Andrew Cochrane-Johnstone

Andrew Cochrane-Johnstone (né le à Édimbourg-1833 ?) était un militaire puis homme politique britannique, Membre du Parlement et gouverneur de la Dominique. Il termina une carrière controversée dans la « grande fraude boursière de 1814 ».

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Biographie

Andrew Cochrane-Johnstone était le huitième fils survivant de Thomas Cochrane (8e comte de Dundonald) (1691–1778) et de son épouse Jean Stewart (1722?–1808), et par conséquent le frère d'Archibald Cochrane (9e comte de Dundonald) et de l'amiral Alexander Forrester Inglis Cochrane, donc l'oncle de l'amiral Thomas Cochrane. Son père ne laissa que des dettes. Il ne dut sa carrière qu'à la protection de membres et d'amis de la famille. Son oncle, le général James Stewart lui obtint en 1783 le grade de cornette dans le 23e régiment des dragons légers, basé en Inde, mais il n'avait pas les moyens de financer son avancement. Il revint donc au Royaume-Uni pour solliciter une autre place qu'il n'obtint réellement qu'après avoir été élu député pour la circonscription de Stirling Boroughs. En position de voter pour ou contre le gouvernement, il finit lieutenant-colonel du 79e régiment d'infanterie[1].

En 1793, il épousa Lady Georgiana Hope Johnstone et ajouta donc son nom au sien. Le couple eut une fille qui épousa ensuite William Napier. Par sa femme, il entrait dans la famille de Lord Melville. Il réussit ainsi à devenir gouverneur de la Dominique en 1797 (il abandonna alors son siège au Parlement), colonel du 8e régiment des Indes occidentales et Brigadier des îles sous le vent britanniques. Son gouvernement de la Dominique fut très controversé. Il fut rendu responsable de la mutinerie des soldats noirs de l'armée en 1802 qu'il était accusé d'utiliser comme esclaves. L'assemblée demanda et obtint son rappel. Il était aussi accusé d'arrestations arbitraires et de corruption. Il fut cependant acquitté en cour martiale. Malgré tout, il démissionna de l'armée[1].

Sa première épouse étant décédée en 1797, il se remaria en 1803 avec la Française Amelia Constance Gertrude Etienette, fille du gouverneur de la Guadeloupe. Le couple n'eut pas d'enfant. Cependant, Andrew Cochrane-Johnstone eut trois enfants illégitimes dont l'aventurier John Dundas Cochrane[1].

Il mena campagne pour sa réhabilitation et s'attira la sympathie des radicaux qui l'utilisèrent pour attaquer le gouvernement. Ce fut donc plus ou moins sous l'étiquette radical qu'il fut élu au Parlement britannique en 1807 pour la circonscription de Grampound. Au Parlement, il s'attaqua au mauvais gouvernement des Antilles britanniques et surtout la corruption. Il fut cependant exclu dès 1808 car il n'atteignait les exigences censitaires de propriété pour être député. Il retourna dans les Antilles, où son frère Alexander Forrester Inglis Cochrane commandait la flotte. Celui-ci lui obtint même le gouvernement de Tortola. Il y fut accusé à nouveau de malversations. De retour en Europe, en 1809, il fut soupçonné de contrebande[1].

En 1812, il retrouva son siège de député pour Grampound, mais sa situation financière était catastrophique : il devait 16 301 £[2]. Ses quatre propriétés et ses soixante esclaves qu'il avait encore à la Dominique furent saisis et vendus. Le , l'émigré français Charles Random de Bérenger, déguisé en secrétaire de l'ambassadeur britannique en Russie voyagea de Douvres à Londres en annonçant partout sur son passage la défaite et la mort de Napoléon Ier. Les Bons du Trésor britanniques gagnèrent immédiatement de la valeur à la bourse de Londres. Andrew Cochrane-Johnstone fit un bénéfice de 4 931 £ ce qui éveilla les soupçons. Il fut traduit en justice, ainsi que son neveu Thomas Cochrane et leur agent de change. Ils furent reconnus coupables lors du procès en , mais Andrew Cochrane-Johnstone avait déjà fui la Grande-Bretagne. Il n'y revint jamais. S'il semble bien qu'il ait été à la base de la fraude, ses coaccusés n'avaient rien à voir avec l'affaire. Leur principal problème était d'avoir été en relation avec lui[1].

Il retourna aux Antilles britanniques où il racheta ses propriétés avec l'argent de la fraude boursière. Il les revendit pour créer une plantation de café sur Démérara. En 1829, il était à Paris où il poursuivait en justice le gouvernement français pour des dommages imaginaires. Il fut à nouveau découvert. Il mourut avant chez lui, rue du Faubourg-Saint-Honoré[1].

Annexes

Bibliographie

Notes et références

  1. Sugden 2005
  2. Toutes proportions gardées, cette somme serait l'équivalent en 2010 d'un peu moins de deux millions d'euros
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