donner des droits aux animaux ne réduit pas ceux des êtres humains, publié le 10 mai 2019, [lire en ligne]
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