Anatoli Tchoubaïs

Anatoli Borissovitch Tchoubaïs (en russe : Анатолий Борисович Чубайс), né le à Borissov (RSS de Biélorussie), est un homme politique, économiste, oligarque et dirigeant d'entreprise russe. Personnage controversé et très impopulaire en Russie[1], au point que l'expression « c'est toujours la faute de Tchoubaïs (ru) » fasse partie de la vie courante, il fut l'un des idéologues et des auteurs des réformes économiques des années 1990 (ce fut notamment lui qui conçut et organisa la privatisation par coupons). Sa fortune estimée à environ un milliard de dollars en fait un des hommes d'affaires les plus riches de Russie. Dans l'enquête 2004 du Financial Times et du cabinet Price Waterhouse Coopers il est classé 54e homme d'affaires le plus influent de la planète. Depuis la dislocation de l'Union soviétique et quelles qu'aient été les orientations du Kremlin, Tchoubaïs est toujours resté une figure incontournable de la politique intérieure russe[citation nécessaire].

Président, de 2001 à 2008, du monopole national de distribution d'électricité RAO EES Russie, il dirige, depuis le , le conglomérat d'État Rusnano, chargé du développement des nanotechnologies en Russie[2],[3].

Origine, études et débuts dans la carrière politique

Son père, Boris Matveïevitch Tchoubaïs, était un colonel en retraite et ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale devenu professeur de marxisme-léninisme dans un institut technique. Sa mère, Raïssa Efimovna Sagal, était diplômée de l'université d'économie et a choisi d'être mère au foyer dans les bases militaires où son mari était régulièrement assigné. Par sa mère, Anatoli Tchoubaïs tire des origines juives[4] ; il a par ailleurs un grand frère, Igor Tchoubaïs (en) (né en 1947), philosophe.

Il achève en 1977 ses études à l'Institut d'économie Palmiro Togliatti de Leningrad, où il enseignera ensuite jusqu'en 1990. Il adhère au PCUS en 1980 et prend part en 1987 à la fondation du club Perestroïka en compagnie de jeunes réformateurs du Parti. En 1990 il devient l'adjoint du président du Comité du Parti de Leningrad et le conseiller économique du maire de Leningrad Anatoli Sobtchak.

Fonctions au gouvernement russe

En , Tchoubaïs est nommé ministre dans le gouvernement de Boris Eltsine, chargé des privatisations. Son nom reste attaché à cette période très controversée, qui a vu quelques privilégiés amasser des fortunes rapides.

A partir de 1994, Tchoubaïs est premier ministre adjoint chargé de l'économie et des finances. Il met en œuvre une politique de libéralisation de l'économie. Il est également considéré comme étant un pionnier des privatisations[5]. Il démissionne en pour diriger la campagne présidentielle de Boris Eltsine, qui l'emporte à la surprise générale.

De à , Tchoubaïs dirige l'administration de la Présidence.

Responsabilités économiques

Président, de 2001 à 2008, du monopole national de distribution d'électricité RAO EES Russie, il dirige, depuis le , le conglomérat d'État Rusnano, chargé du développement des nanotechnologies en Russie[2],[3].

Tentative d'assassinat

Le , Anatoli Tchoubaïs a été victime d'une tentative d'assassinat[6].

Un engin explosif posé au bas-côté de la route (équivalent à un kilogramme de TNT) a explosé alors qu'Anatoli Tchoubaïs reliait à bord de sa BMW (modèle X5 Security - blindage B4) le village de Javoronki, où il possède une maison, à la grande route Minsk-Moscou, à 39 km de la capitale russe. Deux hommes en tenue de camouflage blanche ont ensuite ouvert le feu à l'arme automatique sur sa voiture, puis ils se sont enfuis dans la forêt.

Tchoubaïs n'a pas été touché et a pu poursuivre son chemin pour arriver à son bureau.

Vie privée

Chubais est marié à Avdotya Smirnova (scénariste et présentatrice de télévision), et a deux enfants issus de son précédent mariage : un fils, Aleksey et une fille, Olga[7].

Notes et références

  1. Comme l'illustre l'anekdot suivante, qui courait en Russie dans les années 1990 :
    « Nous tombions dans l'abîme, quand nous nous sommes aperçus que Tchoubaïs en avait privatisé le fond. »
  2. (en) « Russian Politicians Archives - Russia Profile », sur Russia Profile (consulté le ).
  3. http://www.investirenrussie.com/spip.php?article78.
  4. (en) Lev Krichevsky, « Tycoons with Jewish roots accused of ‘puppeteering’ Russian leaders of ‘puppeteering’ Russian leader », jweekly.com, 28 mai 1999 : « Berezovsky, who has converted to Christianity, is open about his Jewish roots; Chubais is not. » (« Berezovsky, qui s'est converti au christianisme, est transparent à propos de ses racines juives ; Tchoubaïs ne l'est pas. »).
  5. « Les cinq années de présidence Eltsine », sur Le Monde diplomatique,
  6. « Присяжные оправдали полковника Квачкова », sur lenta.ru (consulté le )
  7. « Anatoly Chubais – Russiapedia Politics and society Prominent Russians », sur russiapedia.rt.com (consulté le )
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