André (apôtre)

André (Andreas en grec) est un Juif de Galilée, frère de saint Pierre, et le premier des apôtres à connaître Jésus-Christ, aussitôt après son baptême sur les bords du Jourdain. Toutefois, son appel définitif ne date que du moment où Jésus le rencontra avec son frère Simon (l'apôtre Pierre), jetant les filets pour pêcher, dans le lac de Tibériade. Pour cette raison, la tradition ecclésiastique lui donne le titre de Protoclet ou « Premier appelé » (par le Seigneur). Le baiser des deux frères Pierre et André est devenu le symbole de la marche vers l'unité des Églises d'Orient et d'Occident.

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André
Saint chrétien
Apôtre, évêque de Constantinople, martyr
Naissance Ier siècle
Bethsaïde, Galilée
Décès v. 60 
Patras, Achaïe, Grèce antique
Vénéré à cathédrale d'Amalfi en Italie, basilique Saint-André l'Apôtre de Patras en Grèce, cathédrale d'Édimbourg
Vénéré par toute la chrétienté
Fête 30 novembre
Attributs croix de saint André, longs cheveux et barbe blanche, évangéliaire, parchemin
Saint patron Église de Constantinople, Grèce, Ukraine, Écosse, Russie, Sicile, Roumanie, Bourgogne, pêcheurs, golfeurs

Histoire

Selon la Bible

André est né à Bethsaïde, en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Avec son frère Simon, il était pêcheur. Recherchant Dieu, il avait d’abord été le disciple du prédicateur Jean le Baptiste, qui l’avait certainement baptisé. Lorsque Jean Baptiste désigna Jésus-Christ en disant : « Voici l’Agneau de Dieu », « l’Agneau de Dieu qui l'emporte sur les péchés du monde » (Jean 1: 29-40), il le suivit et ne le quitta plus. Il fut ainsi le premier disciple appelé par Jésus-Christ.

André servit souvent d’intermédiaire. Il présenta notamment son frère Simon à Jésus ; puis, lors de l’épisode de la multiplication, il amena le jeune garçon portant les cinq pains et les deux poissons ; lorsque des Grecs voulurent rencontrer Jésus, c’est encore à lui qu’ils s’adressèrent.

Traditions

Statue de l'apôtre André, église Sant'Andrea della Zirada, Venise.
La cathédrale Saint-Vladimir de Chersonèse, de style néo-byzantin avec à l'avant-plan la statue de saint André.

Après la Pentecôte, il partit prêcher l’Évangile, au cours d’un long voyage tout autour des côtes de la mer Noire. Selon la tradition ecclésiale, ses voyages l’amenèrent en Mésopotamie, en Bithynie (côte anatolienne), à Éphèse, en Thrace maritime (région entre le Bosphore et le cap Kaliakra), en Scythie mineure (de Tomis aux bouches du Danube), en Crimée, à Byzance et finalement en Achaïe (région au nord du Péloponnèse), où il finit crucifié sous l’empereur Néron, à Patras en l’an 60, selon la tradition le 30 novembre[1]. La Légende dorée rapporte que son supplice fut ordonné par le proconsul de la région, dont saint André avait converti l’épouse et qui lui avait offert l’alternative suivante : sacrifier aux dieux romains ou mourir sur la croix. Ayant choisi le martyre, l’apôtre survécut pendant deux jours, durant lesquels il prêcha à la foule, qui s’indigna et menaça le proconsul de mort. Celui-ci ordonna donc à le faire descendre de la croix, mais on ne put le délier et le saint mourut dans une grande lumière[2]. Censé avoir fait le tour de la mer Noire, saint André est considéré comme le saint patron de l’Église roumaine et celui de la Marine russe.

Reliques et attribut principal

Au IVe siècle, ses reliques furent transportées de Patras à Constantinople, mais reposent aujourd’hui principalement à Amalfi en Italie. Pendant la décennie 1960-1970, une grande partie des reliques du saint et de sa croix furent restituées à l’Église de Grèce. Dans la ville de Patras, on construisit une grande église pour les abriter : la basilique Saint-André.

Son corps avait été apporté de Constantinople à Rome sous le pape Pie II en 1462 par le cardinal Pierre de Capoue, légat du pape en Orient. Il voulut le mettre en sureté et le déposant dans sa ville natale, Amalfi. Seul son crâne (son chef) resta sur place. Il fut considéré comme une des quatre plus importantes reliques de la basilique Saint-Pierre de Rome, avec un morceau de la Croix du Christ, le voile de Véronique, et la lance de Longin[3]. Le Bernin construisit une des quatre logias, autour du chœur de la basilique, pour le conserver. En , le pape Paul VI créa la surprise en le restituant à l’église de Patras, en Grèce.

Une huile miraculeuse émane régulièrement des reliques d'Amalfi depuis 1304 les jours associés au saint et aux principales dates liturgiques du diocèse[4]. Il existe une chronique du prodige, commencée en 1908 par l'archevêque Antonio Maria Bonito, qui rapporte méticuleusement les événements.

Deux autres reliques sont au sanctuaire national Saint-André à la cathédrale Sainte-Marie d'Édimbourg, de même qu'au trésor de la basilique Saint-Servais à Maastricht dans un reliquaire commun avec un ossement de saint Barthélemy.

L’attribut majeur de saint André est la croix à branches égales, dite croix de saint André (la crux decussata des Romains), sur laquelle il fut martyrisé et elle se trouve dans la basilique de la ville de Patras. Parfois, l’ancien pêcheur de Galilée tient un grand filet d’où émergent des têtes de poissons.

Œcuménisme

La Vocation de saint Pierre et saint André, œuvre attribuée au Caravage, Royal Collection, château de Hampton Court. Jésus se trouve à droite du tableau.

Saint Pierre et saint André sont frères de sang. Outre leur parenté et leur gagne-pain (ils sont pêcheurs), les deux Galiléens de Capharnaüm ont en commun d'avoir subi le martyre et de mourir crucifiés, comme le Christ. Si Pierre est le « premier » (princeps) des apôtres, André est le « premier appelé » (protocletos). L’un est considéré comme fondateur de l’Église de Rome (Église occidentale), l’autre comme fondateur de l’Église de Constantinople (Église orientale).

Lors de leur pèlerinage et de leur rencontre historique à Jérusalem, le jour de l’Épiphanie 1964, le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras se sont embrassés, en signe de réconciliation. Athénagoras offrit une icône représentant Pierre et André s’embrassant. Ce baiser des apôtres Pierre et André est devenu le symbole de la marche vers l’unité des Églises-sœurs d’Orient et d’Occident[1].

Sous le patronage de saint André

Tête de saint André (étude d’Ivanov).

Outre l’Église de Constantinople, la ville de Patras, et le monastère du cap Saint-André à Chypre, de nombreux lieux et communes de par le monde portent le nom de Saint-André, en particulier Santander dont la croix figure sur le drapeau basque.

L’Ukraine le considère comme le premier évangélisateur de Kiev, et l’ordre de Russie le plus prestigieux était l’ordre impérial de Saint-André. La Russie actuelle a rétabli la croix de saint André sur les pavillons de ses navires de guerre, comme le faisaient autrefois les marins du tsar depuis 1690, sous le règne de Pierre Ier. En souvenir du patronage de saint André sur l’ancien État de Bourgogne, la marine royale belge arbore aussi un pavillon à la croix de saint André.

Le drapeau national de l’Écosse, représentant la croix de saint André.

Saint André est également considéré comme le premier évangélisateur du territoire sur lequel se trouve actuellement la Roumanie étant célébré comme un des plus importants saints de l'orthodoxie roumaine. D'après George Alexandrou[5], saint André aurait passé vingt ans en ermite en Scythie mineure dans une grotte près d'un village actuellement nommé Ion Corvin aujourd’hui en Roumanie.

Il est le saint patron de l’Écosse ; plusieurs loges maçonniques, de très nombreux pubs et églises, et une ville avec un des parcours de golf les plus anciens et prestigieux du monde et une université, ont été nommés en son honneur.

Saint André est aussi le patron de la ville de San Andrés (Tenerife, Espagne).

Célébration

Dans la liturgie catholique, saint André est fêté le 30 novembre. Dans le diocèse de Bordeaux (France), dont il est le saint patron[6], la Saint-André est fêtée le dimanche précédent le , lors d'une célébration en la cathédrale Saint-André de Bordeaux.

Galerie

Notes et références

  1. « La messe, Fête de saint André », Magnificat, no 240, , p. 393.
  2. Jacques de Voragine, La Légende dorée, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004, publication sous la direction d’Alain Boureau, chapitre 2, p. 17-28.
  3. Les reliques de la basilique Saint-Pierre dont la tête de saint André - Destination Rome
  4. (it) Le miracle de la manne - paroisse saint-André apôtre d'Amalfi
  5. George Alexandrou, The Astonishing Missionary Journeys of the Apostle Andrew, in Road to Emmaus, vol. V, no 4, pp. 43-45.
  6. « Saint André », sur nominis.cef.fr

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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