Ancien hôtel de France

L’hôtel de France est un ancien établissement hôtelier, construit à l’initiative de Maximilien Gardères puis de Pierre Tourné. Il est aujourd’hui divisé en appartements et accueille également les services de la communauté d'agglomération Pau Béarn Pyrénées.

Il est situé au 2-4, place Royale, à Pau dans le département français des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine.

Historique

Depuis le début du XVIIIe siècle, le terrain est occupé par un hôtel particulier appartenant à la famille Casamajor de Jasses. Celui-ci est acquis par l'aubergiste Ostende Larrieu peu après la Révolution, en vue d'en faire un hôtel de voyageurs.

Vers 1805, Dominique Gardères se porte acquéreur des lieux. Son fils Maximilien fait alors entièrement remanier le bâtiment en 1837. En 1867, souhaitant étendre son activité, Maximilien Gardères, décide la construction d’un vaste bâtiment à l'extrémité sud de son terrain, le long du boulevard du Midi et de la petite Provence. Il en confie la conception à l'architecte parisien Alphonse Bertrand. Celui-ci y érige alors un bâtiment de 47 mètres de long, dans le plus pur style Second Empire, composé de cinq niveaux posés sur une surélévation abritant les offices.

Fin 1868, le tourisme étranger, notamment anglais, se développe rapidement dans la ville et, à ce titre, le président du cercle anglais, alors logé au sud-ouest de la place, demande à Maximilien Gardères la possibilité d’être reçu dans un bâtiment plus décent. Après un accord sous acte passé devant Me Sempé, notaire à Pau, le 18 janvier 1869, Maximilien Gardères s'engage à faire construire un bâtiment à l'angle nord de sa propriété, en lieu et place de l'hôtel primitif. Il en confie la conception à l'architecte J.A Lassègue, supervisé par Alphonse Bertrand. Il en dresse alors les plans le , pour une date limite de livraison fixée au [1].

Terminé en temps voulu, cet hôtel particulier est loué au cercle anglais pour une durée de 15 ans renouvelable au loyer de 13 000 francs à l'année.

Après 70 ans d'exploitation, la famille Gardères se sépare de l'hôtel en 1907, au profit du gelosien Pierre Tourné. Celui-ci fait rapidement exécuter des travaux d'agrandissement, dont il confie la conception au cabinet d'architectes Gabarret & Noutary. Après un permis de construire signé par le maire, le , les deux architectes conçoivent tout d'abord un élégant portique sur deux niveaux destiné à devenir le lobby de l'hôtel et à faire la jonction entre l'aile sud et la future aile nord. Les décors de ce portique de style Louis XVI s'inspirent librement de ceux présents au Ritz, réaménagé par l'architecte Charles Mewès[2]. Le , les deux architectes dessinent les plans de l'aile nord qui, après de nombreux problèmes d'infiltrations, est terminée en 1911.

Au décès de Pierre Tourné, sa fille, madame Beauchamps, hérite de l'hôtel. Elle fait alors diviser sa propriété en quatre lots à partir du .

Le , celle-ci se sépare de l'ancien cercle anglais, qu'elle vend à l'État espagnol par acte passé devant Me Des Termes, notaire à Saint-Palais. À la suite de cette installation, l'ancien Cercle devient l'actuel consulat général d'Espagne et subit d'importants travaux de réaménagement entre 1952 et 1965, dirigés par l'architecte Fernand Noutary (fils du précédent).

En 1976, ses héritiers vendent deux lots comprenant les deux anciennes ailes de l'hôtel à la société Promofoncia. Celle-ci, après un règlement de copropriété enregistré auprès de Me Duplantier, notaire à Pau, se porte acquéreur des deux ailes en vue de les diviser en appartements.

Le portique central, troisième lot, est quant à lui vendu à la caisse d'assurance maladie la même année, qui l'occupe jusqu'en 1999, date à laquelle il est revendu à la ville, qui y installe les services de la communauté d'agglomération de Pau-Pyrénées[3].

Architecture et description

Aile sud

L'aile sud, partie la plus ancienne, comporte cinq niveaux assis sur une surélévation abritant offices, caves et réserves.

Aile nord

L'aile nord, beaucoup plus moderne, assise également sur une surélévation abritant salle de billard et fumoir ainsi qu'une chaufferie, se développe quant à elle sur six niveaux desservis, outre par l'escalier monumental, par un ascenseur.

Dans cette aile, toutes les chambres disposent de salles de bains et commodités privatives, du chauffage central à air pulsé, ainsi que de parquets sans joints dits « hygiéniques », réalisés en terrazolith.

Le portique central

Le portique, composé de trois niveaux, dont un en sous-sol, abrite quant à lui le vaste lobby de l'hôtel, au rez-de-chaussée, desservi par un monumental péristyle d'entrée, mais également une salle à manger et une table d'hôtes au premier étage, ouvrant toutes deux sur une terrasse, et desservies par un escalier monumental orné d'un vitrail. Les cuisines et autres communs sont en sous-sol.

Les décors extérieurs du portique de style Louis XVI sont agrémentés de vases en terre cuite imitant la pierre, copies de ceux du Pré Catelan, et commandés sur catalogue auprès de l'entreprise Gilardoni basée à Choisy-le-Roi, qui se charge également de l'aménagement décoratif du reste de l'hôtel.

Le lobby se compose d'un vaste couloir de jonction entre les deux ailes, richement orné de décors en stuc représentant des Putti en camées, les ouvertures des fenêtres, en plein-cintre font écho à des miroirs, dont les formes cintrées reprennent celles-ci.

Les travaux de réaménagement exécutés dans le portique en 1976 ont supprimé la quasi-totalité de ces décors à l'exception d'un tronçon conservé au rez-de-chaussée, faisant office d'entrée pour la résidence sud.

Notes et références

  1. « Histoire de l'hôtel de France », Archives Communautaires Pau-Pyrénées, 3T38, , p. 96 à 113
  2. « Hôtel de France - Gardères », Archives Communautaires de Pau-Pyrénées, 3T39, , p. 114 à 145
  3. « Aménagements de la place Royale », Archives Communautaires de Pau-Pyrénées, 1O3/1, 1799-1999

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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